Les photos de cet article concernent la tour Azadi et quelques pièces remarquables du musée Reza Abbassi. Reza Abbasi était l’un des plus grands artistes de l’époque safavide. La qualité exceptionnelle des collections – du IIe millénaire avant notre ère au début du XXe siècle – et la grande variété des objets présentés, en font l’un des musées les plus intéressants de Téhéran.
Concernant l’Iran, j’ai envie de faire cette introduction à ce bilan :
Si vous êtes malpolis, acariâtres, tristes, malveillants, fermés, voleurs, agressifs, colériques, et tout ce qui va avec cela... Ne venez pas en Iran. Vous allez être terriblement déçus, car vous ne rencontrerez personne de votre acabit. Un des copains Ispahanais de Natacha, Nima, nous a montré une vidéo reflétant ce qui m’a inspiré cette phrase. Elle date un peu, la voilà :
Pour autant, tout ne semble pas rose en Iran malgré la profusion de cette fleur omniprésente. Ce peuple me trouble. Comment se fait-il qu’une image si différente soit véhiculée à l’extérieur de ses frontières ? Qu’est-ce qui fait qu’une religion conduit, si profondément, leur mode de vie ? Qu’est-ce qui fait que la condition féminine soit si cadenassée, enfermée ? Qu’est-ce qui fait que « la famille » soit considérée avec une telle ambivalence (entre lourdeur et fondation) ? Je n’ai pas voulu évoquer, précédemment, les échanges menés dans chaque ville avec la population et les impressions que j’en retire pour ne pas risquer de gêner quelqu’un à postériori. Est ce que le pouvoir politique ne leur a pas demandé d’être gentils avec nous, les touristes (comme le « merci » français par exemple) ? Ont-ils un manque de discernement ?
Je n’ai pas de réponse à ces questions. J’ai juste des impressions. Ce que j’ai vu ? Une jeunesse bouillonnante qui à soif d’autres cultures, mais qui souhaite aussi rester ancrée dans certaines traditions familiales et le respect profond de l’autre. Des Iraniens/Iraniennes qui, pour certains, sont déjà allé en occident. Ceux-là sont profondément choqués par la tristesse des populations qui se dégage, par l’agressivité qui règne, par la présence de nombreux SDF, etc... et plus généralement, par l’insécurité de nos villes. Des jeunes femmes prêtes pour autre chose, mais qui ne veulent pas décevoir leur famille. Des pères proches et fiers de leurs enfants, en particulier lorsque c’est une fille. Une jeunesse prête pour la transgression et passer au-dessus de l’interdit étatique donc religieux ici. La mèche ne me semble pas, encore, allumée. Tout cela reste encore timide. Quelques trentenaires m’ont posé des questions sur nos « yellow jacket », ils voulaient comprendre comment ce mouvement de protestation était né. Bref, tout cela pour dire que l’Iran c’est vachement bien, que les Iraniens et Iraniennes sont des gens formidables, mais que le problème politique est bien réel. La sympathie du peuple n’efface pas les problèmes de la condition des femmes, d’une homosexualité réprimée et d’une information cadenassée même si le peuple sait comment faire pour passer outre. Mon trouble, évoqué au début, vient de cela. J’accepte, volontiers, des modes de vies différents. Je n’accepte pas une volonté politique d’enfermer et de mettre au banc une ou des parties d’une population.
Préparation: Rien, en dehors de la préparation de ce qu’on veut voir et faire.
Visa: Nous avons fait le choix de le prendre, avant, à l’ambassade d’Iran à Paris. C’est un visa électronique. En 2019, nous avons payé, chacun 50 euros. Ainsi, nous n’avons pas eu à faire la queue à l’arrivée. Pour l’obtenir, il est nécessaire de remplir un formulaire sur le site web du ministère des affaires étrangères Iranien. Récupérez le lien sur le site web de l’ambassade d’Iran à Paris (à faire 3 semaines minimum avant le point suivant). Ensuite une visite doit être faite à l’ambassade d’Iran à Paris dans les horaires d’ouverture (voir le site de l’ambassade) afin de donner vos empreintes des deux mains et payer. 2 semaines plus tard vous recevez le visa électronique par email. Imprimez le!! Il sera nécessaire en cas de contrôle des passeports en Iran et pour le montrer à chaque hôtelier où vous séjournerez.
Argent: En raison de l’embargo remis en vigueur par Donald (au cas où, je ne parle pas du personnage de Walt Disney), l’inflation est galopante. Le cours du rial change tous les jours. Ce qui est ci-dessous n’est donc qu’une indication valable en octobre 2019.
A savoir : les Iraniens parlent d’argent en Tomans. Les prix affichés sont quasiment toujours en Tomans. Un Toman (prononcé « Touman ») = 10 Rials. Sur une carte de menu, au restaurant ou ailleurs, il est donc souvent affiché par exemple « 38 » ou « 38 000 » ce qui signifie que le prix est de 38 000 tomans ou 380 000 Rials.
