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Week-end Tarnais - Le tour du proprio ?

Pâques 2022, le week-end dure trois jours... Une belle météo semble également s'inviter. Cela sent la fin de semaine à la campagne, dans le Tarn. L'ambiance sera estivale, a l’opposée de l'ambiance hivernale du premier avril dernier où la neige tombait pendant les travaux amicaux de débroussaillage et de jardinage. Au programme donc: travaux d'été, balade à moto, pêche à la truite avec en prime une certaine douceur de vivre...


Même si la végétation du Sidobre est un peu en retard par rapport à la région toulousaine, les champs de colza éclatent à la vue et aux narines.

C'est parti pour ce week-end tarnais qui consiste à faire, en quelques sortes, « le tour du proprio » de notre maison de campagne. 
 
Itinéraire suivi: 
 
 
En fait, je pars réellement pour cinq jours. Il y a, d'abord, deux jours de télétravail avec des fins d'après-midi et débuts de soirées consacrés à mes travaux d'été. Je commence la rénovation des boiseries extérieures de la masure achetée à l'automne dernier. Les plus exposées sont bien mal en point. Après deux fins d'après-midi de ponçage et de mise en peinture, je m'offre une balade à moto bien méritée. 


Cette balade, longue de 155 kilomètres est construite de manière à ce qu’à vol d'oiseau, je m'éloigne de 24 km maximum de chez moi. Disons que j'explore le quart Nord-Est d'un cercle ayant 24 km de rayon et un centre à Bouyrols. La route la plus large et la plus fréquentée est la D3 en sortie de Montredon-Labessonié. Et voilà justement que j'arrive près de Réalmont sur cette départementale que je quitte pour entrer sur le territoire de « La-Terre-de-Bancalié ».
 

La campagne est un patchwork de parcelles aux couleurs variées. En effet, le brun de la terre labourée dont les sillons dissimulent encore les semences, côtoie le vert tendre du blé à peine levé, le vert plus soutenu des prairies parsemées de boutons d'or et toutes les nuances offertes par les frondaisons des arbres des forêts environnantes. 
 
Les champs de colza dominent aussi ce paysage chamarré avec leur floraison qui me semble particulièrement abondante cette année. Puissant par contraste sur fond de ciels noirs et orageux, éclatant et lumineux quand le soleil se fait généreux, le jaune omniprésent du colza attire mon œil. L'air ambiant, saturé des pollens, a aussi une odeur entêtante. 
 
Je m'éloigne du bitume et bifurque sur un chemin de terre, histoire de faire quelques photos au milieu de ces jaunes éclatants. 

 

  
La-Terre-de-Bancalié ? Mais qu'est-ce que c'est ? Je connais le Lac de « La-Bancalié » où j'arrive bientôt d'ailleurs. Renseignements pris, La-Terre-de-Bancalié est le regroupement des communes de Ronel, Roumégoux, Saint-Antonin-de-Lacalm, Saint-Lieux-Lafenasse, Terre-Clapier et Le-Travet. Décidément, j'ai la nette impression que ce département du Tarn opère de plus en plus ces regroupements de communes (voir ici). S'agit-il d'un signe de la désertification qui s'opère depuis des décennies maintenant ? Du déficit de candidatures de représentants de l'état ? Ou d'autres choses ? Qu'en pensent les habitants ? Est-ce pareil dans les autres départements ? 
 

Très vite, toutes ces questions sans réponses se dispersent dans le vent au gré de ma vitesse de roulage et de l'angle d'inclinaison que nous avons avec la route, ma machine et moi. Mon cerveau et mon corps préfèrent se recentrer sur les sensations. 

Je m'enfonce, à présent, dans la forêt et la haute vallée du Dadou. Les routes se font plus étroites. Le Dadou, c'est une rivière du Tarn, affluent de l'Agoût qui passe en bas de chez moi. Je ne l'avais pas relevée dans « ma reco » faite en février dernier (voir ici). D'ailleurs, à ce propos, depuis l'ouverture, j'ai presque testé tous les endroits repérés. 
 
Que ce soit le ruisseau du Robert, l'Agoût où je me suis fait rappelé à l'ordre dans le secteur pêché (le pensant en 1ere catégorie avec ses rapides et son flux, j'y pêchais au lancer alors que cela est strictement interdit en 2ieme catégorie jusqu'à mai), le magnifique Gigou, l'impossible Berlou et sa difficile marche d'approche. 


La Fario Tarnaise est, d’ailleurs, aussi goûteuse que l'Ariégeoise. Donc le Dadou... Pas repéré précédemment... Pourtant, le lieu où j'arrive, près de ce petit pont, est empli de magie...  Il y a d'abord le château Médiéval du hameau de La Roque, CastelRoc. 
 
