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Toussaint - La longue boucle des Sorciers

Trois ans que je n'ai pas mis les pieds en Haute-Marne, à Chalindrey. La dernière fois ? C'était lors de cette virée parisienne destinée en priorité à obtenir mon visa pour l'Iran (voir La boucle intérieure - Expiration). Au retour, j'étais passé dans la famille. Entre temps, quelques évènements avec des retentissements internationaux ont empêché tous déplacements et rencontres de nos anciens. 
 
Des « raisons familiales », ainsi que l'incroyable clémence météorologique actuelle, m'incite à profiter de ce long week-end de Toussaint pour aller poser mes roues près de la source de la Marne au « Pays des sorciers ». 

Sud de la Haute-Marne - Chalindrey - Chez les sorciers
 
Le timing est serré. Deux jours pour monter, un jour sur place, deux jours pour redescendre. Certes, s'il s'agit bien d’un « petit tour » dans les arcanes familiaux, autant que j'en profite pour découvrir de nouveaux territoires, le temps des trajets aller et retour depuis la région toulousaine. 
 
Itinéraire suivi:
 
 
Samedi 29 octobre, 7h30: En route! La température de 19°C à Toulouse tombe à 12°C lors de mon passage dans le Tarn. La nuit et les songes m'accompagnent sur cette première partie. A Saint-Sulpice-la-Pointe, les premières lueurs du jour éclairent le magnifique clocher-mur de l'église Notre Dame. Le pont suspendu sur le Tarn offre, également, un joli point de vue sur la rivière. 
 
Demain, l'heure ne sera plus la même. En effet, c'est le dernier week-end d'octobre et ce « satané » changement d'heure est encore et toujours d'actualité. 
 
Lever de soleil à Saint-Sulpice-la-Pointe
 
L'astre solaire éclaire et réchauffe doucement l'ambiance. Il commence à quitter la ligne d'horizon. Quelques minutes plus tard, me voilà près de Rabastens. Ce petit filet de brume à quelques mètres du sol, au-dessus des premières vignes du Gaillacois, me happe l'esprit. L'instant est suffisamment magique. Je m'arrête et profite de ce bonheur fugace. C'est beau! Tout de même. Cette image représente parfaitement ce que je vis sur ma moto. Une sorte de merveilleux flottement entre deux mondes.
 
Entrée dans le vignoble de Gaillac près de Rabastens
 
Je continue et passe Cordes-sur-Ciel, malheureusement toujours « comme occupé » par la vente de chinoiseries, avant d'entrer en Aveyron à Saint-Martin-Laguépie. J'y trouve un bistrot ouvert en capacité de me fournir un « p'tit noir » comme le dirait Thierry, mon pote antillais. Malgré l'heure matinale et la période, la terrasse est vraiment accueillante et agréable. La température monte plutôt vite maintenant. 
 
Saint-Martin-Laguépie
 
Je passe Aurillac. Ici aussi, la chaleur me surprend... Je suis à Aurillac tout de même! Un mythe tombe! Bon! L'herbe est quand même bien plus verte qu'à Toulouse. L'heure du déjeuner approche. Trouver un endroit ouvert n'est pas forcément simple, vu le lieu et la saison qui devrait être froide. Il y a fort à parier que pas mal d’auberges et autres gargotes ouvertes l'été, pour les vacanciers, sont fermées. Je décide d'avancer sur la nationale et de sortir de l'itinéraire, au moment opportun, quand je croiserai un village un peu conséquent.
 
Yolet peu après Aurillac
 
Cela se produit à Thiézac. Je quitte la N122 et m'arrête devant un hôtel-restaurant. Malgré le portail ouvert, tout semble désaffecté... Un coup d'œil sur Google et je vois qu'il y a autre chose dans ce village.  C'est une pizzeria... La terrasse ensoleillée m'accueille et me permet un repas à l'extérieur malgré la fin octobre. La vue, dégagée, est très, très agréable. Une pizza au Cantal, évidemment, finit de me mettre en orbite... Ces quelques jours de vacances impromptues s'annoncent fort bien.
  
