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Le projet Perse : La rose de Kashan (2)

Dimanche 13 octobre : départ vers la rose de Kashan. La ville des roses, entre la chaîne montagneuse des Zagros et le désert du Dasht-e Kavir. Cette oasis était, autrefois, l’une des plus prospères de l’ancienne Perse. Kashan est à 250 km au sud de Téhéran. C’est l’ultime marche avant les vastes étendues inhabitées. A l’époque seldjoukide, la ville est déjà célèbre pour ses tapis, ses étoffes et les manufactures de carreaux de faïence vernissée à reflets métalliques, les fameux kashi. Shah Abbas II (1642-1666) en avait même fait sa capitale.


Après 3 jours, l’ambiance générale et les contacts se dessinent...


Itinéraire :


Le temps de rejoindre la gare routière du Sud, à 9h00 nous sommes dans le bus. Bus VIP, ma foi. Le trajet se passe sans encombres particulières, si ce n’est une ou deux frayeurs, lorsque la bête fait des écarts pour éviter des voitures qui ne se rangent pas assez vite... 



À partir de QOM le paysage se dessine. Il n’est pas sans me rappeler le désert des Bardernas en Navarre et celui des Monegros en Aragon. Des monticules immenses de terre érodés par les vents et les intempéries. A Kashan, le chauffeur du bus nous appelle un taxi. J’en oublie mon chapeau... Le chauffeur reconnaît tout de suite que nous sommes de la même famille. Il nous questionne et échange. La discussion nous entraine vers une confiance agréable. Mohammad nous dépose dans un guest house qu’il connaît bien. L’endroit est superbe. 



Nos sacs déposés, nous partons déjeuner. Nous tombons, par hasard, sur un café restaurant qui s’avère servir une nourriture délicieuse. Dès fois que Mohammad fasse fonctionner son réseau, je le contacte pour voir s’il pourrait récupérer mon chapeau. 



L’après-midi; le temps d’attendre que la chaleur s’apaise et que le grand bazar ouvre, nous préparons les 3 jours suivants. Kashan sera notre camp de base pour les deux nuits à venir. A 17h00, nous démarrons notre balade. La mosquée Agha Bozorg est juste en face de notre rue.


Ensuite, nous déambulons dans le grand bazar. Dès l’entrée, l’odeur enivrante des épices nous happe. Le nom de l’endroit n’est pas usurpé. C’est l’ancien caravansérail de Kashan.






Nous finissons la journée dans un restaurant traditionnel où l’on mange installé dans des takht. J’y déguste mon premier ragoût de chameau aux aubergines. Un délice.


Lundi 13 octobre: Mohammad a récupéré mon chapeau... Je ne sais s’il a remué ciel et terre pour y arriver mais, il est là. Et, comme souvent, c’est une nouvelle rencontre qui démarre. Mohammad délègue à son cousin, Mehdi, la course du jour. C’est donc Mehdi qui me remet le couvre-chef acheté en Namibie 16 ans plus tôt. Après 2 jours complets sur place, il est temps de parler de l’ambiance. La profondeur n’est pas encore présente, certes. Mais il est très clair que ce pays est totalement «safe» comme on dit entre voyageurs. L’ambiance transpirante des médias n’est pas l’unique réalité. Les choses que dégagent ce peuple sont la courtoisie, la gentillesse et l’envie de communiquer. Ils ont tous, hommes et femmes, envie de nous connaître un peu, d’échanger quelques mots, de comprendre ce qu’on fait là, de comprendre ce qui se passe dehors, au-delà de leurs frontières. Ils sont toujours disponibles pour aider si nécessaire. La culture, la société, la place religieuse sont clairement différentes par rapport à nos sociétés. Les raisonnements tenus en occident vis à vis de ce pays sont-ils justes ? Il est encore trop tôt pour le dire. Ne s’agit-il pas simplement d’une incompréhension culturelle ? Le manque de liberté relatée chez nous n’est-il pas simplement une vision sociétale différente ? Je ne sais le dire pour le moment. Ce que je vois, c’est un peuple fier, qui semble se sentir libre. Il est droit et juste et il n’a pas envie qu’on vienne lui dire comment vivre. Il y a, sans aucun doute, une complexité plus grande que nous ne voyons pas encore. Pour autant, ce peuple souffre des restrictions provoquées par l’embargo de Donald. Cet élément n’aide pas à fluidifier la communication entre état.

Mehdi nous emmène au BAGH-E TARIKHI FIN, «le jardin fin» (prononcez fine). Ouvrez les yeux. Nous, nous avons, en plus, les narines qui fonctionnent à plein régime.





Une jeune femme nous accoste, elle propose de nous servir de guide. Je laisse Natacha en sa compagnie, histoire de favoriser l’échange entre deux jeunes femmes. Shohre lui donne les informations. Elles font connaissance. Le nez de Natacha retient son attention. A priori, il est typique de celui recherché par les jeunes iraniennes...



1h30 plus tard, retour au centre. On retrouve Mehdi demain, pour la découverte du «Dasht-e Kavir ». C’est le moment de faire le tour des maisons historiques de Kashan. Nous commençons par les bains du Sultan Amir Ahmad. Il s’agit là du témoignage de l’architecture traditionnelle persane de l’époque Safavide. Outre l’architecture, on peut observer les multiples astuces mises au point pour conserver la chaleur, faire circuler l'eau... L’endroit regorge de multiples recoins… La surface est impressionnante. 






Nous rejoignons la maison des Tabatabei. Cette magnifique et immense résidence appartenait à un grand commerçant du XVIIIe siècle. Articulée autour d’une cour carrée intérieure, la famille aménageait selon les saisons dans les 40 pièces respectives, ventilées par les fameux badgir (sorte d’immenses cheminées ouvertes aux 4 vents et destinées à faire une climatisation naturelle). 




La troisième maison, celle des Abbasi, est en travaux et présente peu d’intérêt. Le soir nous dînons dans un nouvel endroit conseillé par Mehdi. 

Mardi 15 octobre: Aujourd’hui, relâche jusqu’à 13h30 ensuite Mehdi nous récupère. Nous partons dans le désert. Au programme, dunes de sable, lac salé avant de finir par un dîner et une nuit aux portes du caravansérail pour profiter des étoiles.


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