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Un long week-end au Pays Basque

Comme chaque année durant ce début de période estivale, depuis vingt ans, je me rends à Hendaye. La particularité de cette semaine est qu'elle sera la dernière, dans cette configuration. Alors, pour marquer le coup, je décide de me perdre, un peu...

Peu après la forêt d'Iraty
 
La D428 en direction d'Arneguy
 
Me perdre c'est, pour moi, prendre le temps et fureter au gré de mes envies. Cela signifie que les routes seront petites, qu'elles pourraient, aisément, se transformer en chemins de terre et que l'itinéraire le plus rapide est exclu. 
 
 
Itinéraire suivi: 
 
 
Cette première journée démarre vers 8h00. Je pars dans la direction Ouest, Sud-Ouest. C'est donc le trait bleu, partant de Toulouse, sur la carte de l'itinéraire. D'abord par la campagne haute-garonnaise, avant d'entrer dans les contreforts pyrénéens par le département des Hautes-Pyrénées.
En direction d'Oloron 
 
Pour une fois, je ne flirte pas avec les hauts sommets ou passent les différents cols habituels que sont  l'Aubisque, le Soulor ou celui de Marie-Blanque, pas plus que le Tourmalet. Non! Mon sujet du jour, c'est rejoindre la Pierre-Saint-Martin par le col de Labays et ses petites routes étroites.
 
Arrivée à la Pierre St-Martin par le col de Labays
 
Je gravis la montagne côté français. La situation météorologique, bien qu'un peu grise, est nettement moins fraîche que lors de mon dernier passage au printemps (voir ici). Je descends, côté espagnol, jusqu'à Isaba avant de remonter pour rejoindre le col de Larrau. En effet, ce soir, je fais étape là-bas. 
 
La Pierre-St-Martin côté Pile (France en haut) et côté Face (Espagne en bas) 
 
Cela fait des années que je rêve d'une soirée étape chez Etchémaité (voir Les coins du Babaz). J'ai, par le passé, déjà eu l'occasion de tester la cuisine et l'envie d'y séjourner, afin de visiter le village et profiter d'un bon repas suivi d'une nuit sur place, est plus forte que tout. Il faut dire, qu'à la belle saison, la vue dégagée sur les montagnes environnantes est des plus agréables. Ouvrir les yeux, de bon matin, sur cette vallée large et dégagée fait partie de mes rêves.
 
Larrau 

Hotel Etchémaïté 

Alors ? Même si l’orage s'invite, comme souvent dans les Pyrénées en fin d'après-midi, j'ai tout le loisir de me dégourdir les jambes, de flâner dans le village et de profiter de la vue avant d'aller dîner d'un savoureux repas. 
 
Le jour suivant, je me réveille avec la pluie. Elle est tombée durant toute la nuit. Je suis fort aise d'avoir mis la moto au garage, en arrivant hier... 
 
Mais, au fait, il semble écrit que je ne puisse voir la vallée d'Iraty autrement que sous la pluie ou dans le brouillard... C'est mon quatrième passage et je n'ai, encore, jamais réussi à faire la route d'Estérençuby sous un beau soleil. J'ai pourtant essayé toutes les périodes que ce soit du mois d'avril quand tu ne te découvres pas d'un fil. Ou au mois de mai, quand tu fais ce qu'il te plaît. Cette fois, même en juin, je risque d'attraper un rhume qui ne viendra pas des foins... Suis-je condamné à une météo toujours maussade au moment de circuler dans cette forêt d'Orion ?
 
Larrau au loin depuis le col d'Orgambidesca
 
Bon! La pluie s'arrête une fois que je démarre la moto. C'est déjà quelque chose... Je garde, toutefois, l'équipement de pluie sur moi, car la température n'est pas très estivale. Et le ciel reste menaçant. Mais pas de brumes ou autres brouillards bouchant la vue à l’horizon. Par contre du vent, mais du vent...
 
