Le Blog

Le projet perse - Téhéran, « la ville sur les pentes » (8)

Samedi 26 octobre : Départ vers Téhéran, une mégalopole très peuplée, polluée. Certains préfèrent ne pas s'y attarder. D’après notre préparation de voyage, elle ne manque ni d'énergie, ni de joyaux à visiter. Sur fond de montagne, elle se déploie, à priori vivante et passionnante, symbole d’un pays en pleine mutation. La chaîne de l’Alborz, qui domine la capitale, permet de pratiquer le ski en hiver. Cette capitale récente – depuis 1795 – est située entre 1 050 et 1 950 m d’altitude. Au pied du mont Damavand (5 671 m), elle bénéficie d’une situation stratégique au carrefour de la route qui longe l’Alborz et les voies menant aux oasis du centre du pays. Vers le nord, la ville s’ouvre sur les différentes vallées qui conduisent à la mer Caspienne. Téhéran concentre les pouvoirs politique, administratif, économique et militaire. Elle compte plus de 8 millions d’habitants intra-muros, 15 millions en incluant la banlieue.





Itinéraire suivi : 



Depuis hier, les températures ont chutés de 10 degrés et la pluie arrive doucement. Jusqu’à présent, je regrettais d’avoir emmené le blouson imperméable et la polaire (bien qu’elle m’ait bien servie la nuit dans le désert) pour la place que cela prend dans mon sac à dos. Aujourd’hui, j’en ai besoin. Nous avions une info indiquant des bus toutes les 30 minutes depuis le terminal d’Ispahan. Nous y sommes à 9h00 et nous apprenons que le prochain bus part à 11h30. Pas de bol!! 2h30 a tué dans la gare routière. Fort heureusement elle est assez confortable et bien équipée. Il y a moyen de s’asseoir, de se restaurer et de boire du café. A 19h30, enfin, nous sommes à notre point de chute, aux portes du quartier du bazar de Téhéran. J’ai bien cru que nous n’y arriverions jamais. Le taxi nous amenant de la gare routière au centre est tombé en panne... Nous sommes dans un bouge pour « backpacker » plein centre et charmant pour les parties communes et le personnel. La chambre de ce soir est véritablement pourrie, mais demain nous en aurons une autre plus grande et sans doute mieux... Bon,  c’est qu’il faut tenir le budget prévu donc pour 15 euros, la nuit, on ne va pas se plaindre.

Je met une vidéo pour vous permettre de toucher l’ambiance de Téhéran. Et encore, il n’y a pas d’affluence.



Dimanche 27 octobre : À 6h30 je me réveille comme habituellement et sort doucement de la chambre pour ne pas réveiller Natacha. Je monte au roof-top. Le ciel matinal est encore dégagé et la terrasse m’offre la vison de l’Alborz enneigé au sommet (voir photo au début de cet article). Nous sommes dans la rue des pneus en tout genre (vélos, voitures, motos, camions) et des sièges de bagnole. L’activité a déjà démarrée... Le bruit est assourdissant. Je prends mon petit-déjeuner seul. Natacha semble faire grasse matinée. Je la retrouve à 8h30 et nous préparons nos journées à venir. Le ciel se couvre de plus en plus. Un rapide coup d’œil à la météo prévue nous apprends que demain, il pleut. Nous allons donc réserver ces deux jours à des visites. Nous partons pour le Nord de Téhéran en métro au plus près du palais de Niavaran. Cela nous fait encore une bonne marche en montée pour y arriver. Nous passons à travers le parc du même nom.


La grimpette me casse. Natacha, elle, galope allègrement... Bizarre, nous ne trouvons aucune porte ouverte pour entrer dans le palais. Je jette un œil sur le guide. Non! C’est bon. Nous sommes dans le créneau des heures d’ouverture. Bon! Tant pis! Nous chopons un taxi pour rejoindre le palais de Sa’Dabad. Lui aussi, il est fermé. Ça craint Lucette. Nous décidons de faire un point dans un café. Nous trouvons notre hâvre de paix au bout d’une demi-heure: le café Rouhi près le la place Tajrish. Quel bel endroit... En fait, le 27 octobre est un jour férié. C’est aussi le cas mardi prochain. Flûte alors... Nous apprenons du même coup que l’Iran est le pays au monde ayant le plus de jours fériés : 132 jours. Nous reconfigurons la journée pour faire les parcs. Il est bientôt 13h, l’endroit nous met en appétit. On déjeune là où nous sommes posé. Aubergines aux herbes et galette de purée de pommes de terre au safran, un délice. 


Nous reprenons le métro pour rejoindre le centre et le parc Ab-O-Atash. Nous passons devant le musée de la révolution où trônent quelques répliques de missiles et de chars surplombés par une mosquée sans doute. Je n’en suis pas certain. Nous gravissons (encore) une colline à l’intérieur du parc. Nous débouchons devant un ouvrage d’art exceptionnel : le pont piéton Tabiaat dont l’inauguration date de 2014. C’est une immense passerelle piétonnière d'architecture futuriste, qui relie par-dessus les autoroutes le parc Ab-o-Atash, à l’ouest, et le parc Taleghani, à l’est. Une véritable réussite, ce truc. Leila Araghian en signe l’architecture. Ce pont est plus qu'un passage, c'est un espace à plusieurs niveaux, un lieu de vie, un lieu où marcher, pédaler, voire même monter à cheval...Bref, un pont entre nature, tourisme et zone urbaine. Tabiaat signifie nature en Perse. 