Thiézac 
 
La distance du jour étant un peu longue, je m'oblige à prendre, un peu, l'A75. A peine quelques kilomètres et j'en ai ma claque... Je sors à Issoire, une fois bien installé en Auvergne. J'ai de plus en plus de mal à me croire dans cette région d'ailleurs, la température de ce début d'après-midi est de 28°C. Même lors de ce voyage au centre de la terre l'été dernier, j'avais pu éviter la canicule lors de mon passage auvergnat.
 
L'auvergne depuis Plauzat
 
Ma cible du jour est la ville de Clermont-Ferrand. Étonnamment, je ne connais pas ce lieu. J'y suis pourtant passé plusieurs fois ces dernières années, mais uniquement dans les faubourgs. 
 
Au gré de cette pérégrination, j'aperçois un panneau annonçant le plateau de Gergovie et son musée...  Ni une, ni deux, Ce nom « Gergovie », me ramène immédiatement à mes connaissances en histoire. Je vois très nettement la planche de la page douze du Bouclier Arvène. 
 
 
 
De fait, bien que je n'accompagne pas un chef gaulois en cure, je fais comme nos deux compères. Je me déroute et pars dans la direction affichée pour « aller faire un tour à Gergovie » afin de voir, pour la première fois, a quoi ressemble ce « lieu de notre immortelle victoire… »
 
Le plateau de Gergovie, lieu emblématique faisant partie de la mémoire collective, est doublement classé au titre des monuments historiques et au titre des sites naturels. Lieu de refuge, Gergovie fut, en outre, un important oppidum du peuple Arverne et c'est bien ici qu'eut lieu la victoire de Vercingétorix sur César, en 52 avant J.C. (lors de la guerre des Gaules) comme cela est souvent répété par le chef Abraracourcix.
 
Vue depuis le plateau de Gergovie 
 
Ce belvédère naturel, situé à une altitude de 744 mètres, offre une vue imprenable sur tous les grands ensembles paysagers du département. A côté d'un bâtiment, le musée archéologique de la bataille, se trouve un monument commémoratif du peuple gaulois. Un court instant, une crainte saugrenue m'assaille. Et si le petit « être vivant » doté d'un opportunisme à toute épreuve était passé par là... Vous savez l'ex-journaliste candidat dont le nom démarre comme Zorro... Ouf! Aucune trace. Fort heureusement, pour l'heure, ce n'est pas encore le cas. Mais ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi pensé-je à ça ? Peut-être (outre le contexte récent) est ce l'influence de ma lecture de l’excellent « Trouver refuge » de Christophe Ono-Dit-Biot... 
 
En revenant sur mes pas, afin de retrouver mon itinéraire initial, j'aperçois une très jolie vue sur le sommet du Puy-de-Dôme.
 
Le monument commémoratif sur le plateau de Gergovie 
 
Le Puy-de-Dôme depuis la route du plateau de Gergovie 

D’ici, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand, je découvre l'ampleur de la métropole. Je n'ai plus qu'à descendre au pied du plateau pour arriver à mon étape. Je vais place Delille, en plein centre, et trouve mon hôtel, réservé il y a quelques jours.  

Arrivée à Clermont-Ferrand
 
Une fois installé, je pars à la découverte de la butte, le volcan de la ville. Chef-lieu du département du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand est célèbre pour ses paysages envoûtants, ses volcans historiques et, bien sûr, l’usine Michelin installée ici. Cette ville née de l’union des cités rivales, Clermont et Montferrand, est aussi un lieu touristique riche en patrimoines architecturaux, en trésors cachés et en beaux sites d’intérêt. J'ai, grosso modo, une heure trente devant moi, avant la nuit, pour m'en faire une idée. Face à moi, j'ai la rue du Port qui mène à « Notre-Dame-du-Port ». En route! Très vite, j'entre en contact avec l'ambiance de la ville. 
 
