Le projet Perse - Du Dasht-e Kavir à Ispahan (3)

Mardi 15 octobre 13h30 : Mehdi nous récupère. Il nous présente Martin qui va nous conduire jusqu’au lieu de bivouac. Mehdi amène avec lui un couple d’Allemand. Ils dîneront avec nous ce soir avant de repartir à Kashan avec Martin. En route pour Maranjab et le désert.

Itinéraire:

Nous faisons connaissance avec Martin. Il se trouve qu’il s’agit du guide dont Natacha avait trouvé l’adresse WhatsApp sur un blog... Nous faisons une halte pour visiter quelques monuments dont une ruine d’un caravansérail et le superbe mausolée holy shrine. Ce mausolée, situé dans une mosquée, est aussi un lieu faisant la place aux martyrs de la guerre Iran-Irak. Martin nous indique que nous pouvons entrer. Il donne une tenue adaptée à Natacha. Comme toutes les mosquées en Iran, c'est aussi un lieu de vie. Je ne sais pas dire si c’est le cas dans tous les pays musulmans. 

J’entre par le côté des hommes et Natacha par celui des femmes. Quelques femmes font la sieste. L’une d’elle entend le déclencheur de Natacha. Elle l’appelle et lui fait comprendre qu’elle peut prendre des photos d’elles. Elle réveille ses copines et chacune se met en pose.

Nous entrons dans le désert. Martin file a 90 km/h sur la piste, musique à fond... Nous allons jusqu’au lac salé pour faire quelques photos et s’imprégner de l’ambiance. En route, nous croisons quelques dromadaires et de nombreux camions chargés de sel lorsqu’ils sont face à nous, vide lorsqu’ils sont dans le même sens que nous. 

Mehdi nous rejoint avec ses clients. Le temps de se saluer nous le suivons pour rejoindre le lieu de bivouac. Il est bientôt 17h00 le soleil couchant s’annonce. Pendant que nos guides installent le campement et préparent le thé, nous montons sur la dune profiter du spectacle. Et quel spectacle... Natacha et moi sommes ravis.

De retour au campement, nous installons nos sacs dans la tente et partageons le thé. Mehdi a aussi mis en route sa chicha. Natacha et moi faisons l’impasse. D’autres touristes,  des Hollandais, profitaient du lieu. Comme ils passent vers nous, nous les invitons pour le thé. Ils doivent rentrer sur kashan. Après leur départ, c’est le temps du repas. L’épouse de Mehdi a préparé des aubergines que nous mangeons avec le pain iranien (une sorte de galette très fine :  sangak).

Il fait nuit depuis 17h45, les étoiles sont arrivées doucement. Un nouveau spectacle s’offre à nous, juste avant l’arrivée de la pleine lune. Magique!! Nos compagnons de dîner repartent. Nous discutons longuement avec Mehdi la tête posée sur un oreiller, le corps allongé sur le tapis installé devant la tente, la tête dans les toiles. Le froid arrive vers 22h30. Temps d’aller dormir.

Mercredi 16 octobre : réveil juste avant le lever du soleil à 6h00. Pendant que Mehdi prépare le petit-déjeuner nous retournons sur la même dune pour voir l’astre brillant s’élever lentement dans le ciel. La lumière est différente de celle d’hier soir. Nouvelle claque pour les yeux et l’imaginaire.

A 10h00 nous rejoignons Mohammad à Kashan. Celui-ci nous emmène à Ispahan. Nous chargeons nos sacs dans ce nouveau véhicule. Mais avant Ispahan, nous prenons la route du mont Kargas pour rejoindre le magnifique village rouge d’Abyaneh. En chemin, nous croisons aussi un château en ruine. 

Abyaneh est classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Il demeure l’un des villages les plus pittoresques d’Iran. Son bâti date de l’époque safavide. Il constitue une formidable plongée dans la très riche histoire architecturale de ce pays. Eloignée et isolée dans la montagne, la commune a en outre longtemps adhérée au zoroastrisme en dépit de la conversion de l’Empire perse à l’islam à partir du VIIe siècle.

Une heure plus tard, nous reprenons la route et faisons halte à Natanz. Natanz, vous devriez en avoir entendu parler... La centrale nucléaire qui a fait polémique, il y a quelques années, se situe ici. Au-delà de cet aspect politique, Natanz se dresse dans un écrin de vergers, protégés par les replis des monts Kouh-e Kargas où l'on produit les meilleures poires d’Iran. Nous y visitons la mosquée dans son écrin floral et le vestige d’un temple du feu zoroastrien. Nous flânons également un peu et croisons plusieurs boutiques de céramistes.

Puis c’est l’arrivée à Ispahan. Nous allons tester un Guest House ouvert depuis 4 jours. Les tarifs qu’ils nous font sont tout à fait raisonnables et il est situé en plein centre historique. Le temps de s’installer et de se laver, enfin... Le désert, c’est bien, mais le confort est sommaire... En fin d’après midi, nous découvrons furtivement ce qui nous attend les deux prochains jours. Nous descendons vers le pont Khadjou pour prendre une claque avant de prendre la suivante quelques minutes plus tard, en arrivant sur la place de l’imam.

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