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Là ou la terre se finit (2) : Cantabria et Asturia

Ce voyage « là ou la terre se finit » trouve son origine à la fin de cet article. Je suis là pour ça, principalement pour voir cet ensemble appelé la plage des cathédrales. Tout cela, parce qu'un article sur ce lieu m'a interpellé il y a plusieurs mois. J’ai donc décidé d’aller voir.


Tout démarre ce mardi 7 mai, avec mon départ de Bilbao pour la Cantabrie et les Asturies. Ma première étape est "Banugues" pour ce soir.  


Itinéraire suivi :


A 9h00, je suis sur l'autoroute. L’étape de ce jour fait 311 km. Mon itinéraire longe la côte. Je vise, pour le moment, Castro Urdiales. Je ne m’y arrête pas car je connais déjà. Mon trajet du jour va alterner des passages sur l’autoroute gratuite et les nationales, voir les toutes petites routes. Le passage par l’autoroute permet de m’affranchir de rejoindre (après de nombreux kilomètres) les petits ponts permettant de franchir les multiples ria(s). En effet, les viaducs de l’autoroute sont plus proches de la côte. Les choses étant bien faites, un accès et une sortie, juste après les rias, sont disponibles. Sans cela, cette étape serait bien trop longue. Je passe également Santander sans m’y aventurer pour la même raison que Castro Urdiales. La Cantabrie et les Asturies, je connais déjà du côté intérieur (voir ici) suite à la merveilleuse découverte de la chaîne des pics d’Europe (Picos de Europa). Bon, on ne va pas se mentir, jusqu’à Santander, mon option « petite route » est à jeter. Il n’y a rien d’intéressant à voir et la route est... Comment dire? Les premiers mots qui me viennent sont « à chier ». Est-ce clair comme cela ? Donc, pour résumé, à part une envie de voir Castro Urdiales et Santander qui méritent, toutes deux, le détour, mieux vaut prendre l’autoroute. Après Vargas, les choses s’arrangent. 



Outre des prés, des forêts et des vaches, les routes sont agréables à faire à moto. Je passe le village de Santillana Del Mar. A priori, il y a une visite à faire. Le village semble fortifié et très bien restauré. Il y a beaucoup de monde. Côté paysages, à ma gauche, j’ai la chaîne des Pics d’Europe et, à ma droite, l’Atlantique. Bien que la lumière ne soit pas des plus favorables, c’est un régal pour les yeux. J’arrive à Comillas. 



La Cantabrie s’arrête peu après. J’entre dans les Asturies. Les routes sont toujours agréables (hormis ces passages réguliers sur l’autoroute pour les viaducs). Je traverse des forêts d’Eucalyptus.  J’arrive à San Vincente de la Barquera. Puis, c’est le tour de Llanes. Ce village est superbe. Un de ces jours, j’y ferai une halte. 



Il est bientôt 14h00, temps que je trouve un endroit pour déjeuner. Manque de chance, je retrouve l’autoroute pour une trentaine de kilomètres cette fois... J’attends patiemment mon petit coin de paradis pour poser mon réchaud. A 14h40 je le trouve enfin avec vue sur l’océan, du côté de « La Isla ». La suite m’emmène par des routes improbables, mais idylliques de mon point de vue, dans des villages reculés. L’architecture sur pilotis semble de rigueur pour le stockage. Le coin est très rural et agricole. 


La traversée de Gijon est assez pénible en raison de travaux qui bloquent la route où je devais passer. J’arrive à Banugues, mon lieu de stop pour la nuit. L’hôtel est immense et nous sommes deux clients... Bon! Déjà, je sais où dîner ce soir. 4 générations de femmes sont au goûter à 18h00. Cidre (la spécialité des Asturies) et jamon ibérico. Moi, j’attends encore un peu. Je ne voudrais pas provoquer un décalage horaire, j'ai déjà assez de mal a me réhabituer aux horaires espagnols pour ne pas en rajouter.

