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Au fil des villages Gersois

En mai 2021, au moment de ma vaccination, j'avais fait « La boucle cœur de Gers ». Je m'étais promis d'y revenir pour passer plus de temps à La-Romieu et à Montreal-du-Gers. J'ai donc, dans mon GPS, un nouvel itinéraire en stock couvrant cette nouvelle balade, et cela depuis plusieurs mois. 

Le Village fortifié de Larressingle

La conjoncture étant ce qu'elle est, ben c'est aujourd'hui, 20 novembre 2022, que je le déclenche.

Itinéraire suivi : 


Ce matin, je me réveille et constate que la pluie, incessante, d'hier est un lointain souvenir, pour le moment. Le soleil montre, doucement, le bout de son nez. Cela ne va sûrement pas durer, mais bon... C'est déjà bien. 
 
Mon épouse, absente pour la journée, a son atelier sculpture destiné à lui permettre d'exprimer toute sa belle créativité.


Je vais donc être seul. Au p'tit déjeuner, ce mélange brumeux de pensées fugaces m'envahit jusqu'à ne plus me lâcher:  être seul pour la journée, du soleil et ce souvenir de cet itinéraire préparé de longue date, pour une journée de villages gersois. Les planètes d'une sortie moto, impromptue, s'alignent.
 
Oh! Oh! Aucun doute! Je succombe aux sirènes. A 10h00, je suis prêt à partir. 
 
Par contre, la seule chose dont je me rappelle à peu près, au sujet de ce fichier d'itinéraire, c'est qu'il me fait passer par La Romieu, Montreal-du-Gers et Larressingle et qu'il est prévu pour trois cents et quelques kilomètres... Pour le reste... Dans quel sens ? Par où ? Aucun souvenir. 
 
Je démarre, ouvert au mystère de la découverte du trajet.


Après être passé à Colomiers, le GPS m'indique de sortir de la N124 en direction de Lévignac. Ainsi, je traverse la forêt de Bouconne et poursuis en direction de Thil et Cadours. On dirait bien que la voix m'emmène par la partie haute (au nord donc) du trajet. Je devrais donc passer du côté de Sarrant puis ce sera sans doute Lectoure et La-Romieu.


Et c'est bien cela. J'arrive à Sarrant, en terre gasconne. Le village enroule ses hautes maisons de pierre, de torchis et de colombages autour de l'église Saint-Vincent reconstruite et agrandie après les guerres de religion. J'entre dans le village par la porte voûtée du XIVème siècle percée dans une massive tour carrée, témoin de son passé médiéval. Le village, évidemment classé aux « plus beaux villages de France », est toujours aussi magnifique.

Sarrant en couleur

Avant de me remettre en route, le soleil disparaît pour laisser place à un temps plus gris et plus maussade. Pas de panique! C'est une belle opportunité pour passer à une vision en noir et blanc, estompée de quelque cinquante nuances de gris. 

Sarrant en nuance de gris

Sarrant

Il est 10h45, j'envisage d'être à La-Romieu vers midi et espère y trouver de quoi me restaurer. L'itinéraire m'emmène sur des routes inconnues. La voix me conduit tranquillement. Mon esprit est entièrement ouvert aux paysages rencontrés. J'arrive à Lectoure et en fais le tour par la route des remparts. 
 
A 11h45, j'aperçois au loin les tours, très caractéristiques, de la superbe Collégiale Saint-Pierre-de-la-Romieu. Cet édifice, un des fleurons du patrimoine gersois, fut fondé au XIVe siècle par le Cardinal Arnaud d'Aux, personnage influent de la cour pontificale de Clément V. 


La-Romieu se situe au croisement du GR65 et du GR 652, chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le village, lui aussi classé « plus beaux villages de France », a gardé tout son charme gascon. J'entre dans la bourgade et me gare sur la place centrale. J'ai bien l'intention de passer un peu de temps ici. Lors de mon précédent passage, je n'avais pu y déambuler, faute de temps disponible en raison de cet impératif vaccinal à Beaumont-de-Lomagne. Cette fois, l'histoire est tout autre et, d'ailleurs, je suis principalement là pour la visite de ce village et la rencontre avec ses chats... 
 
Mais, avant tout, je dois assurer le repas de midi. D'après « Google », il y a trois restaurants. Un seul est ouvert, à priori. Ouf! C'est bon. J'y réserve ma place. Je peux me promener serein.
 
Collégiale Saint-Pierre-de-la-Romieu

Promenade dans les ruelles de La-Romieu

Encore une fois, je ne pourrai pas visiter la collégiale et son cloître. Pour l'heure, la porte est close et les visites ne rouvrent qu'à 14h00, à priori. A cette heure-là, je serai déjà reparti. Qu'à cela ne tienne, je continue cette jolie déambulation faisant office d'apéritif. Même le soleil revient et m'offre une vision colorisée un court instant. Cela ne dure vraiment pas longtemps et il y a même une petite pluie qui s'invite.