Ce soir, nous avons tous les deux envies de cuisine européenne. Nous trouvons un restaurant italien: Bella Monica, un régal. Je crois que je viens de franchir un cap... Dans le métro, les jeunes me laissent leurs places assises... Ou alors, c’est la fatigue car je dois bien écrire que je suis épuisé. 
Je sens qu’une petite carte de la ville est nécessaire. Comme je sais que les collègues de Natacha apprécient mes talents de dessinateurs de cartes, c’est pour vous.



Lundi 28 octobre : la pluie est prévue pour fin de matinée. Demain, tout est fermé. Donc, aujourd’hui, nous visitons les musées et les palais de Téhéran. Nous commençons par le jardin Honarmandan et ces sculptures. Le centre du jardin abrite un forum d’artistes iraniens. Ensuite nous reprenons le métro pour rejoindre le musée d’art moderne et le musée du tapis Persan. La pluie est arrivée durant le trajet sous terrain. 







Ce dernier est à proximité de la rue Neauphle-le-Château et de l’ambassade de France. La collection de tapis classiques persans est vaste et représentative de l’activité iranienne en se domaine. Depuis Ispahan et notre rencontre avec Hamid, nous sommes calés en la matière. A la sortie, la pluie a cessé. Il est bientôt 13h30. Nous  reprenons le métro (inutile de marcher longuement dans Téhéran à pied, c’est extrêmement désagréable en raison des autoroutes multiples qui quadrillent la ville) pour la rue 30 Tir et ses food truck. Street food pour déjeuner. Natacha laisse le choix a celui que nous avons choisi de nous préparer quelque chose. Après déjeuner, c’est la visite du palais du Golestan que nous trouvons en longeant l’immense bazar. 





Classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2013, le palais du Golestan est somptueux. C’est un chef-d’œuvre de l’ère kadjare. Ce palais ceint de murs, est l’un des plus anciens de Téhéran. C’était le siège du gouvernement de la dynastie kadjare, arrivée au pouvoir en 1779. Chaque bâtiment se visite moyennant rétribution. Pour faire l’ensemble, compter 2 millions de Rial. Nous choisissons de prendre le parc et la salle principale. C’est vraiment de toute beauté aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. 










Mardi 29 octobre : le soleil est de retour, pas très chaud, mais de retour. La vue est dégagée. Nous partons pour une randonnée de 6 heures sur les hauteurs de la ville. D’abord, nous prenons le métro pour rejoindre la station Tajrish, la plus élevée dans la ville. Puis un taxi collectif nous amène au départ des sentiers, le village de Darband, en 15 minutes. Il est 9h00. C’est bien la première fois que je prends le métro pour aller faire une randonnée, qui plus est avec un départ à 2000 m.



Darband est au nord de l'ancien palace du dernier shah (Sad Abbad). Le village est accroché à la pente du mont Torchal. Il y a peu de touristes étrangers. La ville est quasi déserte en raison du jour férié. Comme dit plus haut, pour y arriver nous avons pris le métro, et cette ligne est bondée... A l’arrivée à la station de métro, le flot se déverse vers les taxis collectifs. Nous croisons une seule personne dans l’autre sens. Le flot de taxis nous emmène plus haut en roulant à base vitesse, trop de monde. Cette randonnée atypique se fait dans une ambiance montagne et bon enfant. Les familles se prennent en photo sur la place avant le sentier piétonnier, devant la statue de bronze. Puis la petite randonnée commence le long du torrent, alternant escaliers, dalles et passerelles enjambant l'eau. Au bout d’une heure trente de montée la nature reprends ses droits. La montée se fait bien plus dure à gravir.  






Je déclare forfait après 2h30 de montée. Nous devons être autour de 2500 m. L’iPhone nous indique que nous avons monté 133 étages. J’ai en tête ce que nous avons gravi, et je sais que la descente sera difficile, vus les passages empruntés. La fatigue aidant, je ne veux pas risquer un incident. Mes jambes commencent à flageller. On se fait une pause fruits secs et la descente commence.





Lorsque nous arrivons aux premiers escaliers, nous nous rendons compte de la foule présente. C’est assez incroyable, cette impression que tout Téhéran est là. La pause thé dans un des restaurants présents me fait le plus grand bien. Cette expérience est pleine de charme. En hiver, l'endroit devient une petite station de ski. On aperçoit, d’ailleurs, un télésiège en fonctionnement. Il est presque 14h00, j’ai besoin d’une sieste pour me remettre... 


Logo carnet de voyage
Merci pour votre lecture. Des questions ? Envie de réagir ?
N'hésitez pas!! Votez sur le contenu de cet article et/ou commentez-le. Vous pouvez aussi le partager.
Via le système de vote et/ou la zone "commentaires" (juste un peu plus bas) ou via le formulaire de contact (page principale du blog).nts 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Carnet de voyages Designed by Sylvain BAZIN and inspired by Templateism | Blogger Templates Copyright © 2019