Au dîner, j'y vais au jugé comme hier midi où je me suis retrouvé avec une soupe alors que j'espérais une salade... Là,  je fais bien attention à prendre un truc "insalata" et pas "pure verdure". Pour le plat, je choisis une spécialité asturienne : « Cachopo de ternera ». Je m'attends à une escalope de veau d'après google... Grave erreur : je reçois effectivement du veau, mais il s'agit de deux escalopes, une sauce entre les deux et, le tout, entouré d'une croûte... Comme une sorte de cordon-bleue. Je pense qu'on pourrait manger à quatre dessus... C'est énorme. Pas mauvais non plus sans être transcendant. J'en laisse les 3/4 d'ailleurs. 

Mercredi 8 mai, je reprends la route, pour pas très loin d’ailleurs. Je vais voir le « Cabo de Penas ». Il est 10h00. Je suis seul. Si ce n’est le camping-car garé sur le parking dont je ne verrais pas les occupants durant mon passage. La réceptionniste de l’hôtel m’avait indiqué, hier soir, que je risquais d’avoir une vue bouchée ce matin en raison du mauvais temps. Et bien non!! La vue est superbe. Certes, les « picos de Europa » se cachent un peu dans la brume, mais j’arrive tout de même à les distinguer et à voir les sommets enneigés. 




Le vent commence à grimper dans les tours. La destination suivante est le village de Cudillero. Pour y arriver, j’emprunte des petites routes côtières. Elles sont merveilleuses. Le hasard de la lecture aléatoire fait que j’ai, dans mon casque, « Creep » de Radiohead. Le temps de la chanson, je pars ailleurs... A côté, en l’air, suspendu dans un bonheur indicible. Maintenant, je suis redescendu sur la terre ou plutôt, sur la route. Je continue et croise la plage de Aguilar. L’endroit me tape dans l’œil. Il est 11h15, temps de prendre un café. Et, justement, il y a un bar. Bon, il n’est pas encore ouvert mais je sens que ça va fonctionner. Un panneau indique l’ouverture à 11h et j’entends bouger. Oh, miracle!! 




Je repars avec une certaine satisfaction d’avoir vu cet endroit. Mes yeux ont pris le nécessaire et je n’ai pas été ennuyé par la foule. Cudillero, c’est une rue centrale qui descend de la montagne jusqu’à l’océan, de nombreuses maisons colorées tout autour avec, juste pour accès, des escaliers à n’en plus finir. Si tu habites en haut, que tu oublies le pain ou autre chose, tu ne seras jamais en surpoids.



Je roule sur la N632A durant 70 km environ. Les criques magnifiques succèdent aux forêts de pins où d’eucalyptus. Les virages et les collines amènent à des falaises de toutes beautés. Je suis, indubitablement, aux anges. Les Asturies et la route côtière comblent mes songes de la préparation de l’itinéraire. 


Le vent devient une calamité. Je l’ai, en plein travers, et mon embonpoint (je parle uniquement de la moto et de son chargement) fait que cela devient de plus en plus difficile. J’essuie une averse copieuse. Le soleil revient juste avant d’arriver à 16h00 à "A Devesa", lieu dit "La Rochella". L'endroit me parait aussi paumé qu’hier. Je n’ai pas de choix pour me restaurer ce soir. Ce sera forcément avec le restaurant de l’hôtel/pension où je loge. L’environnement pourrait faire peur : bord de route avec un passage assez élevé. La différence, avec hier soir, c’est que je suis là pour une chose particulière que je verrai demain. Il faut juste que je trouve les horaires des marées. 

