Le Blog

La Transpy du Babaz - De Toulouse à Cadaques (1)

L'heure de « La grande Traversée » a sonné. Le voyage du printemps 2023 démarre aujourd'hui. Cela fait des années que je parcoure les Pyrénées à moto. Il est temps que je réalise une véritable transpyrénéenne en un seul voyage. Le joli mois de mai, devant moi, s'y prête aisément. Je n'ai pas besoin de tendre les voiles, pour les mettre...

 
Voilà donc « La Transpy du Babaz ». Bien sûr, ceci est à ne pas confondre avec « la transpi du Babaz » qui n'a rien à voir et, surtout, n'a pas la même odeur... 
 
Je commence en allant de Toulouse à Cadaques afin de rejoindre le point le plus à l'Est côté espagnol.
 
 
Itinéraire Suivi: 
 
 
Ce projet traverse les Pyrénées sens Est-Ouest par l'Espagne et sens Ouest-Est par la France.  Il alterne la terre et le bitume... La terre côté espagnol, évidemment, compte tenu de la législation plus tolérante en matière de circulation hors route. Pour quel pourcentage de terre et de bitume ? Je n'en sais rien... D'après les cartes, je l'estime à 20 ou 30% de terre, mais les choses peuvent vite changer en matière de revêtement, en Espagne. J'ai déjà parcouru une bonne part de ces routes et chemins, ces dernières années... En plusieurs fois et dans des tempos différents. C'est l'occasion d'y repasser en une suite continue qui peut être celle-là : 
 
Tracé imaginé

Mais sur ce point aussi, je le saurai réellement seulement à la fin. Je colle au plus près de la frontière, dans ce qui est possible, selon les cartes topographiques. Je ne sais si je pourrai passer partout, compte tenu de mes capacités et du fait que je sois seul. Je verrai bien le moment venu... Une seule chose compte et c’est, principalement, la prudence. 
 
Ce voyage sert également à mettre « en situation » ma nouvelle bagagerie souple et ma nouvelle tablette Crosscall faisant office de GPS tout-terrain. Cela fera, bien sûr, l'objet d'articles à venir. 
 
 
 
Pour l'heure, nous sommes le samedi 29 avril, jour du départ de la première étape. Il est 7h30. Contact! Le temps est maussade. Un léger crachin, digne d’une côte bretonne, m'accompagne pour ces premiers tours de roues. Je traverse les coteaux toulousains et rejoins Mirepoix par les petites routes. La pluie se fait plus importante, par moment. 
 
 
Je passe Chalabre, la château de Puivert et Espezel dans un brouillard épais. Je crois bien que je me trouve dans les nuages, en fait. Je trouve le soleil et un peu de chaleur, à mon arrivée en Ariège, au niveau de Prades (celui d'Ariège évidemment, pas celui de notre ancien Premier ministre). Après une pause-café, je rejoins le col du Chioula et le village de Sorgeat, avant de bifurquer sur la gauche en direction d'Ascou pour la route du col de Pailhères. 
 
Col de Pailhères
 
Chemin faisant, me voilà dans les PO. Je mesure tout le sens des mots « stress hydrique » dont tout le monde parle, pour ce département, en voyant le niveau incroyablement bas, pour un mois d’avril, du lac de Matemale. 
 
Lac de Matemale
 
J'entre en Cerdagne au niveau de Font-Romeu. Je n'ai jamais séjourné plus de quelques heures ici. Aujourd'hui, je comble cette envie de toujours.  
 
Cet endroit est la plus occidentale mais aussi la plus élevée des régions du département des Pyrénées-Orientales. La Cerdagne est au cœur des Pyrénées Catalanes. Renseignements pris, on y trouve tous les avantages de la haute montagne, comme des stations de ski (Font-Romeu, Puigmal), des sources d'eau chaude (Dorrès, Llo), de quoi faire des balades en forêts, des randonnées et même des treks sur plusieurs jours. Depuis mon premier passage ici, il y a une quarantaine d'années, je trouve ces paysages grandioses et incroyables. Je ne sais dire ce que cela me fait, mais cela me fait quelque chose, quand je suis ici. 
 
