Encore des Bumot... Mais souple, cette fois!

Depuis quelques semaines, je suis passé au Bumot en aluminium (voir cet article). Avoir des caisses en alu solides et costauds, j'en rêvais. Mais, comme la faiblesse du chêne est complétée par la force du roseau... Je rêvais aussi de valises souples pour les voyages où les chemins dits « de traverses » sont majoritaires. Vous savez ? Ceux où le risque de chute est plus élevé parce que la terre, c’est tout de même moins stable que le bitume...

 

 

Loin de moi l'idée d'écrire une fable. Je ne suis pas à la hauteur d'un Jean de la Fontaine, bien que né au même endroit, à quelques siècles d'intervalles. Mais! Tout de même... Les fables de La Fontaine, publiée au XVIIe siècle je le rappelle, mettent en scène, le plus souvent, des animaux anthropomorphes dont la destinée illustre les travers humains de manière ludique. A contrario, selon l'exception qui confirme la règle, dans « Le Chêne et le Roseau », des végétaux s'opposent au moyen d'un dialogue, plutôt savoureux. 

 

La morale de l'histoire touche à l'arrogance du chêne qui le paye de sa vie. Quelque chose qui met aussi en exergue l'orgueil démesuré de l'arbre bien enraciné, face à la sagesse prudente du roseau qui plie, mais ne rompt pas... Le troisième larron du bidule étant le vent et la tempête qui s'en suit... Toute ressemblance avec des faits actuels en rapport avec une loi martelée à coup de « mauvaise foi » évidente serait, bien sûr, fortuite...

 

Et si mes valises faisaient l'objet d'une fable ? Qu'en ressortirait-il ? 

 

Sans doute que c'est bien beau d'avoir des caisses solides et promptes à résister aux chutes. Mais que ce serait mieux de pouvoir s'adapter au type de voyage que je fais pour éviter de rouler avec des caisses toutes cabossées... Du coup, cela fait six mois que je guette et positionne des alertes, là où je peux, sur le sujet des Bumot souples. En effet, je ne veux pas rater encore une fois, car cela s'est déjà produit début décembre 2022, l'opportunité qui passe tel un vol de perdreaux devant le chasseur à l'affût... 

 

Ni une, ni deux. Je viens de recevoir une alerte du « bon coin » m'annonçant la disponibilité d'une annonce de Bumot souples. En effet, le produit (voir ici le site officiel) est rare en occasion. Bumot, un brin coquin ces derniers temps, a succomber à la dérive inflationniste du moment, en augmentant le prix de ses valises souples XTREMADA de cent euros depuis l'automne 2022. Le cordura dépend-il aussi de la guerre en Ukraine ? 

  

Les voilà ces BUMOT XTREMADA achetées d'occasion.

D'abord, la valise gauche vue de face, puis les vues sur les côtés et la vue côté fixation au support BMW. Car oui, ces sacoches sont faites pour les supports d'origines des valises BMW. 

 

Valise gauche

Au tour de la valise droite maintenant. Avec la vue sur l'intérieur, le sac interne, étanche, est retiré et visible sur la photo suivante. Puis la vue de face fermée et enfin, la vue du système de fixation, avec le décrochement pour le pot d'échappement. Tiens ! Mon vendeur a oublié de nettoyer cette partie... 

 

Valise droite

 

Côté rangement intérieur, la valise gauche, comme la droite, bénéficie d'un sac interne étanche. Les deux valises possèdent une bande supérieure, avec système velcro, qui permet de fermer la sacoche et de rouler le tissu jusqu'à la limite possible, selon le chargement, afin d'assurer l'étanchéité. A quoi ? Au vent, à l'air, au fait que le contenu s'envole, mais sans doute pas à l'eau, en abondance. Ensuite, deux larges sangles, faciles à manipuler, permettent de tout fermer. Chaque sangle possède un système élastique, astucieux, de blocage pour éviter que le reliquat ne se balade au vent. 

 

Valise gauche

Le système de verrouillage au support BMW est identique à celui des valises en aluminium sauf pour une chose... En effet, la qualité des serrures laisse vraiment à désirer. A noter: ce n'est plus le cas sur les nouveaux modèles. Les gens de Bumot m'ont d'ailleurs proposé de changer le système, mais c'est un brin trop cher de mon point de vue. La chose utile à se rappeler: c'est que le détail des pièces est possible.

 

Système de verrouillage

 

Les deux sacoches prennent place sur les supports d'origine BMW avec un principe identique à celui des valises en aluminium (photo marquée 1 ci-dessous). Toutefois, le système des valises Xtremada a une patte, mobile, bien plus longue (photo marquée 2 ci-dessous) que celle des valises de la gamme Defender EVO (à noter que le nouveau système commercialisé maintenant est le même que celui des valises alu). Elles ne passent pas, ouvertes totalement, sous les barres des poignées du porte-bagage. Il faut la faire descendre légèrement, puis tout va bien (photo marquée 3 et 4 ci-dessous). 

Pour bien fixer et verrouiller les valises au support, il est nécessaire de bien positionner les pattes de fixation de la partie basse dans le support de la moto, puis de bien repousser la partie haute jusqu'à butée afin de pouvoir baisser la patte mobile de verrouillage, avant de tourner la clef pour verrouiller. 

 

Me voilà équipé avec les deux systèmes de valises dont je rêvais. A gauche, les caisses en alu pour les voyages à majorité de bitume où le chêne à toute sa prestance. A droite, les sacoches souples pour les voyages prévoyant une majorité de chemins de terre ou la souplesse du roseau fera que le matériel résistera plus aux chutes, inévitables, en tout-terrain. 