Construite en partie en andésite, une roche volcanique, la ville de Clermont-Ferrand offre à ses visiteurs un patrimoine architectural surprenant, composé de bâtiments aux façades grises ou noires. Heureusement, aujourd'hui en cette fin octobre, le soleil éclaire les façades, estompant la tristesse qui pourrait se dégager de ces murs sombres.
 
Découverte de la Butte de Clermont-Ferrand
 
Affichant un beau style roman auvergnat, la basilique Notre-Dame-du-Port, appelée ainsi en raison de sa localisation, au cœur du quartier du Port est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, elle fait partie des chemins de Compostelle. Construite au XIIe siècle, elle ne deviendra une basilique qu’à la fin du XIXe, sur ordre du pape Léon XIII. Avec son portail sculpté, son chevet pyramidal et ses rosaces, elle représente un véritable joyau de l’art roman, dévoilant plus de 250 chapiteaux aux décors magnifiques. 
 
 A quelques pas, je découvre Notre-Dame-de-l'Assomption. Véritable emblème de la ville, il aura fallu plus de 7 siècles pour construire cet édifice qui sera rapidement surnommé la « Cathédrale des charbonniers ». Toute de noire vêtue, elle fut édifiée à partir du XIIIe siècle à la place de l’ancienne cathédrale romane qui se trouvait là, depuis plusieurs siècles déjà. C'est le sommet de la butte.
 
Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption et place de Jaude
 
La vue sur le Puy-de-Dôme est incroyable. Au fil des rues, arrivé en bas sur l’autre versant, je découvre la place de Jaude. Il y a 2000 ans, à l’époque romaine, elle représentait une place marchande, un lieu de passage presque aussi important que le forum qui se trouvait place de la Victoire. Pourtant, cela ne l'a pas empêché de devenir au moyen-âge une place totalement désertée, devenant au fil des siècles une zone marécageuse. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle qu’elle commence à s’orner de quelques édifices : on y installe l’église Saint-Pierre-des-Minimes, un bassin et une fontaine.
 

L'autre versant de la Butte donnant sur le Puy-de-Dôme
 

Descente vers la place de Jaude - Le Théâtre
 
La nuit commence à tomber. Je me pose et respire l’ambiance, de ce début de soirée, en entrant dans un bar avant d'aller dîner. C'est le pub « Charlotte ». J'en profite pour trier les photos de la journée. Je sais où je dîne. A 20 heures, je me rends au « Bistrot d'à côté ». Après un excellent repas, je prends le chemin du retour.
 
Le Bistrot d'à Côté et la place de Jaude à la nuit tombée
 
Je dois remonter la butte et repasser de l'autre côté. Cela m'offre une jolie promenade digestive.
 
Le lendemain, dimanche 30 octobre, je me rends au 6ième étage de l'hôtel pour le petit-déjeuner. J'y découvre la superbe vue panoramique sur la ville. Le décalage horaire réalisé durant la nuit, fait que le soleil est déjà levé à 7h30. Quelle vue!
 
Les toits de Clermont-Ferrand
 
Ensuite, je n'ai plus qu'à descendre, avec l’ascenseur, au sous-sol du parking pour charger la moto et partir pour Vichy. Une série de routes fermées fait que je me perds et ai bien du mal à rejoindre cette ville. Je me retrouve dans l'obligation de prendre un péage dans une direction qui s'avère opposée à celle où je veux aller. Mince alors!  Le temps de trouver la bonne direction et la bonne route, je franchis enfin l'Allier à Vichy et arrive devant le château de Lapalisse.
 
Château de Lapalisse
 
Le château de Lapalisse - l'autre face
 
Le château du célèbre maréchal de France n'est pas le seul monument du coin. Il y a aussi la Route Nationale 7 et son célèbre embouteillage (voir ici). Qui, une fois l'an, offre un défilé de voitures anciennes sur la célèbre route des vacances. 
 
Je passe du département de l'Allier à celui de la Saône-et-Loire à Digoin, passe Gueugnon et tombe sur un temple bouddhiste installé en pleine région Bourgogne. C'est le temple Palden-Shangpa de La Boulaye. 
 