Géologiquement, la Cerdagne (basse en Espagne et haute en France) est un plateau formé par une faille comblée, entre deux montagnes. Elle est parcourue par le Sègre, quatrième fleuve du département. Il se contente d'y prendre sa source avant de couler, principalement, en Espagne. La Cerdagne commence au col de la Perche, ce qui place Mont-Louis en Haut-Conflent et non pas en Cerdagne. Le plateau s'élargit, ensuite, en forme ovoïde. Il se termine au loin par la même vallée symétrique. La frontière entre Espagne et France se trouve en plein milieu. 
 
Il existe une seule anomalie naturelle sur ce plateau. C'est la colline centrale Cerda, légèrement surélevé par rapport au plateau, sur laquelle on a bâti au XIVe siècle une nouvelle ville : le puig Cerda (Puigcerda). La Cerdagne est longtemps restée isolée. La vallée de la Têt, difficile à franchir, fait que les habitants ont donc vécus longtemps en autarcie. C'est le fameux « petit train jaune », au début du siècle, qui l'a désenclavée. 
 
Je vais donc y rouler, pour quelques heures encore, avant d'y passer la nuit. Le souhait de faire cette courte visite explique donc l’étrange boucle de fin de parcours de mon itinéraire. 
 
J'entre en Espagne par PuigCerda justement. Je commence à me mettre à l'heure des repas espagnols, dès aujourd'hui. Je quitte l’itinéraire, avant le tunnel de Cadi. En effet, il est 13h45, le village de Riu-de-Cerdanya me semble propice à trouver un endroit pour faire chauffer la gamelle. Finalement, à force de chercher et de m'enfoncer dans la montagne, j'arrive sur une piste forestière. Je trouve l'endroit pour me poser vers 14h15. Belle vue, température de 29° et quelques arbres m'offrent l'ombre nécessaire. 
 
Pause déjeuner 
 
Je la trouve rudement bien cette piste... Et si je continuais ? Plutôt que prendre le tunnel... Je demande à Osmand de me router avec le profil « Gros Trail » du Cricri (voir cet article) entre ici et le village de Baga. Malheureusement, le logiciel ne trouve aucune solution. Tant pis! Je repars, rejoins l'itinéraire prévu et passe le Tunnel de Cadi. Il coûte un bras, au passage... De l'autre côté, je passe quelques cols sur de bien jolies routes. Les paysages sont superbes. Je stoppe à l'entrée du village de Castellar-de-n'Hug, interloqué par ce qui s'y trouve. 
 
Castellar-de-n'Hug
 
Après le col de Creuta, je pars vers la station de La-Molina. La route m'offre un abri pour me garer en sécurité et après un peu de marche, me donne une vue magnifique et quasiment complète sur La Cerdagne. 

La Basse Cerdagne
 
Il ne me reste que quelques kilomètres à descendre pour rejoindre mon lieu de villégiature pour la nuit, à Alp. Il est 16h30 quand j'y arrive. Je suis vanné, depuis ce matin 7h30 et les 368 kilomètres parcourus. 
 
En fin d'après-midi, un bel orage éclate. En allant dîner, je me rends compte que l'hôtel est presque complet et que de nombreux motards sont également arrivés. En me garant là, tout à l'heure, j'étais seul. 

 
 
Dimanche 30 avril, je suis prêt à 9h00. L'étape d'hier était la plus longue du voyage, mais celle d'aujourd'hui fait tout de même 300 kilomètres. Pas de chemins encore, puisque je reviens en France. Je quitte La Cerdagne en parcourant un peu de son côté français, puisque je passe à Osséja et Llo, superbe village. 
 
La Cerdagne
 
Le côté français, plus haut, me fait retrouver le même type de pluie et de brouillard qu'hier. Il fait moins chaud aussi. A peine 7 petits degrés Celsius, quand je suis au plus haut. 
 
 
Me voilà maintenant en Capcir. 

