Le Blog

Des p’tits coins de paradis - en semaine joyeuse

En congé pour cette semaine dite « joyeuse » entre Noël et Jour de l'an, il s'agit de ma dernière sortie moto de l'année 2022. Il se trouve que l'absence de pluie m'incite à songer à ce petit coin de parapluie qu'un homme cédait, il y a quelques années, contre un coin de paradis. Elle avait quelque chose d'un ange, disait-il! Lui donner ce petit coin de paradis contre un coin de parapluie faisait qu'il ne perdait rien au change...  

Depuis la table d'orientation de Montferrand (dans l'Aude)

Et si j'avais trouvé deux coins de paradis ? Durant cette semaine joyeuse. 

Itinéraire Suivi: 


Je ne sais pas expliquer comment cette chansonnette et ce refrain sont arrivés dans mon cerveau. Toujours est-il que lors de la deuxième balade décrite ici, les mots de Georges sont revenus, comme si j'avais écouté la ballade hier. 

La première virée concerne le tracé de couleur bleue. Mon épouse travaillant cet après-midi de ce 26 décembre, j'ai quatre heures à tuer... La semaine dernière, je suis tombé sur un article parlant du village de Saint-Rome, dans le Lauragais. Ni une, ni deux... Je construis une trace passant par là, allant jusqu'au seuil de Naurouze et revenant par les coteaux muretains. Trois heures de balade en somme. 

Je pars vers 13h30 en direction de Labège et du Lauragais. Je ne vais pas aller par là, par l'ancienne RN113 (rebaptisée RD813 maintenant) ou l'autoroute, tout de même, sauf pour sortir de l'agglomération toulousaine, bien sûr. Je laisse Baziège derrière moi, avant d'arriver à la bifurcation m'amenant à Saint-Rome, ce village perdu dans les champs, encore en friche à cette époque de l'année. 

Ce village, qualifié d'utopique, fait partie des sites méconnus d’Occitanie, notamment par leurs richesses patrimoniales. Ce village d'une cinquantaine d'habitants, est donc situé en Haute-Garonne, à 30 kilomètres au sud-est de Toulouse environ. Il est unique dans le sens où il doit sa singularité à ses maisons aux architectures pour le moins étonnantes.

Le village de Saint-Rome
 
Construites au XIXe siècle, l'architecture de ces demeures va du style flamand au néoclassique en passant par les côtés scandinave, baroque ou encore marocain. La brique rose, provenant de la fabrique voisine de Gardouch est à l'honneur et lui confère une certaine unité malgré les styles très différents. Ce village utopique fut imaginé par un grand voyageur, le marquis Henri-Louis-César de la Panouse. Héritier du domaine agricole, ce riche propriétaire achète les terres environnantes et transforme le tout en un domaine ouvrier utopiste, à l'instar des cités ouvrières bâtie par les grands patrons d'industrie de son époque. C'est là qu'il loge tous les ouvriers agricoles du domaine. Il y construit également une demeure remplaçant le château de l'époque précédente. De nos jours, on ne peut, malheureusement, que déambuler dans les quelques rues du village pour observer les façades des maisons. Les nouveaux propriétaires de la grande bâtisse centrale tiennent à leurs intimités, visiblement...  

Ayant repris la moto, je continue la route principale jusqu'à Villefranche-de-Lauragais et Avignonet-Lauragais. Peu avant le seuil de Naurouze, je bifurque sur la gauche attiré par une colline et un clocher aperçus au loin. Une toute petite route m'amène au pied du village de Montferrand. La route, toujours à gauche, semble possible. La pente est rude, mais pas de sens interdit... Je m'y engouffre à vitesse réduite. Ce n'est pas large et les touffes d'herbe envahissent le milieu du bitume, signe d'un très faible passage.

Montferrand
A force de monter en colimaçon, telle la coquille d'un escargot bien proportionné, j'arrive au pied d'une superbe porte fortifiée. Derrière moi, une église semble transformée en habitation. Le village de Monferrand abrite 450 âmes. A priori, c'est la seule colline des environs. Elle culmine à 289 mètres. Autre point à noter, je suis dans l'Aude et plus en Haute-Garonne. 
 
Mais, après cette porte fortifiée ? Qu'y a-t-il ?

La porte de Montferrand


On pourrait croire qu'on entre chez quelqu'un, pourtant ce n'est pas le cas. Il s'agit, vraisemblablement, du vieux village fait de trois ou quatre maisons et d'une chapelle tout en haut. Je suis le chemin indiqué, parsemé de statues de plus ou moins grandes hauteurs, à l’effigie de la vierge, me semble-t-il.


La table de pique-nique dont il faut se rappeler

Je prends l'escalier de pierre et passe une belle table de pique-nique avec vue magnifique et dégagée sur toute la plaine du Lauragais (Point notable à se rappeler pour de futurs pique-niques, en cas de passages dans le coin...). Au pied de la petite chapelle, j'ouvre la porte et entre dans la plus petite église qu'il m'ait été donné de visiter. Même celle de Notre-Dame-de-La-Goutte à Montardit est plus grande (voir ici). L'extérieur de cette chapelle ne paye pas de mine, mais l'intérieur est étonnant... 

De grandes baies vitrées offrent une vue imprenable sur les environs.

La porte de la chapelle (sans jeu de mots...)