La ruelle en couleur

Au-delà de sa remarquable collégiale et de sa réputation en tant qu'étape sur les chemins de Saint-Jacques, La-Romieu est aussi un village surprenant. Et ce n'est pas son architecture typique de bastide médiévale qui me fait écrire cela. En effet, ici court la légende des « chats d'Angeline », ce qui lui confère un certain charme et une originalité certaine.


 
La-Romieu est donc surnommé le « village des chats ». Cette curieuse référence est issue d’une légende médiévale. Au XIVème siècle, peu après la construction de la collégiale, Angeline, une jeune paysanne affectionnant les chats, les sauvent d'une mort certaine. En effet, des hivers rudes, suivis de printemps pluvieux, engendrent de mauvaises récoltes, provoquant disette et famine. La population tente de survivre en se nourrissant de tous les animaux disponibles... Lorsque la saison fut meilleure et que les champs regorgeaient de céréales, les hommes n’étaient pas les seuls à apprécier ce retour de la fertilité. Les rats proliféraient et il n’y avait plus un chat pour les faire fuir… Angeline révéla son secret aux habitants et leur offrit des chatons.




Les chats d’Angeline sauvèrent La Romieu d’une nouvelle disette! Depuis, les chats vivent en harmonie avec les villageois. 
 
Dans les années 90, l’artiste Maurice Serreau, profitant de sa retraite à La-Romieu, sculpte quelques chats pour sa compagne et ses amis, en hommage à cette jolie légende. Le succès est au rendez-vous et ces chats de pierre séduisent les visiteurs. Finalement, chaque voisin voudra le sien… Les voilà posés un peu partout sur la place principale, au milieu de leurs congénères, bien vivants.


 
C'est à « L'étape d'Angeline » que je déjeune. J'y cour d'ailleurs, car la pluie est bien plus abondante maintenant. Je me réfugie, à l'abri sous les belles arcades de la place centrale pour rejoindre le restaurant qui est également une chambre d'hôtes. 



La salle est pleine et ils refoulent du monde. C'est bien un des seuls restaurants ouverts, hors saison, dans le coin. Je m'installe à table et profite agréablement de cet abri chaud, douillet et confortable.
 
Au moment de repartir, la pluie cesse. Seule la route se retrouve particulièrement humide. Je réalise le contournement de la célèbre ville de Condom en rejoignant Francescas dans le Lot-et-Garonne et traverse le Pays d'Albret, un court moment. Au retour dans le Gers, j'entre dans le merveilleux village circulaire de Fourcès.

Fourcès

Fourcès, célèbre bastide gersoise atypique, car effectivement sa place centrale est circulaire et ornée  de platanes. 

J’amorce maintenant la route du retour et file vers Montreal-du-Gers. Le nom de la ville, Montréal ou « Montroyal », rappelle l'origine royale de cette bastide fondée en 1255 par Alphonse de Poitiers. Bâtie à même le roc sur un promontoire dominant la petite vallée de l'Auzoue, elle fut amenée à remplir un rôle stratégique de verrou placé entre les domaines français et anglais, à l'époque de la guerre de Cent Ans. De son passé, Montréal-du-Gers conserve un riche patrimoine : enceinte fortifiée, porte de la ville en ogive, maisons à colombages, place entourée de solides arcades de pierre, passages étroits desservant les différents îlots de la bastide.

Montreal-du-Gers
 
Plaisant à vivre, le bourg bénéficie par ailleurs d'une place de choix au cœur des vignes qui enfantent l'Armagnac et le Floc de Gascogne. Montreal-du-Gers doit également sa notoriété à la villa gallo-romaine de Séviac toute proche. 
 
J'aurais pu filer directement plein sud-est pour rentrer, mais mon itinéraire m'emmène forcément au village fortifié de Larressingle, tout proche en allant vers Condom. 

Village fortifié de Larresingle
 
Ce petit détour réalisé, je peux maintenant rentrer. C'est ce moment que choisit le soleil pour revenir. Il est 14h30. Me revoilà avec une vision en couleur. Cela tombe bien puisque je suis en plein dans le vignoble d'Armagnac et plus particulièrement celui du Ténarèze. Ce rayon de soleil illumine les teintes d'automne.
 
J'approche, d'ailleurs, de Lagraulet-du-Gers, célèbre dans mes neurones pour son domaine « Le Grand Chemin », fruit d'une rencontre inoubliable datant d'une trentaine d'années. 


Etant à moto, je ne peux m'arrêter pour une dégustation, mais j'en ai l'eau à la bouche... Je passe Castéra-Verduzan et son casino, me rappelant les publicités officiant dans les « CGR » de la région toulousaine quand j'allais encore dans ces lieux, abandonnés maintenant, au profit d'un cinéma « Utopia » installé dans ma ville. 
 
J'attrape la N124 à Marsan, avant de passer Aubiet, et d'arriver par la quatre voies chez moi, où je file déguster, enfin, une tulipe de ce fameux domaine « Le Grand Chemin ».

Et comme on le dit dans la publicité - L'abus d'alcool est dangereux pour la santé


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