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Voyage au centre de la Terre - Voyager sous influence (2)

En route pour cette suite de mon voyage au centre de la terre. Cette partie entre dans le vif du sujet. Je monte encore. De Collonges-la-Rouge, je vais dans la « capitale de la porcelaine » avant de me poser dans la « Venise du Berry ». Je furète en Basse Corrèze, en Haute-Vienne puis j'entre en Creuse avec une incursion en Indre. 
 
 
Autant, je suis circonspect par ma visite à Limoges, conduite par le fait d'y faire obligatoirement étape, autant je fonde beaucoup d'espoir dans la découverte de la Creuse et notamment la vallée des peintres. Mais la canicule fait fondre le chocolat et les sensations... Voyager sous influence ? 
 
Itinéraire suivi : 
 
 
Mardi 2 août, je démarre à 8h30. Le programme de visite est chargé si je respecte le circuit et tous les arrêts envisagés. 
 
La première cible est le village de Turenne. Ce village, perché sur son promontoire, porte le nom d'une vicomté ayant régné sur le Limousin, le Périgord et le Quercy durant dix siècles. Suite au remariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le futur roi d'Angleterre, une guerre franco-anglaise (encore une) déchira la région durant trois siècles. Saint-Louis décida même de donner à la vicomté de Turenne des droits régaliens, ce qui en fit d'ailleurs, un état dans l'état...  
 
Il y a peut-être là une des explications à la présence en surnombre de nos amis anglais dans cette région. 
 
Je ne peux pas monter avec la moto jusqu'à la tour. C'est réservé aux riverains, mais je trouve, tout de même, un chemin détourné m'amenant au pied du château. 
 
Turenne
 
Après 40 kilomètres, je croise une station-service. A priori, j'ai de quoi encore tenir 100 kilomètres, mais un pressentiment m'assaille. Sans doute une réminiscence d'un souvenir de 35 ans, où je me vois arrivé à une pompe à essence en roue libre... C'était sur la N20, bien avant qu'elle se transforme en A20, entre Limoges et Uzerche... Du coup, je fais le plein. L’avenir, des 80 km à suivre, me confirmera la raison de ce choix.  
 
Je passe Brive-la-Gaillarde et vais jusqu'au célèbre site ardoisier de Travassac. Et là, j'ai la surprise de voir que l’accès est, certes, soumis à rétribution (à la limite, l'entretien a un coût, je comprends), mais en plus, d'immenses palissades en ardoises bouchent la vue. Je suis « choqué », comme ils disent.  Heureusement, étant d’une taille déraisonnable, j'arrive à positionner mon smartphone à bout de bras pour prendre une seule photo.
 
Je serais bien allé visiter, mais c'est obligatoirement une visite guidée et elle part dans une demi-heure. Je ne veux pas attendre. 
 
Travassac 
 
 
Ça ressemble à cela :
 
 
Cette photo n'est pas de moi, mais trouvée sur Internet avec une origine donnée à Facebook. Plus d'infos (et de photos...) sur le site officiel des Pans de Travassac. Je continue ma route et arrive à Donzenac. Mon « road-book » m'indique un arrêt, ici. Je n'en vois pas l'intérêt... Le seul, éventuel, serait la possibilité de prendre un café. Aucun bar ne retient mon attention, je continue donc vers Allasac. 
 
Où je vais prendre ce café et de l’eau pétillante, juste au pied de la tour César. 
 
Tour César d'Allasac
 
Ensuite, je passe à Objat, où mon ami Jean-Claude m'a amené précédemment. À Vignols, je cherche le point de vue des sept viaducs… Je n’ai pas du tout comprendre. J'y fais bien un peu de « jardinage » en tournant et retournant, mais je ne trouve rien. 
 
Je continue et arrive à Arnac-Pompadour, la cité du cheval. Cette ville, quasi entièrement consacrée aux équidés, est aussi le berceau de la race agro-arabe (encore ces Anglais...). Il y a le haras national, l'hippodrome et une « jumenterie » unique en France. Des panneaux précisent qu’ici, il faut faire attention, et laisser la priorité aux animaux (On devine desquels il s’agit). Le Château a été offert par Louis XV à sa favorite renommée, aussi pour la légende d'avoir donné une partie de son corps aux coupes à champagne.  
 
Arnac-Pompadour
 
Je remarque un panneau routier annonçant que je suis sur « La route Richard Coeur de Lion » (toujours ces anglais, décidément). Ce panneau me suit lors de mon passage à Lubersac et à Saint-Yrex-la-Perche. Je ne vois pas un grand intérêt à m'arrêter dans ces endroits. Il y a bien de beaux châteaux, comme semble le mettre en évidence le label « Route Richard Cœur de Lion ».  
 