Temple Palden-Shangpa à La Boulaye
 
Temple Palden-Shangpa à La Boulaye
 
Tout proche du Morvan, j'entre dans le Parc Régional au niveau du village de La-Tagnière. Cette fois, j'y suis. Je touche les lieux de mon enfance. Les paysages ressemblent à ceux de la Haute-Marne, où je me rends. Je me souviens avoir passé du temps dans ces forêts et dans ces prés, à la recherche de « trompettes de la mort », de « girolles » et autres « rosés des prés ». J'y ai aussi vécu de merveilleuses aventures et construit de nombreuses cabanes.
 
Le Morvan près de La-Tagnière 

  
Je pars en direction du Creusot et entre en Côtes-d'Or à Santenay. Les grands crus commencent ici. Il y a d'abord Chassagne-Montrachet, puis les Puligny du même nom, avant de voir au loin le clocher de Meursault. J'aurais pu imaginer, pour ce 30 octobre, manger dans un gastronomique du coin... Mais, je ne peux abuser... C'était déjà le cas, hier soir, à Clermont-Ferrand, alors ? Depuis mon passage à Lapalisse, mon déjeuner est dans mes caisses en aluminium. Je trouve les vignes de Meursault à mon aise pour le repas. Je bifurque sur un chemin de terre et trouve un endroit, au calme. Je n'ai plus qu'à mettre à réchauffer le feuilleté, acheté ce matin. Ou cela ? Pourriez-vous me dire. Mais sur les cylindres à plat de mon moteur. Ça sert aussi à ça un « flat twin ».
 
Déjeuner sur l'herbe à Meursault 

Ensuite, je reprends la route des grands crus. Il y a Pommard, Beaune, Nuits-St-Georges, Vosne-Romanée, Vougeot et son clos. Je termine cette route à Gevrey-Chambertin et contourne Dijon. Encore quelques kilomètres et j'arrive à Chalindrey, non sans avoir cherché à faire le plein d'essence avec quelques difficultés. Je rejoins de grands axes et quitte la belle petite route que je souhaitais prendre, pour arriver dans ma ville de naissance.
 
Lundi 31 octobre : je suis donc à Chalindrey. Là où j'ai vécu de 0 à 18 ans. La commune a présenté un fort caractère industriel au cours de son histoire en raison de sa situation de nœud ferroviaire. C'est ici qu'il y a la frontière entre les lignes électrifiées et les lignes qui fonctionnent avec des motrices à Gas-oil. Chalindrey a été une ville fortement construite et reconstruite après la Seconde Guerre mondiale en raison des nombreux bombardements. C'est pourquoi, à part dans le vieux centre-village, tout semble relativement récent.

Comme je le dis plus haut, au début de cet article, je suis au pays des sorciers. Cela mérite quelques explications. L’histoire raconte que le « Foulletot », diable vêtu de rouge, se promenait sur les terres de Chalindrey et du pays langrois. Les paysans, nombreux en ce temps-là, le redoutaient. Selon la croyance locale, le « Foulletot » habitait sur la colline du Cognelot où il présidait au sabbat des sorciers et des sorcières, qui venaient des villages environnants. Mais on mena dans la région une guerre impitoyable contre ces soi-disant sorciers. Un de ses habitants, Clément Rabiet, fut ainsi déclaré sorcier et pendu en 1598 pour s’être vanté d’avoir rencontré le Diable. 
 
Ce procès, resté dans les mémoires, vaut à Chalindrey ce nom de « Pays des Sorciers », et à ses habitants le surnom de « Sorciers et Sorcières » ! Une nouveauté est apparue, depuis que j'ai quitté la ville, il y a 40 ans maintenant. La « Fête des Sorcières » se déroule chaque année fin octobre au Fort du Cognelot. Nous sommes le 31 octobre et s'il y a bien un lieu où « Halloween » peut avoir un certain sens en France.... C'est bien ici. Le fort du Cognelot, de son vrai nom Fort Vercingétorix, a été construit entre 1874 et 1877. C'est un ouvrage faisant partie des fortifications de l'Est de la France du type « Séré de Rivières » et faisant partie intégrante de la place-forte de Langres. Il se situe au sommet de la montagne du Cognelot. C'est aussi là où je jouais, enfant, avec mes copains. Mes premiers tours de cross et autre trial, en « biclou » puis avec la « bleue » ensuite, évidemment, se sont faits dans les chemins de cette colline.
 
