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Le projet Perse - Ispahan, la ville bleue (4)

Jeudi 17 octobre : visite du joyau Perse. Alimentée part des générations d’architectes, d’artistes et d’artisans, Ispahan est la ville incontournable d’une visite en Iran. Je ne sais si Natacha s’est fait une idée de son côté. Moi, c’est le cas. Mon imaginaire fonctionne à plein régime. Les seules découvertes d’hier soir m’ont déjà mis deux claques monumentales. Allons voir...




Plan d’Ispahan et des visites réalisées : 


Mais avant, un peu d’histoire. L’Iran, avant le VIIieme siècle, était de religion zoroastrienne (voir ici). Au VIIieme siècle, les Arabes envahissent le pays. Ils démarrent la conversion à l’Islam. En langue arabe, le «P» et le «J» n’existent pas. Pour cette raison, Ispahan devient Esfahan. Ce qui explique pourquoi on voit les deux orthographes. Ispahan, du temps de shah Abbas (1571-1629) devient la capitale de l’Iran. Il en fait une ville magnifique. Elle reçoit régulièrement les voyageurs, car elle se situe sur la route de la soie. 

Les attractions touristiques de la ville se répartissent dans trois quartiers différents, pratiquement collés les uns aux autres. Le principal s’articule autour de la place de l’Imam au centre de la ville. Il y a ensuite le «vieux» quartier juif au nord de la place Royale (place de l’Imam), et le quartier arménien au sud du pont des 33 Arches. 

Notre visite commence par la place de l’Imam. Cette place est une véritable splendeur. Nommée place Naghsh-e Jahan ou place du Shah avant la Révolution, c'est l'une des plus grandes du monde. 500 mètres de long et 160 mètres de large. Elle fut initialement conçue en 1612 par Shah Abbas Ier pour servir de terrain de polo et de stade de présentation des troupes militaires. Le shah pouvait ainsi jouir du spectacle depuis la terrasse du palais Ali Qapu. Cette immense place avec ses pelouses, ses bassins et ses allées est un point stratégique. En effet, aux quatre coins sont édifiés quatre bâtiments : la mosquée de l’Imam (autrefois réservée à la famille royale), la mosquée du Cheikh Lotfôllah, le palais d'Ali Qapu. Le bazar de la ville démarre ici. Il s’étend sur une dizaine de kilomètre de ruelles abritées. 

Place de l’Imam

Place de l’Imam

Mosquée de l’Imam

Mosquée de l’Imam

Mosquée de l’Imam

Mosquée de l’Imam

Le palais « Ali Qapu » se dresse au milieu d’un des côtés de la place. Ce bâtiment de 6 étages permet une vue différente et en hauteur de la place. Gravir les 3 derniers étages, menant au milieu réservé à la musique, m’aura permis de m’exploser le crâne sur une des marches supérieures... L ‘escalier en faïence ancienne est de toute beauté. 

Palais Ali Qapu

Vue sur la mosquée de l’Imam depuis la terrasse du palais Ali Qapu

Vue sur la mosquée du Sheik Lotfollah depuis la terrasse du palais Ali Qapu

Palais Ali Qapu

Palais Ali Qapu

Nous quittons la place de l’Imam pour rejoindre le jardin Hash Behesht. Nous croisons un monsieur d’un âge avancé poussant son vélo. Il s’appelle Ali. Comme souvent, il nous annonce son « bienvenue en Iran » puis engage la conversation. Ali est un chercheur en géologie et chimie à la retraite depuis 5 ans. En 1977, il termine son cycle d’études supérieures à Grenoble. Il travaille en Iran comme chercheur. Après la révolution, il devient professeur. Son phrasé et ce qu’il raconte nous montre qu’il est érudit. Il est guide touristique depuis qu’il est à la retraite. Il a d’ailleurs contribué à plusieurs reportages pour Arte sur le problème de l’eau en Iran. 

C’est le moment de prendre un peu de temps pour parler des contacts humains en Iran. Ce qui s’est passé à l’instant avec Ali se produit tous les jours avec des dizaines de personnes. Très souvent, un homme, une femme, nous annonce « bienvenue en Iran», puis il/elle engage la conversation plusieurs minutes sur tout et rien à la fois. Quel plaisir pour nous... 

Je dois aussi parler de l’hospitalité iranienne. Nos divers chauffeurs s’arrêtent parfois et disparaissent quelques minutes. Ils reviennent, l’un avec une glace pour chacun, avec de l’eau, avec une pastèque pour nous offrir de quoi nous rafraîchir ou nous hydrater. Si on regarde dans une boulangerie comment il fabrique leur pain, un des clients sort et nous offre l’un de ces pains pour goûter. 

Je reviens à notre visite. Nous descendons maintenant vers la rivière et les magnifiques ponts à étages. 

Jardin de l’Université d’art

Palais Hash Behesht

Jardin Hash Behesht

Nous profitons de passer sur le pont aux 33 arches pour descendre à la maison de thé installée dans les piliers. Le temps de faire une pause, nous profitons du moment et de la fraîcheur amenée par l’eau. Nous sommes bien, vraiment bien là. 