L'heure du déjeuner approchant, je me mets en quête de mon lieu de pique-nique pour faire chauffer ma gamelle. A Chalard, j'avise un tout petit panneau indiquant une vielle église et un lieu de repos. Je cherche un endroit bien à l'ombre et aussi dégagé pour avoir un peu d'air, car la chaleur devient élevée. 
 
 
L'endroit est idéal. Une rivière apporte aussi un peu de fraîcheur. Je suis bien, là! 
J'en profite un maximum, car le reste du trajet va être éprouvant compte tenu des 34 degrés bien installés. 
 
Je continue cette route Richard Coeur de Lion et arrive au vieux Château de Rihac-Lastours. C'est le château-fort de mon enfance. Il est en partie en ruine, mais il a, tout de même, fière allure. 
 
 
En cherchant à comprendre ce qui se cache derrière le terme « Route Richard Coeur de Lion », je m'aperçois qu'une association trouve son origine dans ce village de Rihac-Lastrour. 
 
Cette route commence au sud à Arnac-Pompadour, où j'étais quelques lignes plus haut. Elle va, aussi, à l'Est jusqu'à Limoges et sa Cathédrale Saint-Etienne, et à l'ouest jusqu'à Etagnac au château de Rochebrune. 
 
 
De mon côté, je contourne Limoges et découvre les bords de la Vienne. Cela fait, d'ailleurs, un moment que je suis dans le département de la Haute-Vienne.
 
Pause sur les bords de Vienne
 
Je fais aussi ce détour par le Nord afin d’aller dans un lieu de mémoire, terrible mais indispensable, pour comprendre où les extrêmes peuvent mener. Je ne pensais pas qu’Oradour-sur-Glane était par ici. Je l’ai vu en préparant cet itinéraire et j’ai donc prévu d’y passer. 
 
Je ne suis pas concerné de près, par ce qui s'est passé ici. Je me sens toutefois « impliqué », juste en tant que français, en tant que citoyen du monde et sans doute aussi parce que je me sens, aussi, un peu humaniste. Impressionné, par l’ambiance qui se dégage quand j'arrive (comme à New-York, à Ground-Zéro où je n'étais pas plus concerné (voir ici), je ressens l’energie de ces événements. Mes yeux, malgré la distance du temps et des corps, sont humides.

Oradour-sur-Glane
 
A 16h30, j'entre dans Limoges pour une découverte attendue et toujours repoussée. 
 

Le soir venu, je pars en Italie, dans les Pouilles exactement, profitant de cette escale dans une ville importante en taille et en choix de restauration. Je m'attendais à trouver une ville un peu morte au mois d'août, il n'en est rien. Les Anglais envahissent la ville... Et sans doute, aussi, quelques Hollandais.  
 
Mercredi 3 août, jour de découverte de cette ville. Pour préparer ce passage, j'ai planifié une visite à pied des deux parties de la ville que sont : la ville haute et le quartier de la gare. Cela représente 5 heures de visite environ. Elle dépendra de la durée de ma pause-déjeuner. Celle-ci devrait se trouver au milieu des deux visites normalement. 
  
Les deux balades officielles avec les points de repères

Le parcours réel avec quelques informations d'importances stratégiques
 
Aujourd'hui, la chaleur va être encore plus forte. Par chance, ma chambre d'hôtel est climatisée et je pourrai me requinquer en fin de balade, en ce milieu d'après-midi. 
 
Pour l'heure, il est 9h30, et je pars au Lycée Gay-Lussac, le point de repère n°1 de cette balade dans la ville haute. C'est un ancien collège de jésuites dont la construction a démarrée sous Louis XIII. 
 
Lycée Gay-Lussac
Le point n°2 est l'église Saint-Pierre-du-Queyroix. Pour une fois, l'envie d'y entrer me prends. Je découvre quatre nefs et des vitraux magnifiques. 
 
 
Bon! Je ne vais pas tout citer et mettre toutes les photos... Juste ce que je trouve remarquable, comme ce passage vers « La Cour du Temple », par exemple. On y accède par la rue du Consulat. Il ne faut pas hésiter à prendre ce passage, où il y a un mur peint en bleu sur le côté droit. Après un escalier, on tombe sur une superbe cour privée, traversante de surcroît. En effet, elle rejoint la rue du Temple d'ailleurs. 

Passage et Cour du Temple
 
Limoges a sans doute eu son heure de gloire. Cette balade montre de belles demeures et de jolies rues, toutefois un peu défraîchies. Je sens que certaines rues et immeubles sont plus dynamiques que d'autres en matière de restauration. Il y a quelques pépites dans certains quartiers. 
 
Sens aiguille d'une montre, en haut à gauche : place Fontaine des Barres - Place de La Motte - Quartier de la Boucherie - Bouquiniste de la rue du Canal
 
Chapelle Saint-Aurélien
 
J'arrive à la Cathédrale Saint-Etienne. Je flâne dans les jardins de l'évêché, un peu défraîchit, eux aussi, par cette succession de canicules. Ils sont immenses et construits en diverses terrasses accessibles par des escaliers et divers passages.
 