Je rédige cet article dans le bar de l’hôtel et, oh surprise, à la télévision, toujours omniprésente dans les bars ou restaurants espagnols (comme dans bien d’autres pays à mon regret), je vois les carnets de Julie... Le français est bien là, au fond, derrière le doublage. C’est assez étonnant. Comme souvent, dans les campagnes, les gens ne parlent qu’espagnol ou la langue régionale. Pour autant, la patronne me fait comprendre qu’elle veut que je mette la moto à l’abri pour la nuit, à cause du vent qui a encore forci. Il est vrai, qu’elle est garée devant, que la prise au vent est considérable et qu’elle bouge lors des rafales violentes. Cela me va plutôt bien de la protéger pour le jour suivant en plus des deux nuits. On arrive à se comprendre avec les yeux et les bras... Moi, pour la remercier et elle, pour me dire qu’elle a compris. 

jeudi 9 mai : C’est le grand jour. Le but de ce voyage ne doit pas être négligé. La découverte de « Praia das Catedrais » en galicien. Il faut noter que je fais un abus dans le titre de cet article, car cet endroit se situe en Galice, pas dans les Asturies, à 3 km près. Depuis avant-hier, je longe la mer de Biscaye ou mer cantabrique avant d'être l'océan atlantique. 

J'ai eu bien du mal à trouver les marées. Je me base sur un annuaire trouvé sur internet pour la Corogne. Je me fais un calcul rapide afin de corriger la longitude, la latitude, le fait que je suis sur une côte exposée différemment. Je corrèle ça au fait, qu'hier à 15h30, c'était marée remontante et qu'elle devait bien en être à la moitié. Et j'en conclus que je devrais avoir la marée haute vers 9h08 ce matin. Dans une autre vie j'ai été un peu marin... Le fait d'avoir appris quelques rudiments avec un skipper hors pair a du bon. Merci Alain!! Ton âme doit bien rire, là où elle est. Mais, moi au moins, je ne suis pas trompé d'année pour l'annuaire.

Je me débrouille pour y être, après une balade à pied, pour 9h00. J'ai envie de voir ça en pleine eau.

Une confidence d'abord: Je n’ai pu m’empêcher d’y passer, hier après-midi en arrivant. La peur d’avoir du mauvais temps aujourd’hui. Une bonne idée ma foi, vu le temps gris, ce matin. La pluie est prévue pour midi. Les quatre photos qui suivent ont été prises hier à 15h30. 








Pour se faire une idée, voyez ci-dessous le même point de vue avec hier, marée remontante et aujourd'hui, marée haute.



Voici les photos prises aujourd'hui. A propos, la marée haute et l'étale se sont produits à 9h36. Pas mal quand même, comme calcul!! Une erreur de 30 minutes ce n'est pas grand-chose avec les données que j'avais... Je passe toute ma matinée dans cet endroit afin de m'en imprégner totalement. De toute façon, je dois attendre que l'océan se retire. Des sentiers aménagés permettent de ne pas fouler et détruire la végétation de la lande protégée. Ils permettent d'avoir une vue de l'ensemble en hauteur. Cela me permet de patienter, mais aussi de me réchauffer en marchant. Vers 11h, je descends sur le peu de sable au sec. La foule arrive aussi. A midi, comme annoncé, la pluie fait son entrée. Vers 13h00, j'en profite, vu que j'ai le temps, pour déjeuner au resto juste au-dessus. Vers 14h00, je redescends et essaye d'aller un peu plus loin, là où le sable et les rochers sont dégagés et au sec. 


















La satisfaction est à la mesure du sourire que j'affiche. Il peut bien pleuvoir, ce n'est pas mon problème pour le moment... Demain, je reprends la route, encore plus à l'ouest.

A savoir : 

Entre juillet et septembre, il faut réserver sa visite par internet. C’est gratuit et cela permet de limiter le flux de touristes pour préserver l’endroit. Sortir des sentiers prévus est d’ailleurs fortement puni. Pour en savoir plus vous pouvez aller voir ici et pour la réservation. 

Il y a plusieurs points communs avec notre Finistère. Même côte découpée au hachoir. Il fait, aussi, beau plusieurs fois par jour. Et, même odeur de lisier. 

J'ai vu qu'il y avait un hôtel tout près : le Yenka (fermé en ce moment). Un camping existe aussi, juste à côté. Ils sont, tous deux, idéalement placé pour la vue et la découverte de cette plage. 


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