C'est une vallée large qui commence au col de la Quillane et quitte le département des Pyrénées-Orientales au niveau de Puyvalador. Côté Ouest, les montagnes grimpent rapidement, elles accueillent les stations de ski de Formiguères, des Angles, et de Puyvalador puis, plus loin, le Carlit s'impose avec une altitude de 2921m, le plus haut pic du département des Pyrénées-Orientales. Côté Est, les montagnes sont plus basses et plus régulières. Elles forment un rempart de végétation qui fait la joie des randonneurs. Une seule route permet de passer de l'autre côté par le col de la Llose, on arrive à Ayguatébia, Sansa, Talau, etc... 

Et c'est justement cette route que je parcoure maintenant. C'est ma première fois ici. 

Ayguatébia
 
Près de Talau

Après Olette, je tombe littéralement, sur Villefranche-de-Conflent, l'ancienne cité marchande, superbement fortifiée. J'en profite pour faire une pause et prendre un café. 

Villefranche-de-Conflent
 
Sur cette étape, je prends le chemin des écoliers... Je m'écarte régulièrement de la route principale pour aller flâner dans les monts alentour. L'enclavement des lieux m'oblige, toutefois, à revenir à cette route principale régulièrement, puisque je n'ai pas de solutions légales pour franchir les sommets qui s'y trouvent. 
 
Cela me permet de découvrir de superbes endroits. Les routes sont étroites, escarpées et en relativement bon état. Le rythme est donc faible et souple. Le manque de soleil gâche un peu la fête. Ce territoire, un jour où l’astre solaire éclaire de ses rayons lumineux, doit être ravissant. 
 
Je trouve finalement du soleil et des cieux plus cléments peu après Marquixanes, quand je pars en direction de Céret. C'est d'ailleurs sur cette route que j'aperçois le sommet de ma cible du soir, le Puig del Bufadors, et le bleu de la Méditerranée au loin. 
 
Du côté de La-Bastide
 
Arrivé à Céret, je continue mon escapade sur les petites routes. Ici le sommet qui culmine, c’est le Canigou. Impossible d’y monter en bécane, mais j’emprunte les routes possibles au plus près.  Céret a une histoire avec moi, en plus d’en avoir une avec Picasso (au cas ou, je n'évoque pas la voiture…), et il y a un lieu que je veux revoir, cela se trouve à Fontfroide. Ce lieu m'offre les souvenirs de mes vingt ans, quand j'arrivais en région toulousaine pour mes études, et que je traînais avec la bande de potes de Céret.... 

Après être redescendu dans la vallée, je file vers Argeles-sur-mer dans le but de rejoindre la superbe route des vins de Banyuls. 
 
La côte Vermeille depuis les hauteurs de Collioure, Port-Vendres et Banyuls

Collioure
 
Les ceps sont encore endormis, ils bourgeonnent à peine… Seuls quelques feuilles verdissent les pieds des vignes. La mer reflète le bleu du ciel. C'est beau, tout de même. Par contre, le vent est violent. Cela m'oblige à redoubler d'attention. J'arrive en Espagne et longe la côte, jusqu'au port de Llansa. Je constate les effets du feu dévastateur de la semaine passée. L’odeur de bois brulé, près de PortBou, est insupportable. Il est 16h30 et la circulation est plutôt dense maintenant...  
 
Le port de Llansa
 
Encore quelques kilomètres et me voilà à Cadaques. Je me pose deux jours ici afin d'en profiter pleinement. Là aussi, cela fait longtemps que cette envie d'y séjourner existe. 
 
En fin d'après-midi, je pars à la recherche d'un endroit où me poser, afin de trier les photos et commencer à rédiger cet article. Je dois aussi chercher un endroit où dîner. Il y a du monde ici. Il est vrai que ce sont encore les vacances en région toulousaine et que, qui plus est, c’est un week-end prolongé…

Cadaques
 
 
La soirée est douce en terrasse, même si la petite laine est de rigueur, une fois le soleil couché. Je prends plus contact qu'hier, avec les vacances et ce voyage de printemps. Mon choix de restaurant se révèle excellent (voir les Coins du Babaz). 