A priori, il fut construit entre le XIe et XIIe siècle, donc à l'époque cathare. Il remonterait, pour son origine, à l’époque carolingienne. Un panneau indique un petit chemin, à travers bois, qui permet d’atteindre l’éperon rocheux qui supporte l'édifice, majestueusement. Malheureusement, pour l'heure, il est barré. Il y a sans doute des travaux de sécurisation à faire. Le Dadou, juste en contre-bas, coule paisiblement parmi les rochers rondouillards du Sidobre. La lumière entre dans la forêt alentour par le ciel et la rivière. Les verts scintillent des reflets due à la rosée comme des fées virevoltantes - Je vous assure M. l'agent, j'ai arrêté de fumer... -
 
Je suis conquis par cet endroit. Je dois, forcément, prévoir de venir ici pour pêcher. J'ai l'impression qu'il est possible de trouver un accès jusqu'à la rivière, à un kilomètre en aval afin de remonter le cours d'eau ensuite. Reste à voir s'il ne s'agit pas de terrains et d'accès privés. 

Le Château de La Roque - Castelroc
 
 
Le Dadou
 
Le Dadou
 
Mais je connais déjà cet endroit... Mon souvenir, encore flou, s'ajuste. Mon cerveau cogite et cherche... Bizarrement, c’est assez intense. C'est juste en bas d'Arifat, de son château et de ses cascades... Mais pourquoi ai-je cette impression de déjà vu ? 

Mais oui, bien sûr... J'ai fait une randonnée, il y a une quinzaine d'années ici, avec mes enfants. Déjà, à cette époque, la beauté du lieu m'avait tapé dans l’œil. 

J'arrive maintenant au lieu-dit du château d'Arifat.  

Le Château d'Arifat
 
Bon! Le truc est quasiment en ruine, certes. Mais d'autres bâtiments, en partie rénovés, semblent être un restaurant, bar et café à la belle saison à priori. C'est ici que le sentier des cascades démarre. Il est indiqué qu'il faut une heure et que l'endroit est très escarpé. Les chaussures de randonnée sont obligatoires. Ce n'est donc pas avec mes chaussures de moto que je vais y aller. Je reviendrai une autre fois. 

 
Je continue et arrive au lac de la Razisse situé sur la commune du Teillet. J'y arrive par la D57 et, de fait, je le découvre sous un nouvel angle. La route, étroite, que j'emprunte suit son contour par les berges et me fait découvrir des paysages surprenants. De nombreux arbres, immergés par endroit, me laissent sur une drôle d'impression. Bien plus qu'être en présence d'un lac, je dirais être en présence d'une inondation. C'est fantasmagorique. 

Il y aurait de la brume que je me croirais dans un film d'horreur... Arrivé à l'autre extrémité du lac, je traverse un pont, quasiment au ras de l’eau, et tombe nez à nez avec le château de Grandval. 


Le barrage de la Razisse
 
Ce point de vue, si proche, sur le château de Grandval conjugué à l'impression précédente me plonge dans une certaine perplexité. Que va-t-il m'arriver ici ? Un type, armé d'une tronçonneuse, va-t-il surgir devant moi ?  La tronçonneuse étant en fonctionnement et le type étant en train de hurler, bien sûr (Les plus âgés sauront reconnaître cette référence).
 
Ce château, d'abord un Édifice construit au XVe siècle puis reconstruit au XVIIIe siècle ensuite entièrement incendié en 1944 par les Allemands, fut noyé par les eaux du barrage au milieu des années 1950.

J'avais pour habitude de l'observer d'une route située bien plus en hauteur lors de mes passages dans le coin. Là, je le redécouvre.  

 
Le Château de Grandval

 
Il est 11h30. Je pars maintenant en direction d'Alban, j'aperçois un premier panneau annonçant Montfranc. Juste après, si je me souviens bien, il y a Pousthomy. Je connais ces routes et villages. J'y ai fait des repérages, l'été dernier, en menant notre projet de résidence secondaire (voir ici). Je suis presque aux portes de l'Aveyron.
 
Par contre, j'ai un problème... J'ai préparé cet itinéraire il y a plusieurs semaines... Et, aujourd'hui, je ne me souviens plus des détails... Par où dois-je passer ? Il est midi, temps de la recherche d'un endroit où déjeuner. Et les restaurants, c'est assez rare par ici. Les panneaux croisés précédemment me laissent penser que je ne dois pas être loin de Combret. Donc, pas loin non plus, de l'auberge et du café de la Tour. Si je ne trouve rien, je pourrai toujours le tenter... Mais est-ce que mon itinéraire passe par là ? Où est-ce qu'il redescend plutôt vers le sud ? J'ai la flemme de regarder. Voyons où le GPS me guidera.


