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Ribeira Sacra - Entrée en matière... Enfin (1)

Enfin… 22 mai 2021, c'est le départ. Je prends la direction du Nord-ouest de l’Espagne, la Galice et plus particulièrement la Ribeira Sacra. Ce voyage, initialement planifié au printemps 2020, peut enfin démarrer. Cette entrée en matière s'achève, après 3 jours, à Burgos. 


Les promesses sont immenses… La Ribeira Sacra, des routiers m'en ont parlé, lors d'échanges autour de quelques verres, un soir d'étape à "La Rochella" (voir ici). J'y suis passé quelques jours plus tard, juste passé (voir ). La promesse faite en 2019 était d'y revenir plusieurs jours pour une découverte en bonne et due forme. 

Ca commence maintenant. 

Itinéraire suivi:
 

 
A 7h30, je mets le contact. Je respire enfin la route, pour plus d’une journée. Je connais plutôt bien le  parcours pour le moment. Jusqu’au passage du Col d’Osquisch que je découvre.
 
Col d'Osquisch

Je retrouve mon premier bistrot, après ce temps semblant infini, à Sant-Jean-Pied-de-Port. La frontière est toute proche. Il est midi. Je passe en Navarre par le col de Roncevaux. Initialement, mon itinéraire prévoyait un passage par Saint-Etienne-de_Baïgorry et le col d’Ispéguy. Mais il était encore annoncé bloqué par des plots en béton en début de semaine. J’ai donc modifié le point de passage pour entrer dans le filet des autorités de contrôle des tests COVID. Là, aujourd’hui, de la Venta Peio d’Arneguy jusqu’à Roncevaux, aucun contrôle et aucune présence des forces françaises ou espagnoles. Mon test PCR fait jeudi après-midi ne me sert à rien.
 

Col de Roncevaux
 
Comme en France, il semble que les bars et autres petits restaurants des villages ne soient pas encore ouverts. A moins qu’ils aient disparu des registres du commerce… Je ne sais pas. La pluie tombe. Je trouve un abri pour déjeuner. Le porche d’une église, dans le village d’Orokieta, fait l’affaire. Il s’agit de la Parroquia Catolica San Tiburcio. Je pourrai presque y mettre la moto également. J'espère qu'un office ne va pas avoir lieu... Non! J'ai juste les cloches qui me rendent sourd lorsqu'elles marquent les demi-heures. 
 
Parroquia Catolica San Tiburcio

Cette première étape me conduit à Tolosa dans le Pays Basque, ou plus exactement, la capitale du Guipuzcoa. Peuplée de 20 000 habitants, la ville a quelques bâtiments digne d’intérêt, tel le couvent Saint-François de style renaissance ou la maison baroque Consistorial. Le minuscule centre historique permet de me dégourdir les jambes et de faire mes 5 000 pas règlementés. 
 
Tolosa

Pourquoi Tolosa ? Le hasard de la conjoncture. De nombreux hôtels sont encore fermés et d’autres, privilégiés précédemment, sont complets pour ce week-end de Pentecôte. Il me fallait un point de chute correspondant au kilométrage raisonnablement parcouru pour aujourd’hui. 

Les spécialités du coin sont les Chuletas, les haricots rouges et les tuiles aux amandes. Les bars sont bondés, surtout les terrasses en fait. C’est un peu un choc pour moi. Depuis des mois, je n’ai pas été en présence d’autant de monde. Conjugués au fait que, quand un Basque te parle, quel que soit son genre, tu as l’impression qu’il t’engueule, malgré ses sourires… Cela me fait tourner la tête. C’est trop d’un seul coup… 

Demain, je fais un truc dingue: je roule encore et toujours plus à l’ouest. 

Dimanche 23 mai: certains ont voulu voir Honfleur, Vierzon mais surtout Vesoul, comme toujours. 
Moi, c’est Burgos. C’est la dernière grande ville de cette partie nord de l’Espagne que je n’ai jamais visitée. C’est donc la que je vais ce soir. 

Pour l’heure, il est 9h00. La moto est toujours en bas, dans la petite rue, sous sa bâche l’abritant des éventuels mauvais regards. Je charge et mets en route. 