Pont Chobi aux 33 arches

Pont Khaju

Le soir venu, nous partons vers le grand bazar. 
Je dois maintenant parler du côté moins sympathique... Quand tu es piéton, le temps d’adaptation demande quelques jours avant de pouvoir traverser une rue (si tu as survécu bien sûr)... Les piétons ne sont clairement pas prioritaires ici. Chaque traversée de route demande de prendre des risques. Oh!! Les passages piétons existent, mais ils ne servent à rien. Bref, tu observes, et quand le flot te parait moins risqué, tu te lances. Les vélos, les motos te contournent, les voitures te frôlent, te klaxonnent si tu es un peu lent... D’ailleurs, y-a-t’il un code de la route ? Conduire ici serait d’ailleurs prendre des risques inconsidérés tellement c’est différent de nos contrées. Je retrouve tout de même un peu de la conduite des pays de l’Est, notamment celle de l’Albanie, le respect des piétons en moins. Pour autant, cela ne semble choquer personne... Donc, on s’adapte et on espère. 




Le soir, nous dînons dans un restaurant non prévu. Celui que nous cherchons n’existe plus. Nous demandons de l’aide à la réception d’un hotel à proximité. Le réceptionniste fait venir tout le personnel présent et l’un deux nous amène dans une petite rue où nous pouvons dîner. Les plats sont délicieux. Je teste un dessert. Celui-ci est composé de Yugurt, de sucre, de miel, de safran et.... de la viande située sur le cou d’un mouton. Je ne me régale pas, il faut bien le dire... C’est ma première et seule déception. 

Vendredi 18 octobre : Nous avons rendez-vous avec notre guide, Ali Shariati, à 9h00. A 8h30 il est déjà là. Heureusement, j’ai déjà mis mon linge à laver. Nous partons, en voiture cette fois, pour la banlieue d’Ispahan. Le premier stop se fait dans le quartier arménien afin de visiter la cathédrale « Vank ». 

Cathédrale arménienne Vank 

Cathédrale arménienne Vank

Cathédrale arménienne Vank

Cathédrale arménienne Vank

Cathédrale arménienne Vank

Rue dans le quartier arménien

Nous partons ensuite à 12 km du centre pour monter sur une colline. Cette colline abrite les vestiges d’un temple zoroastrien. Elle nous offre une vue sur Ispahan. Comme dit plus haut, le zoroastrisme était la religion de l’Iran avant le VIIieme siècle. Religion monothéiste. Ceux qui ne voulaient se convertir à l’Islam devait payer une taxe. Ceux qui ne voulaient pas payer de taxe devaient quitter l’Iran. C’est ainsi que le zoroastrisme se retrouve en Inde et au Pakistan maintenant. C’est la fondation de la communauté « Parsi ». Le plus connu par l’occident (de notre temps moderne) est sans doute Freddie Mercury du groupe QUEEN. 

temple du feu zoroastrien


Nous terminons la visite vers midi à la mosquée du Vendredi située dans le quartier juif. C’est d’ailleurs vendredi aujourd’hui. Le vendredi correspond à notre dimanche dans la communauté musulmane. C’est donc jour chômé. Les administrations, les banques sont fermées. Le reste est ouvert à 50 % environ. Nous remercions et payons Ali pour la matinée. Puis, nous retournons, pour déjeuner, vers la place de l’Imam à travers le dédale de ruelles du grand bazar. 

Mosquée ancienne du vendredi





Vers 13h, nous déjeunons dans un restaurant représentatif de la gastronomie iranienne. Comme à chaque fois c’est délicieux. 


Babaz très à l’aise sur son Takht pour déjeuner

En fin de journée, nous avons rendez-vous avec un nouvel Ali (pas le guide dont je parlais plus haut). Celui-ci a été rencontré hier en fin d’après-midi quand nous allions dans le bazar. Après son « bienvenue », la conversation s’engage. Il a fait une partie de ses études en Allemagne. On sympathise et il nous propose de le suivre chez l’ami où il se rend. Celui-ci tient un commerce de tapis persan. Nous y rencontrons Hamid. Ils nous offrent le thé. Nous profitons de l’instant pour lui demander des infos sur son métier et les tapis qu’il vend. Nous passons 1 heure à apprendre à reconnaître les différents types et qualité de tapis. Et, ce soir, le Whatsapp que ma fille à échangé avec eux hier, nous permet de retrouver Ali pour lui offrir un thé dans le centre et poursuivre nos discussions. On revoit également Hamid et deux nouvelles personnes dont Nima. Ali nous indique un restaurant pour le dîner. Il nous y emmène et on se dit « au-revoir ».

Demain, nous quittons Ispahan pour une nouvelle ville. Enfin peut-être, car le plan prévu tombe à l’eau. Nous venons d’apprendre que depuis aujourd’hui jusqu’à Dimanche, il n’y a pas de bus... Ces 3 jours à venir sont fériés. Voyons si le réseau de connaissances établies va nous sortir de là. D’autant plus que Natacha rejoint Ali pour sortir ce soir. 


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