 
Arrivé à Masnau-Massuguies, je quitte la route de Montfranc et pars plein sud. Je ne passe donc pas dans le département de l'Aveyron. Adieu Combret et l'auberge de la Tour. Vers 12h30, j'arrive à Lacaze. Je suis interloqué par la configuration du paysage. On dirait une sorte de fond de vallée, ceinturée comme un cirque. Les maisons sont belles et fleuries. L'endroit est beau... Sur ma droite, le panneau d'entrée du village est complété d'une affiche « petite cité de caractère ». Ca! C'est un signe...
 
Mon itinéraire part plein-Est, sur ma gauche donc, sans passer dans le village. Je commence à avoir faim et j'ai le sentiment étrange que je vais trouver ici. Je check « google map » et celui-ci  m'indique effectivement qu'il y a un restaurant : le Nou-Lacaze. Je laisse mon itinéraire de côté et pars en direction de ce que je pense être le « centre-ville ».

Parking du camping de Lacaze

Bingo! Après être descendu dans l'arène du cirque, je le trouve et, comble du bonheur, c'est ouvert. Il s'agit, en fait, du restaurant du camping du village. Cuisine du Sud-Ouest agrémentée d'épices réunionnais, à priori. J'aperçois des flacons de rhum arrangé sur les étagères. Une belle petite adresse... En repartant, une heure plus tard, je m'aventure dans les ruelles au-dessus de moi. J'y trouve une magnifique place donnant sur le château, transformé en centre d'art, et des ruelles entourées de maisons à colombage.  

Les Cathares, les Camisards, les Protestants et même, au siècle dernier, les maquisards y trouvèrent successivement refuge. Les vieilles pierres (aidées de mon smartphone...) me racontent l’histoire de ce territoire. 
 
« Au XIVe siècle, Lacaze fait partie du Sénégadès qui s’étend, entre autres, sur les communes actuelles de Vabre, Saint Pierre de Trivisy et Lacaze. Cela constitue une seigneurie appartenant, depuis 1250, à la famille de Lautrec administrée depuis le château de Sénégats. Devenu en 1598 comté d’Henri de Bourbon-Malause, filleul d’Henri IV, Lacaze est riche d’un passé historique parfois fastueux, parfois tourmenté. »

Lacaze

Le château de Lacaze

Pour repartir, je passe sur le vieux pont, en contrebas du château, enjambant le Gijou. La route du retour passe à Viane, Esperausses et Ferrières avant que je rejoigne Vabre puis la route habituelle me ramenant chez moi. Je profite d'être à moto pour m'arrêter sur le bas-côté afin d'aller voir la tête de la lionne au bord du Gijou. J'aurai mis 5 heures pour faire ce tour complet de 155 kilomètres.

Le vieux pont de Lacaze sur le Gijou

La tête de la lionne au-dessus du Gijou après Vabre

Le lendemain, je reprends mes travaux d'été. C'est aussi le dimanche de Pâques... Et il se trouve que l'église, à côté, est ouverte pour la première fois depuis que nous avons acheté cette maison. J'en profite pour admirer l’intérieur du lieu. J'adore. Bon! Aller au fond implique de mettre un casque de chantier si on ne veut pas risquer d'être blessé en se prenant, éventuellement, un  morceau de plafond...

Eglise Saint-Georges à Bouyrols



Le jour suivant, j'échappe, dans la matinée, à la peinture et au ponçage en allant à la pêche sur l'Agoût dans son secteur en 1ere catégorie cette foi, en amont de Vabre donc. L'autre plaisir d'y aller à moto est que je dois faire un peu de chemins forestiers pour me rapprocher de la rivière. Bien que je sois à moto, j'emmène tout de même l'épuisette en arrivant à la caser sur la partie arrière de la moto et sous le top-case. 
 
En effet, comme tout pêcheur qui se respecte, mon rêve de la nuit précédente est que je touche une énorme truite qui m'offre une bataille mémorable... Avec cela en tête, je ne peux évidemment pas laisser l’épuisette dans le garage.





L'accès à la rivière se fait par une pente raide et escarpée. La remontée du cours d'eau est plutôt sportive. Il y a pas mal de « galets » du Sidobre à escalader... D'arbres tombés à enjamber... Mais que c'est agréable. J'y passe trois heures sans voir filer le temps tout en me vidant la tête. 
 
C'est la fin de ce week-end tarnais... Je range mes pinceaux et autres ponceuses... Ainsi que le matériel de pêche, jusqu'à la prochaine fois. La moto, elle, s'affûte dans son antre. Mon voyage de printemps approche...
 

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1 commentaire:

  1. Merci de cette belle rencontre tar aise
    À bientôt pour un autre blog de vos perigrinations MaiteB.

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