Préparez vous à avoir de quoi stocker les billets. Changer 300 euros revient à avoir une épaisseur d’environ 10 cm de billets.
Point important pour définir le montant de ce qui va être changé : les guest house, achats en boutique d’artisans, les taxis privés, les guides peuvent être payés en Euros plutôt qu’en Rial. Le tarif varie moins ainsi.
Il est nettement plus agréable de faire ses courses de souvenirs à Ispahan plutôt qu’à Téhéran. C’est moins cher et on peut flâner.
Attention, aucune carte de crédit de nos pays ne fonctionne en Iran pour retirer de l’argent. Seuls quelques grands hôtels, boutique de tapis ou de produits chers acceptent nos cartes de crédits. Donc il faut prévoir le cash pour tenir selon son train de vie.
Internet : Le débit est très limité. Par ailleurs, le trafic est filtré et certains accès ne sont pas autorisés. Par exemple, pour ce qui me concerne, j’ai besoin de pouvoir accéder à la plateforme « blogger » de Google pour rédiger, charger les photos et publier les articles. idem pour Facebook. Cela ne fonctionne pas, de base. Pour y arriver, il faut un VPN (Virtual Private Network). J’avais prévu le coup avant le départ et un collègue (Pierre-Marie) m’avait passé un de ses comptes PIA. Cela a fonctionné le premier jour après quelques déboires et un échange d’email avec Pierre-Marie (Merci à toi) pour ajuster la conf. Dans les autres villes du voyage, PIA ne fonctionne plus. J’ai dû m’acheter un mois d’abonnement express VPN pour retrouver un fonctionnement possible. Pour gmail et Whatsapp, pas besoin de VPN.
Les guides sur place:
Prénom du guide | Ville | Spécialités | Contact Whatsapp | Articles en rapport |
Mohammad : Un gars vraiment sympa qui nous a conseillé bien au delà de la prestation réalisée. Ils nous a trouvé des guest house vraiment bien à Kashan et Ispahan. Il nous a nourris et abreuvés durant les transports. | Kashan | Taxi et visite Abyaneh et Natanz incluant les 2 guides et prestations juste en dessous. L’ensemble pour 100 euros. Mohammad parle anglais. C’est lui qui a récupéré mon chapeau oublié dans le bus de Teheran à Kashan. | +98 913 925 1690 | ici |
Mehdi : le cool qui a tout arrangé pour le désert et qui a assuré un campement parfait. | Kashan | Taxi jardin fin et désert Moranjab. Inclus avec le tour précédent. Mehdi parle anglais. | +98 913 161 2819 | ici et là |
Martin : le beau gosse qui chante en conduisant et qui parle, parle... Vraiment sympa. | Kashan | Visite désert Moranjab et site historique avant d’y arriver. Martin parle anglais | +98 913 163 9473 | là |
Ali : un peu trop tendance à vouloir en fournir plus... | Ispahan | Tour dans la banlieue d’Ispahan (20 euros) pour visite site zoroastrien, quartier arménien, quartier juif et bazar. Ali parle français. | ici | |
Majid : il a une voiture en bon état. Il sait parler aus jeunes filles pour faire de jolies photos. | Yazd | Tour d’une journée pour visites faites à Yazd. Majid parle anglais. | +98 913 258 7741 | ici |
Farhad : le plus pro de tous. Il connaît vraiment bien son sujet. Il nous a aussi nourris et abreuvés durant le trajet. | Shiraz | Trajet Shiraz-Ispahan en voiture confortable + visite Persepolis en anglais (très bonnes connaissance historique). Conducteur hors pair et prudent. | +98 917 870 0040 | ici |
Le logement : il existe de nombreux guest house ou hostels. Il existe quelques hôtels de catégorie classique, surtout dans les grandes villes. A Téhéran, il y a possibilité de B&B. Sans doute ailleurs également. Nous avons utilisé principalement des hostels pour leur ambiance routard et la rencontre favorisée d’autres voyageurs et les échanges nombreux avec les propriétaires. Les tarifs, pour ceux que nous avons utilisés et qui sont donc pour 2 personnes, oscillent entre 15 Euros la nuit (Téhéran) à 38 Euros au plus cher (Kashan), la moyenne se situant à 30 Euros. Voir la carte des coins du Babaz pour leur localisation et description. A chaque fois : deux lits et une salle de bain privée.