En fait, je pars en direction de l’endroit où j’aurais dû passer la nuit. Oui, en 2020 j’avais réservé à l’hôtel Letea à Errezil. En 2021, pour le week-end de Pentecôte, aucune chambre n’est disponible. Indéniablement, cet endroit aurait été plus adapté pour moi hier soir. 
Voyez la photo ci-dessous. C’est la vue depuis la terrasse de l’hôtel précédemment imaginé. 

Errezil

Il est certain que le sentiment d'envahissement, qui m'a cueilli hier soir, ne serait pas apparu. Je vais devoir revenir pour essayer cet endroit. 

L'intérieur du Pays Basque espagnol peut laisser penser que l'homme abîme le paysage... En effet, les enchevêtrements de ponts autoroutiers, lignes à haute tension et autres polygones industriels sont très présents. Parfois, on trouve tout de même quelques endroits préservés comme ce panorama des photos ci-dessous, vers Bergara. Il faut tenter le coup et s'échapper sur des routes étroites, voire très étroites. 



Je continue en direction de la capitale du Pays Basque: Vittoria-Gasteiz. Je veux rejoindre un endroit particulier : Salinas-de-Anana. Chaque fois que je passe par ici, je suis époustouflé par ces mines de sel à ciel ouvert. Le contraste entre les herbes grasses et ce paysage érodé et salin est saisissant.  



Est-ce parce que la Castille-y-Leon est toute proche ? Sans doute, les montagnes pyrénéennes laissent place aux hauts plateaux venteux avec au nord, les monts cantabriques et les pics d'Europe et au Sud la cordillère centrale. En tout cas, pour rien au monde, je ne raterai la route des gorges de l'Ebre. 

Habituellement, je prends cette route pour revenir des Pics d'Europe (voir ici). Les paysages s'offrent à moi d'une manière différente, cette fois. Je quitte les grands axes et m'enfile sur la A-2122 au niveau de Sobron. Le fleuve marque la frontière entre Pays Basque et Castille-y-Leon jusqu'à Tobalinilla. Ainsi, sur la photo ci-dessous, rive droite (donc à gauche) c'est Pays Basque,  et rive gauche (donc à droite) c'est la Castille-y-Leon. 


Je remonte l'Ebre jusqu'à Trespaderne. Ensuite, je bifurque vers le Sud avec pour cible Burgos. 


Je ne veux toujours pas des grands axes, alors je quitte la N-232 à Terminon, en direction de Poza-de-la-Sal. Comme son nom l'indique, c'est un autre village avec une mine de sel. Bien plus réduite cette fois. Un Castillo, comme beaucoup en Castille-y-Leon, domine la vallée. C'est le Castillo de Los Rojas. 


La route CL-633 est totalement défoncée. Le paysage est aride. La végétation embaume l'air. Je ne connais pas le nom de ces arbustes à fleurs jaunes (voir photo ci-dessous), mais ils parfument l'air d'une manière  enivrante. C'est délicieux. 


Il est bientôt 13h30, je commence à avoir faim. Ici, il n'y a rien, aucun village, pas de restaurant. Fort heureusement, j'ai ce qu'il faut dans les bagages. Au sommet de cette route CL 633, j'arrive sur une sorte de plateau battu par les vents. Une forêt d'immenses éoliennes m'entoure. Je déjeune au mirador de la Bareba. La piste est très roulante. Il faut juste faire attention à quelques belles ornières dans les fortes montées. 


Je n'ai jamais vu autant d'éoliennes d'un seul coup d'œil. Le bruit des pales est raisonnable. Par jour de grand vents, est-ce différent ? Je n'en sais rien, en fait.

Il me reste 60 kilomètres pour atteindre Burgos. Avant d'aller à mon hôtel, je vais voir la chartreuse de Miraflores (Cartuja de Miraflores) située un peu à l'écart de la cité.  Cette superbe demeure est entourée d'un magnifique parc boisé. 


A 15h30, je suis à l'hôtel. Cette étape est un brin trop courte. Il aurait fallu faire un peu plus de kilomètres aujourd'hui pour en avoir moins à faire lors de la prochaine étape. Mais voilà, je veux voir Burgos. 

Lundi 24 mai : jour sans moto donc. Elle reste au parking de l'hôtel. 