 
 
Lundi 1er mai, jour sans rouler à moto. Je fais donc une randonnée à Cadaques. J'ai trouvé un parcours de 18 kilomètres environ. Le point d'orgue de ce tracé est le phare du Cap de Creus. C'est la randonnée la plus populaire de cette ville, à priori. 
 
 
A 9h00, le soleil est déjà bien présent, mais l'ardeur de ces rayons est atténuée par un vent toujours hyper violent. Méfiance tout de même, je me badigeonne de crème solaire. J'arrive à Portlliga, lieu où se trouve la maison de Dali. Les deux têtes surplombent toujours la maison. 

Portlliga et la maison Dali

Les chaussures de randonnée sont de rigueur, car le sentier, escarpé et pierreux, est plutôt difficile par endroit. Il y a peu de grands arbres offrant de l'ombre, j'ai bien fait de partir relativement tôt. De beaux spécimens de figuiers de barbarie jalonnent le parcours accidenté. 

 

On dirait bien que l'endroit où je vais se trouve à l'horizon. Il y a une autre possibilité que cette randonnée pour se rendre au phare, mais elle nécessite de prendre une route d'accès dont la circulation est restreinte. Soit c'est avec son véhicule, mais avant 9h30 et après 20h00, soit c'est avec un bus de la ville. 


 
Arrivé au phare, le vent est terrible. Je comprends aisément pourquoi la végétation est si rase sur l'ensemble du Parc Naturel du Cap de Creus. Ce phare est celui le plus à l'est de la péninsule ibérique. On y trouve deux restaurants, si l'envie de manger sur place est compatible avec vos horaires. Moi, je fais juste un encas avec une banane, piquée ce matin au buffet de l’hôtel. Ma première bouteille d’eau est rincée. Le vent est fort, mais le soleil aussi… J’en ai encore deux autres. 

Le Cap de Creus
 
La trace du parcours trouvé sur Internet me semble trop longue. Le retour passe dans la lande et fait une boucle encore plus grande que celle que je viens de faire. Du coup, je réduis le parcours initial et décide de prendre un sentier visible sur Osmand, me ramenant plus vite dans la ville. Cela devrait me faire gagner 3 ou 4 kilomètres. Malheureusement, après avoir pris le sentier identifié sur la carte, je le perds... A croire que l'émotion suscitée par le fait de passer à travers un troupeau de vaches et de voir le mâle dominant se dresser de toute sa hauteur devant moi, avec ses cornes immenses et pointues, me fait perdre l'orientation. Le bougre ne bouge pas. Ouf!! Je fais profil bas. Je ne suis pas un concurrent garçon... 
 
Bon! Impossible de trouver ce sentier. Finalement, je le prends en sens inverse. La carte me montre où il arrive, et c'est bien aussi. J'espère juste que je ne vais pas le perdre, celui-là.  J'ouvre l'œil et le bon, car il est étroit et s'efface facilement dans la végétation. 
 
C'est bon, me revoilà à Cadaques. Il est 14h00, juste l’heure de déjeuner. 

Cadaques

Le soir venu, je me promène dans le centre médiéval avant d’aller dîner. Je trouve aussi un endroit musical et aéré me permettant de commencer le bouquin que je trimballe dans mes sacoches.

Demain, je reprends la route et mes premiers chemins. 

Logo carnet de voyage
Merci pour votre lecture. Des questions ? Envie de réagir ?
N'hésitez pas!! Votez sur le contenu de cet article et/ou commentez-le. Vous pouvez aussi le partager.
Via le système de vote et/ou la zone "commentaires" (juste un peu plus bas) ou via le formulaire de contact (page principale du blog).

2 commentaires:

  1. salut. J'ai vu le lien sur T&B et super reportage et circuit. Pour la vigne, c'est le cep et pas cèpe ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Anonyme. Merci c'est corrigé. L'équipe de relecteur a mal fait son boulot. Je vais les licencier, du coup! :-)

      Supprimer

Carnet de voyages Designed by Sylvain BAZIN and inspired by Templateism | Blogger Templates Copyright © 2019