Aujourd'hui, j'ai envie de voir ce qu'est devenue cette ville en parcourant les lieux de mon enfance. Je vais d'abord au pied du Cognelot afin de voir ce qu'est devenu le verger d'Auguste (voir ici) et m'offrir la plus jolie vue du coin.
 


 
 
Puis je  monte au Collège par la côte des Adieux que je descendais, tel un forcené, en luge lors des hivers souvent rigoureux. C'est là, tout en haut, comme le nom de la côte l'indique, que « mes anciens » résident maintenant. La date étant de circonstance, plus qu’Halloween, je passerai les voir cet après-midi. La vue, depuis le cimetière, est toujours imprenable, sauf par la célèbre brume qui, pour une fois, est absente. 

 
Le lendemain, mardi 1 novembre, la route de retour débute. En préparant l'itinéraire, je n'ai pu m'empêcher de prévoir de partir par le « pont de Dijon » lieu de quelques bêtises enfantines. Puis de passer près de Violot, à proximité des étangs où l'Auguste m'a appris à pêcher les goujons pour servir de vifs à la pêche aux rois des lacs du coin: le brochet. Ensuite, je passe forcément dans la forêt de Bussières et à Grenant. C'est là que le soleil montre le bout de son nez, timide aujourd'hui. On dirait bien qu'il a plu toute la nuit.

Grenant
 
Je prends la direction de Pierrecourt, où il me semble que j'avais, il fut un temps, de la famille. Cela n'est qu'un lointain, très lointain souvenir. Je bifurque vers Champlitte, en Haute-Saône, avant d'y arriver. Renseignements pris auprès des autorités compétentes, la famille était bien présente à Pierrecourt, mais pas celle que je croyais… En fait, c'était le territoire de la mère de ma grand-mère paternel. Ça, c’est fait. 

Le changement de département se matérialise aussi avec le changement de forme des clochers. Me voilà maintenant à Gray, lieu de naissance de mon grand-père Auguste.
 
Gray
 
Je passe la Saône et continue vers Pesmes, petit village fortifié où j'ai, aussi, quelques souvenirs. C'est ici que je bascule dans le département du Jura. Le Jura,  que je traverse en longeant sa ligne frontalière avec la Saône-et-Loire. Je tiens à éviter Lyon, ses tunnels et ses faubourgs industriels. Jusqu'à présent, je filais plein-sud. Du coup, avec cette traversée de la Bresse, l'itinéraire s'infléchit vers le sud-ouest à partir de Lons-le-Saunier.
 
Pesme
 
Cette inflexion devient plus franche après Bourg-en-Bresse et mon entrée dans l'Ain.  Me voilà en train de traverser « La Dombes » que je ne connaissais pas. Indiscutablement, ce territoire, aux mille étangs, révèle un paysage envoûtant. C'est la première région piscicole en eau douce, la Dombes est aussi une terre de traditions et d'élevage de chevaux. C'est un paradis pour les oiseaux migrateurs, avec une faune et une flore d’exception.
 
La Dombes
 
Je rattrape Villefranche-sur-Saône et fais une courte incursion dans le Beaujolais et le département du Rhône. L'heure du déjeuner approche. Difficile de trouver quelque chose ouvert un premier novembre et si c'est ouvert... Difficile de trouver de la place sans avoir réservé. 
 
A Saint-Laurent-de-Chammousset, le restaurateur m'annonce que c'est complet. J’insiste un brin en lui proposant de m'installer côté bar et qu'il me prépare ce qu'il a en stock. Bingo, il a pitié de moi. Une cuisse de poulet et quelques pommes de terre font l’affaire.
 