Parking qui m'a d'ailleurs valu quelques déboires hier en fin d'après-midi. C'est un parking souterrain où l'hôtel dispose de quelques places. 

Le check-in, hier, s'est fait avec un robot qui distribue les clefs. Oh!! Le robot m'a bien donné deux clefs pour le parking et la chambre. Celle du parking devait, en fait, être un badge magnétique... Ca, je ne pouvais le savoir que devant la porte. Porte dont l'accès se fait par une rampe avec une pente très très inclinée... Je me suis donc cassé les dents avec la moto sur la rampe en descente, devant la porte, avec l'impossibilité de faire demi-tour... Oui, Thierry! Moi, je n'ai pas de marche arrière sur ma moto. Le dimanche, le parking n'est pas très fréquenté. Après 30 minutes d'attente, des résidents me libèrent en m'ouvrant la porte du garage. Entre temps, j'avais appelé le numéro de secours de l'hôtel. Je crois que le robot distributeur de clef n'est pas complètement au point... 

Donc aujourd'hui, c'est randonnée dans la cité. Burgos, c'est une population de 177 000 habitants. La Castille-y-Leon est la province espagnole disposant de 60 % du patrimoine culturel de l'Espagne. La ville est à 900 mètres d'altitude et rappelez-vous, la forêt d'éoliennes... Ici, il y a du vent. L'hiver, il fait froid et l'été il fait chaud. Là, c'est entre deux... 

Hier soir, j'ai fait connaissance avec cette ville qui me plaît beaucoup. Les gens sont accueillants et tu n'as pas l'impression de te faire engueuler quand ils te parlent. 

Le plan de ma randonnée est le suivant : 


Départ de l'hôtel à 10h30 pour 12 kilomètres, 15 000 pas et un peu de dénivelé. Je fais le plus dur maintenant. Je monte au château et m'arrête, quelques instants, au mirador Del Castillo. La vue sur la ville est splendide (voir la photo d'en-tête de cet article).  


Cathédrale Santa-Maria

Le château ne présente aucun intérêt, si ce n'est la vue sur ville. Il a été détruit par notre "Napo" en 1813. L'entrée est libre d'ailleurs. Je me rends, maintenant, au monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas.   Je dégotte un sentier dans le parc du château qui me ramène au bon endroit et du bon côté. Le monastère est le point le plus éloigné de ma balade du jour. 

 

monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

J'ai quelques kilomètres dans les pattes. Même s'il ne fait pas chaud, je boirais bien quelque chose. Je serais bien aller voir le CODEX Las Huelgas (manuscrit du XIVe) qui s'y trouve, ou encore me recueillir sur les tombes des neufs rois d'Espagne, mais c'est fermé. C'est jour de pentecôte et je n'y comprend rien. La moitié des bars et restaurants sont ouverts. Les enfants sont à l'école. Tous les monuments et édifices religieux sont fermés. La plupart des commerces sont ouverts mais pas tous... Enfin, je trouve un bar ayant une terrasse abritée du vent et de la pluie qui tombe légèrement maintenant. 

Vers midi trente, je repars en direction du centre historique. Dans l'ordre, je vais voir le Puente de Santa Maria, l'Arco de Santa Maria, la cathédrale Santa Maria, La Casa Del Cordon et le Puente de San Pablo, avant de finir en arpentant le Paseo Del Espolon. 

Pont piéton sur le Rio Arlonzon

Puente de Santa Maria et Arco de Santa Maria

Arco de Santa Maria et en arrière plan les flèches de la Cathédrale

Cathédrale Santa Maria

J'arpente maintenant le centre historique au gré des rues croisées. Je m'arrête déjeuner une bricole vers 14h00. 

Plaza Mayor




Casa Del Cordon
Puente de San Pablo

El Cid Compeador - Rodrigo Diaz de Vivar

A toutes fins utiles, noter que la tombe du gars de la statue (photo précédente) se trouve dans la Cathédrale Santa Maria... Je remonte à l'hôtel par le Paseo Del Espolon.




Belle balade ma foi. Burgos est vraiment charmante. Je m'y sens bien. Demain, longue étape pour rejoindre la Ribeira Sacra et mon camp de base. 


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