 

La fabrication de ces valises souples respire la qualité (si j'omets les serrures). La plaque arrière de chaque sacoche fait 4 mm d'épaisseur, ce qui implique un poids à peine moindre du poids des valises en aluminium. 

Bon! Ok ! Avec ça, j’ai mes valises souples. Mais comment dois-je faire pour sécuriser, un tant soit peu, ce qu’il y a à l’intérieur, lors d’une petite balade à pied m'éloignant de la moto ? Les « Steelcore » mon bon monsieur! Les sangles « Steelcore »… Celles avec le verrou, bien sûr. Profitant d'une belle remise chez Motoblouz, je les commande. A noter qu'elles sont aussi disponibles sur le site Bumot a un prix inférieur au prix constaté sur les sites français.

Le plus simple est de les installer comme indiquer sur le site de Bumot en sanglant chaque valise sur son support. 

Photos issues du site Bumot

Cette manière de les installer ne me satisfait pas... Je préfère voir les sangles solidaires des sacoches. Comment faire ? Ben faut jouer avec une clef à pipe de 10 et deux clefs six pans. Mais est-ce que cela va marcher ? Je me lance...

Je commence par la plus facile, la valise souple gauche. Je démonte toutes les pièces de fixations au support de la moto puis quelques-unes des vis accrochant la sacoche à l’armature du fond. Juste quelques-unes (les vis marquées 1, 2 et 3 sur la photo ci-dessous) car je crains de ne pas réussir à toutes les remettre. Je desserre légèrement les plus proches (celles marquées 4 et 5) de là où je veux faire passer la sangle. 

J’emprunte des spatules en bois, à la cuisine, pour soulever légèrement l’armature, aux endroits stratégiques et pouvoir glisser, ainsi, la sangle. Je dois m'y reprendre à plusieurs fois mais, finalement, ça passe en « tchaoupinant », comme on dit ici, tout ce merdier... Je vois, avec un certain bonheur, apparaître le bout de la sangle de l'autre côté de l'armature de la valise souple.

Je positionne la sangle afin d’avoir la boucle verrouillable au bon endroit puis je remonte les vis de l’armature, avant de serrer le tout. Enfin, je remonte toutes les fixations au support moto et serre également le tout. 

Je présente la sacoche droite sur le support de la moto et la verrouille. Je n'ai plus qu'à tester le serrage de la sangle puis son verrouillage. Cela implique deux nouvelles clefs (une par sangle) dans le trousseau. J'aime bien ce trait orange sur mes sacoches.

Maintenant, je passe à la valise souple gauche. Je démonte l’ensemble des fixations au support de la moto. Après avoir démonté trois vis d’accrochage à l’armature, je me rends compte que je ne vais pas pouvoir passer la sangle, principalement à cause du décrochement pour le pot d'échappement. J’essaye en démontant toutes les vis de la partie droite (voir flèche rouge sur la photo ci-dessous). Pour cette valise, j'embauche mon fils présent ce jour-là. Seul, je n'y serai pas arrivé. En jouant des spatules également, mais avec quatre mains, cela suffit pour nous permettre de passer la sangle.

Comme pour la précédente sacoche, je positionne la sangle et le verrou au bon endroit puis je remonte toutes les vis et fixations avant de resserrer le tout. Je remonte ensuite la sacoche gauche sur le support de la moto. 

Maintenant, j'alterne, avec une grande facilité, le type de valises selon le type de voyage envisagé. Pour donner un exemple, prenons celui de mon voyage de printemps 2023 (Voir cette série d'articles : La Transpy du Babaz... ).

En termes de chargement, je devais ranger ce qu'il y a sur le canapé ci-dessous dans les deux poches étanches des Bumot. 

Au final, cela donne cela : 

Une fois rangé dans les sacoches, j'ai ceci sur la moto : 

En termes de comportement sur la route, je ne sens pas les sacoches. Dans les chemins, pareils, elles ne me gênent pas et je ne sens pas le poids ou le chargement. Je n'ai pu tester l'avantage indéniable de ces sacoches, en cas de chutes légères en tout-terrain, puisque je ne suis pas tombé. Mais je ne doute pas un seul instant que cela aurait été sans conséquence, pour les sacoches et pour leurs contenus. 

J'ai ainsi pu constater l'efficacité du produit durant cette transpyrénéenne d'une durée de 2 semaines en mai dernier. Mais, car il y quatre « mais », indéniable...

• La capacité de chargement est moindre par rapport aux caisses en aluminium. Cela implique d'en tenir compte. Pour le voyage de deux semaines indiqué, j'ai donc fait l'impasse sur quelques accessoires et quelques vêtements. Les lessives ont donc été plus fréquentes que d'habitude.
  
• Le chargement des sacs internes, si on est seul, est relativement pénible dans le sens où il faut positionner l'ouverture de la sacoche avec le fond du sac interne chargé, le tenir d'une main, ouvrir la sacoche de l'autre et faire glisser le sac interne dans la sacoche.
• En cas de pluie légère, les sacs internes font le job, mais en cas de pluie forte et sur la durée (plusieurs heures), les sacs internes prennent l'eau par capillarité via les coutures du fond.
• La moto au parking non couvert, je laissais les sacoches fixées à la moto. S'il pleuvait fortement dans la nuit, je devais obligatoirement retirer les sacoches des fixations, pour les retourner et les vider, de l'eau stockée. C'est un peu pénible.

En somme, le produit est efficace et fait le job attendu, mais c'est bien plus « chiant » à charger et à utiliser au quotidien, que les caisses en aluminium. Pas de miracles donc! Mais un sentiment de pouvoir jouer en tout-terrain sans crainte d'abîmer les valises Alu.

 

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