Pic d'Herrozate et la forêt d'Orion
 
Au Pic d'Herrozate, où je m'arrête faire une photo, je croise deux motards venant de là où je veux aller. Il s'arrête à ma hauteur. Le premier me fait signe d'approcher. Après avoir ouvert sa visière de casque, il m'indique, avec des yeux remplis d'angoisse et d'un ton affolé, de faire très attention au Zéphyr justement. Je crois bien qu'il a eu la peur de sa vie, en croyant tomber dans le précipice, après une violente rafale. 
 
Je les remercie et comptait bien, de toutes façons, faire attention.
 
La vallée d'Iraty 
 
 
Au détour de la route et de diverses bifurcations, je rejoins la source de la Nive et passe devant une autre auberge qui me fait, aussi, bien envie. C'est celle des sources de la Nive, justement. La D428 passe ici au plus près de la frontière. Elle croise d'ailleurs le sentier, très emprunté malgré le vent terrible, du chemin de Saint-Jacques conduisant à Roncevaux.
 
 
Les randonneurs sont arc-boutés pour monter face au vent. Il y en a des dizaines sur la route. Presque, je slalome entre eux pour les éviter. Ils avancent tête baissées et visages fermés. Je crois bien qu'ils se disent:
 « - Mais qu'est ce je fais ici, aujourd'hui ? » 
 
La route Napoléon croise le chemin de Saint-Jacques
 
Moi, je continue et descends vers Arneguy, afin de passer en Espagne. Là, mon objectif est de rejoindre l'enclave française des Aldudes. Seul une piste permet de le faire. Je la trouve au-dessus du village d'Azoleta. J'ai, environ, 20 kilomètres à faire. D'abord facile, la montée se complique par endroit.  Surtout dans un virage étroit et très serré ou le revêtement tient plus de pierres plates semblant disposées les unes à côté des autres. Ça glisse, mais ça passe! Sans chutes et sans dommages, malgré un style pas toujours très académique.
 
La piste menant d'Arneguy (Espagne) à la vallée des Aldudes (France)
 
Le passage canadien au sommet est incroyablement grand et fabriqué avec des grilles métalliques. Je n'en ai jamais vu de tels. Je passe, mais pas rassuré pour deux sous... Encore quelques mètres et je retrouve le bitume, en mauvais état, mais c'est stable. Je suis maintenant côté français, dans la magnifique vallée des Aldudes.
 
 

La vallée des Aldudes
 
J'arrive progressivement à la route descendant à Urepel. Je reconnais les abris de chasse à la Palombe. En effet, je suis déjà passé par ici en voiture, il y a déjà quelques années. A cette époque, le revêtement était bien plus dégradé. Aujourd'hui, le bitume est parfait, un vrai billard... A croire que les chasseurs ont obtenu de leurs députés des travaux de voirie pour se rendre, sans heurts, aux abris de chasse.   
 
Arrivé en bas, je pars en direction du village d'Urepel via une route sans nom et numéro sur la carte Osmand. Elle semble barrée d'après le panneau jaune se trouvant sur le bas-côté. C'est bizarre ce truc. En général, quand c'est vraiment coupé, il y a une barrière sur toute la largeur de la route. Je m'avance pour voir, comme au poker.
 
Pour aller à Urepel via la forêt syndical de Baïgorry
 
Effectivement, il y a bien une dizaine d’endroits où le revêtement a disparu suite à des glissements de terrain, plus ou moins important.  Les travaux de réparation sont en cours. J'ai de la chance, les ouvriers et les engins ne travaillent pas aujourd’hui... Sinon, je me serais fait refouler.
 
En direction d'Urepel
 
Arrivé à Urepel, il est midi passé. Je voudrais bien trouvé un endroit où déjeuner. L’hôtel restaurant, installé dans le village, est fermé. Je dois aller plus loin. 
 
 
Les Aldudes
 
J'arrive près du village des Aldudes vers 13h15. Cela fait une heure que j'attends de croiser un restaurant ouvert. Là, au bord de la route, j'avise un panneau annonçant « Cuisine familiale » et sur la porte un carton disant que c'est « ouvert ». Par contre, pas de menu et pas de prix. 
 