 
45 minutes plus tard, je repars pour la Loire puis la Haute-Loire. C'est que je dois réaliser mon deuxième contournement de grande ville de la journée. C'est Saint-Etienne que je veux éviter maintenant.
 

Au loin Saint-Etienne
 
Ce contournement m'offre de beaux panoramas. J'arrive maintenant au château de Grangent sur la commune de Saint-Just-Saint-Rambert. Cette petite île au milieu de la Loire, qui ici forme un lac immense, est superbement mise en valeur dans son écrin de verdure. C'est aussi là, juste après être passé sur le barrage de Grangent, que je découvre les gorges de la Loire. Les routes sont plutôt étroites et viroleuses. C'est magnifique. Cela fait un moment que je roule et je vais avoir besoin de faire le plein d'essence.
 
Château de Grangent
 
Je trouve enfin une station ouverte à Firminy. Pour terminer ce parcours, je favorise la rapidité et prends la quatre voies. Plus que quelques kilomètres et j'arrive à l'étape du soir : Le-Puy-en-Velay.  J'arrive dans la ville vers 16h00 après 458 kilomètres parcourus.
 
Le Puy-en-Velay
 
Une fois installé, je pars en découverte puisque je ne connais pas cet endroit, sauf de nom.  En effet, le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle démarre ici, au pied de la cathédrale. Ma promenade part de l'hôtel situé en bas, au pied du mont Anis. Les ruelles montent tout de suite. Je grimpe vers la statue de Notre-dame -de-France et la cathédrale Notre-Dame.
 
Les ruelles du Puy-en-Velay

Notre Dame de France et la Cathédrale Notre Dame
 
L'intérieur de Notre Dame

Le parvis de Notre Dame
 
Me voilà au point de départ du célèbre Chemin de Saint-Jacques. Le Puy-en-Velay est la capitale européenne des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. C'est le carrefour de tous les itinéraires de randonnée. Venir au Puy-en-Velay, c'est découvrir un pic volcanique de 82 mètres et de plus de deux millions d'années. C'est aussi découvrir le mont Anis, que je viens de grimper par les ruelles étroites, et l'immense statue Notre Dame de France. Elle domine la ville du haut de ces 16 mètres. C'est aussi là, tout près, que se trouve la Cathédrale Notre Dame et son escalier de 134 marches. Justement, je suis tout en haut de cet escalier.
 
Le chemin de St Jacques démarre ici sur le parvis de Notre Dame

Me doutant que trouver un restaurant en ce jour de Toussaint serait compliqué, j'ai réservé mon dîner à l’hôtel en bloquant la chambre. Les nombreuses situations d'échec pour avoir une table que j'observe, le temps de l'apéritif et de l'écriture de cet article dans un pub, me confortent dans cette anticipation. Le dîner au Régina est excellent. 

Mercredi 2 novembre, c'est la dernière étape de ce voyage. Je démarre à 8h00. Les prolongations de la météorologie estivale semblent bel et bien terminées. Même si un petit soleil est présent, la température de 4 degrés au Puy-en-Velay me confirme que nous sommes bien en novembre. Enfin une température de saison. Je prends la direction de la Lozère où la température descend encore. Les couleurs fauves de l'automne illuminent les paysages.
 
 
 
Je traverse l'Aubrac et arrive à Bozouls. Cela fait plusieurs fois que je passe ici en me demandant ce qu'est le « trou de Bozouls » indiqué sur de nombreux panneaux... J'ai le temps! Alors je me déroute. 
 
En fait, c'est un canyon. La route m’emmène juste au-dessus du cirque naturel. Elle permet aussi de s'y engouffrer. Ce que je fais. Le canyon, en forme de fer-à-cheval, est creusé dans le calcaire du causse Comtal. La rivière, à l'origine de cet impressionnant méandre, est le Dourdou.


Vers 12h30 j'arrive à Albi. J'y déjeune puis rentre chez moi et clôture cet intermède imprévu.
 

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