En ressortant, je vais jusqu'au magnifique belvédère ou trône une table d'orientation. Il y a aussi l'ancien phare de l'Aéropostale. Ce point de repère, construit en 1929, servait à guider les avions de la première ligne commerciale vers l'Afrique et l'Amérique du Sud. 
 
Bref, les anciens équipements qui constituent mon environnement professionnel, entre autres. Je trouve ce point assez cocasse.

Le phare de l'aéropostale


La plaine du Lauragais

Cet endroit est mon premier petit coin de paradis trouvé par inadvertance en ce lendemain de Noël 2022. Il est temps de retourner à la moto. Je redescends le chemin pris pour monter ici et passe, à nouveau, la porte fortifiée.

 
Cette fois, je vais jusqu'au Seuil de Naurouze, le point haut de la ligne de partage des eaux entre océan Atlantique et mer Méditerranée. C'est aussi là que se trouve tout le système imaginé par Pierre-Paul Riquet pour alimenter en eau le canal du Midi. Etant déjà venu plusieurs fois ici, je me contente d'une halte au pied de la tête du roi soleil.

Le seuil de Naurouze

Je continue vers le lac de la Ganguise en passant par Beauteville découvert par inadvertance pendant la période de libération, au moment du premier confinement de 2020. Le château et l'église de ce village sont vraiment étonnants. A chaque fois que je passe ici (voir cet article de La boucle de Saissac), je suis ébahi par ces deux édifices.

Beauteville

Beauteville
Je continue vers Lagarde offrant une vue depuis la crête sur tous le Lauragais et, à Nailloux, je file vers le muretain en passant à Venerque. 
 
Je rejoins Lamasquère et rentre, tranquillement, à la maison.
 
Lagarde et le Lauragais

Trois belles heures de balade pour 140 kilomètres d'itinéraire environ. 
 
Mercredi 28 décembre, à nouveau seul pour la journée cette fois, je pars pour 238 kilomètres toujours sous le soleil de cette semaine joyeuse. J'ai envie de voir les gorges de la Save. L'itinéraire suivi est celui de couleur rouge sur la carte du début de cet article. Je le reprends aussi, ci-dessous, pour matérialiser la position des Gorges de la Save située entre A et B. Ceci, vous le verrez plus tard, a toute son importance.


La cible de cette balade est donc le village de Lespugue. Pour m'y rendre, j'emprunte la D3 après Rieumes. J'adore cette route pour ces virages et ces panoramas sur les Pyrénées lorsque la météo est favorable. C'est le cas aujourd'hui.



Je passe le village d'Aurignac et y découvre le musée de l'Aurignacien. Ben oui! L'Aurignacien, période préhistorique découverte en 1860 et nommée ainsi, c'est ici. 

J'arrive à Lespugue à 11h00. Avant d'aller au bord de la rivière, je fais le tour du village. Je démarre par les ruines du château et vais jusqu'à l'église et son clocher si bizarre. Cela ressemble plus à une tour de guet. 

Les ruines du château de Lespugue

L'église et le clocher de Lespugue

La route, étroite et en lisière de forêt, me conduit au point B de l'image de l'itinéraire. Je ne peux pas faire autrement, car la route des gorges est interdite à la circulation depuis de nombreuses années maintenant. J'espère qu'elle est ouverte aux piétons par contre... Je me gare, après la chapelle Notre-Dame-de-la-Hilliere, au pied d'une falaise. 
 
De toute façon, je ne peux pas aller plus loin.

L'entrée des gorges de la Save


L'ambiance est forestière. Aucune interdiction de marcher à pied sur la route, aucun barrage ou barrière empêchant de s'y engager.  J'y vais d'un pas décidé!



La route, maintenant chemin piéton, longe la rivière et permet l'observation de diverses cavités. Les falaises m'entourent. Ces gorges doivent offrir une belle fraîcheur par temps caniculaire. Une découverte a été faite ici, dans ses gorges. C'est la célèbre Vénus de Lespugue taillée dans une corne de mammouth. Elle est visible au musée de l'homme à Paris. 

La Vénus de Lespugue - photo venant du site du muséum d’histoires naturelles

Cette promenade me conduit au point A matérialisé sur la carte ci-dessus. Là, je tombe sur de hautes barrières. Donc, pour venir ici, il n'y a que, l'arrivée par le point B de la carte ci-dessus qui est possible. Je n'ai plus qu'à faire demi-tour pour revenir à la moto.



 
Je repars à midi. Etant près de Saint-Gaudens, je cherche un restaurant pour déjeuner. Je trouve à quelques kilomètres dans le village de Villeneuve-de-Rivière. 


Je n'ai toujours pas besoin de parapluie et c'est bien mon deuxième coin de paradis. Je rentre par Boulogne-sur-Gesse et Samatan. Tout cela me conduit doucettement aux 40 000 kilomètres pour la moto et donc à la nécessité de faire la révision correspondante.


Logo carnet de voyage
Merci pour votre lecture. Des questions ? Envie de réagir ?
N'hésitez pas!! Votez sur le contenu de cet article et/ou commentez-le. Vous pouvez aussi le partager.
Via le système de vote et/ou la zone "commentaires" (juste un peu plus bas) ou via le formulaire de contact (page principale du blog).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Carnet de voyages Designed by Sylvain BAZIN and inspired by Templateism | Blogger Templates Copyright © 2019