La nourriture : Présence de nombreux restaurants traditionnels iraniens. Cela veut dire qu’on y trouve les plats locaux et qu’on mange sur le lit traditionnel. Il y a, parfois, quelques tables pour les touristes. La nourriture est excellente mais peu variée. Nous avons identifiée une vingtaine de recettes de divers ragoûts, kebab à base de poulet ou bœuf et divers plats végétariens. Le pain traditionnel est utilisé lorsque l’accompagnement est à base d’aubergines, sinon c’est du riz préparé avec un délicieux mélange de diverses baies ou épices (cranberry, safran, autres....). Inutile de chercher MacDo ou autres fast-food occidentaux, il est parfois possible de trouver des hamburgers (bœuf ou chameau) dans les grandes villes. Toujours dans les grandes villes, présence de nombreux petits cafés qui servent également des salades ou des pâtes. Les prix moyens observés pour les repas du midi (plus léger pour nous) tournent autour de 1 million de rials pour 2, soit 4 euros par personne. Les repas du soir tournaient le plus souvent autour de 1 600 000 Rial pour deux. Soit 6 euros par personne. Cela comprend les boissons, une entrée partagée, un plat chacun. Une fois, nous avons testé un restaurant gastronomique d’un hotel de charme : 12 euros par personnes pour goûter tous les plats traditionnels, boissons compromises.
Un point de détail, les couteaux pour manger ne sont quasiment jamais fournis ou alors ils ne coupent pas... Donc prévoir son opinel, son laguiole, ou autres...
Les boissons : Personnellement, je n’ai jamais bu autant de jus de fruit différents, d’eau aromatisée à la rose ou accompagnée de graines de chia et autres concombres, de thés et de tisanes diverses et variés. Aux dires de Natacha, je suis prêt pour devenir bobo parisien. Les cocktails sans alcool sont légions. Milkshake divers, smoothie, etc... Café américain, café français, café italien et tous leurs dérivés possible. Bière sans alcool également disponible parfois. Il est tout à fait possible de trouver un café permettant de se poser et de passer un moment très agréable à toutes heures de la journée.
Les moyens de transport: Bus et taxi privé ont été utilisé. Pour exemple de tarifs des taxis privés voir le tableau des guides. Le trajet en bus d’Ispahan à Téhéran dure 6 heures en bus VIP et coûte 450 000 Rials par personne. Il existe aussi une appli téléphone de type Uber. Ils appellent cela les SNAP. C’est moins cher et les hôtels ou restaurants peuvent les réserver pour vous. C’est très pratique à Téhéran.
Metro à Téhéran :
Autant ce sont des sauvages en véhicule (surtout à Téhéran), autant le comportement dans le métro est exemplaire. Comme partout dans le pays vous ne serez pas envahi par la publicité. A priori, l’état à la main mise sur ce sujet. Vous aurez juste quelques vidéos indiquant les comportements à avoir dans les stations et les rames plus quelques informations de propagande pour l’armée.
Un truc, voyez la photo ci-dessous :
Metro à Téhéran :
Autant ce sont des sauvages en véhicule (surtout à Téhéran), autant le comportement dans le métro est exemplaire. Comme partout dans le pays vous ne serez pas envahi par la publicité. A priori, l’état à la main mise sur ce sujet. Vous aurez juste quelques vidéos indiquant les comportements à avoir dans les stations et les rames plus quelques informations de propagande pour l’armée.
Un truc, voyez la photo ci-dessous :
Cela ne veut pas dire que les femmes doivent être dans le wagon ciblé. C’est juste leur choix d’y aller ou pas. Cette partie leur est réservée, si elles le souhaitent.
Le budget utilisé pour 19 jours en Iran: En faisant le bilan des indications, de tarif, données précédemment, nous avons changé 800 Euros pour deux pour l’ensemble du séjour. La dépense moyenne journalière a été de 70 euros par jour pour deux, soit 35 euros par personne tout compris.
Téhéran vu de la tour Azadi |
Je remercie vivement Sophie et Mohsen ainsi que Maleki pour leurs conseils éclairés lors de la préparation du voyage. Ce voyage est une réussite et c’est en partie grâce à vous 3.
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Magnifique, beau travail, vraiment bien écrit avec de belles images, des infos très intéressantes. Ce n'est pas le premier récit que je lis sur l'Iran, mais celui-ci je le place tout en haut de "mes favoris" ;-)
RépondreSupprimerMerci pour le partage et aussi au forum GS, qui m'a permis de découvrir un peu "ton univers" de routard.
Alain
Bonjour Alain. Quand j'ai commencé ce blog il y a maintenant 8 ans, j'avais pour but principal de partager mes voyages solitaires avec mes proches sans attendre le retour à la maison. Et puis, au fil des mois, je me suis rendu compte, avec un certain étonnement, qu'il était lu par d'autres. Ces "autres" qui me renvoient parfois, comme tu viens de le faire, un petit mot. Qu'il soit pour dire qu'ils apprécient l'article, qu'il soit pour dire qu'ils veulent me rencontrer, qu'il soit pour dire qu'ils veulent discuter. Dans chaque cas cela me va droit au cœur. Merci Alain pour ton mot.
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