J'entre.
 

Le restaurant sans nom, sans menu et sans prix avant les Aldudes
 
J’ai l’impression d’entrer chez ma grand-mère qui reçoit ses copains et ses copines... Il y a cinq ou six tables... Hors d'âge. Des toiles cirées recouvrent la table vide et des nappes en papier celles où sont installés des convives. Une dame arrive vers moi. Il y a peu de paroles. Je lui demande si je peux déjeuner. Elle me répond oui et m'indique une table d'un hochement de tête.  
 
Cette serveuse devrait être en retraite depuis au moins 20 ans. Sa fille, sans doute, en cuisine ne doit pas tarder à être à l’âge légal également...
 
A ce stade, je ne sais toujours pas ce que je mange et combien cela coûte. Je m’assois. Le potage aux légumes arrive dans sa soupière avec sa louche. Ensuite, c'est une salade de tomates et un œuf dur. Mince alors, quel goût! Ces tomates. En posant les tomates, la serveuse a aussi posé l'entrée de charcuterie... S’en suit un délicieux rôti de porc accompagné de délicieuses frites rissolées. Tout cela se termine évidemment par une tranche de fromage de brebis et pour le dessert d'une part de tarte. La dame m’amène aussi un café. J'en ai, en tout et pour tout, pour la somme de 24 €... Nous n'avons pas échangé plus de quatre mots depuis mon arrivée. 
 
Je reprends la route, rassasié. Puis je passe le col d'Ispeguy, après Saint-Etienne-de-Baiguory, sous une pluie battante, et arrive à Hendaye en milieu d'après-midi. Après la baignade à l'océan, la pluie revient en soirée.
 

Hendaye
 
Le lendemain, je pars pour une petite boucle touristique. Le point d'orgue de cette balade se situe à quelques kilomètres de mon point de départ, au niveau de Sare. Arrivé au col de Saint-Ignace, je m'arrête et change de moyen de locomotion. Il est presque 9h30. Je monte dans le petit train de la Rhune.
 

Gare du petit train de la Rhune au col de Saint-Ignace
En bas, le ciel est couvert, mais la vue reste, pour l'instant, dégagée. C'est mon premier passage ici. La Rhune, tous les autochtones m'en parle depuis que je viens à Hendaye. En prenant le billet, un panneau lumineux indique que le panorama est bouché au sommet. Pas de chance! Mais je ne pouvais pas venir un autre jour. Il y a deux trains pour le premier départ.

La montée en train et au loin la baie d'Hendaye
 
La vallée de Sare 

 
Ils nous conduisent au sommet en 35 minutes environ. Les deux tiers du trajet se font avec la vue ouverte sur l'océan et la baie d'Hendaye.
 
 
Tout en haut, à 905 mètres, il pleut et on ne voit pas à 10 mètres.  Je fais le tour de la zone et me rends au bistrot qui s'y trouve. Je dois attendre une heure trente pour prendre le train du retour. 
 
A midi, je suis de nouveau au niveau du col de saint-Ignace, à la gare de départ. Je m'achète une bricole pour manger un bout avant de repartir en vadrouille et passe, pour la première fois, par le col de Lizarietta. 
 

Col de Lizarietta
 
Là, je fais une boucle jusqu'à Saldias avant de revenir sur mes pas et de rentrer à Hendaye. Les routes que j'emprunte sont isolées et montrent peu de passage. En effet, l'orage d'hier a laissé quelque stigmates bien visibles. Les feuilles inondent la route en de nombreux endroits.

 
Le lendemain, j'amorce la route du retour et vais à Capbreton. En effet, je m'y arrête pour deux nuits. Ainsi, je profite du beau temps revenu pour faire un peu de plage et des baignades.

Capbreton 

La dernière journée me fait revenir en région toulousaine par le Gers.
 

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