Cathédrale Saint-Etienne
 
Une petite partie des jardins de l'Evêché
 
Je termine ce premier parcours par l'Hôtel de Ville. Il est 11h30, le timing semble bon. Je rejoins la rue « Haute-Cité » pour démarrer la deuxième partie. J'ouvre les yeux. La pause méridienne approche. Le choix est dicté par la position du soleil et la capacité à être ventilé. 

Hôtel de Ville
 
Je traverse le superbe Pont Saint-Etienne et trouve la terrasse idéale pour le repas. Je ne regarde pas le nom du restaurant. Je ne regarde pas la carte. Non ! Je demande juste à avoir cette petite table à l'ombre des parasols, dans le coin, juste là. 

Pont Saint-Etienne

La table de droite à l'angle des deux rues, bien en courant d'air...
 
Le choix du restaurant s'avère très judicieux. Le repas est exceptionnel de qualité. A 13h30, je repars sous un soleil de plomb. Je rase les murs et cherche les arbres. Je flâne dans le parc des bords de Vienne et décide de rentrer à l’hôtel. Il fait vraiment trop chaud. Je rejoins le « Champ de Juillet » et la gare des Bénédictins.

Champ de Juillet et gare des Bénédictins

A 15h00, je mets la clim et en route pour la sieste. En attendant de meilleures températures... 
 
Le soir venu, je me rends dans le quartier de l'opéra. J'y ai repéré le restaurant « Le Chalet », sa terrasse et le menu ne m'ont pas laissé indifférent. 
 
Je n'ai toujours pas trouvé d'endroit agréable combinant une ambiance musicale et la possibilité de lire ou discuter. Comme je l'indiquais précédemment, Limoges a sans doute eu son heure de gloire, mais elle ne me reverra pas. La circonspection, évoquée au début de cet article, est confirmée.  
 
Jeudi 4 août, j'arrive à partir relativement tôt, à 7h45. Je vais pouvoir profiter d'un peu plus de fraîcheur durant un peu plus de temps. Apparemment, aujourd'hui sera le pire jour en termes de chaleur. Je continue la montée dans le Nord le plus « extrême » de ce voyage. 
 
Mon itinéraire passe par plusieurs points considérés comme remarquables selon le Pdf utilisé (voir le premier article de ce voyage : Voyage au centre de la Terre - D'abord s'y rendre (1)). Il y a d'abord Châlucet près de Saint-Jean-de-Ligoure. Bof! Bof! C'est une ruine. Ensuite, je cherche encore ce qu'il y a à voir à Saint-Hilaire-de-Bonneval. 
 
Heureusement, la route est agréable à faire à moto. J'arrive à Saint-Léonard-de-Noblat et trouve un joli petit village doté d'une collégiale classée au patrimoine mondial de l'Unesco. 
 
Saint-Léonard-de-Noblat
 
Ma prochaine étape passe par le lac de Vassivière, 1000 hectares d'eau douce dans un océan de verdure. C'est un des plus grands lacs artificiels de France. J'en fais presque le tour complet et quitte la Haute-Vienne pour la Creuse. 
 
Lac de Vassivière
 
La suite est assez piteuse. Je m'y retrouve en profitant de la belle forêt à Saint-Léger-la-Montagne. Cet endroit est aussi connu pour la « Tourbière des Dauges », 200 hectares de faunes et de flores endémiques. 
 
Je trouve un bel endroit, au bord d'un étang, pour mon déjeuner sur l'herbe, mais il fait déjà très chaud. 
 
 
Je crois que la chaleur me joue des tours. Ne serait-elle pas en train d'influencer mon humeur ? Je trouve cette étape de plus en plus décevante. Chaque point indiqué par l'itinéraire suivi ne me convainc pas. Bourganeuf ? Bof, bof! Bénévent-l'Abbaye ? Bof, bof!
 
Panorama de la Creuse
 
Je retrouve un semblant d'enthousiasme en arrivant à Crozant et dans la vallée des peintres. Rappelez-vous, j'ai plein d'espoir pour cette partie. Les ruines de Crozant me laissent indifférent. Par contre, la confluence de la Creuse et de la Sédelle est superbe. C'est ce site qui donne son nom à l'école des peintres impressionnistes de Crozant.  
 
La confluence des deux Creuses à Crozant 
 
Je quitte Crozant dans l'espoir d'être scotché par la route de « la vallée des peintres », mais ce que je vois est banal. Suis-je sur la bonne route ? Je crois bien que non. J'arrive à Argenton-sur-Creuse dépité et chaud-bouillant à l’intérieur, sous mon airbag. Le thermomètre de la moto affiche 37°C. Il y a, sans aucun doute, un lien de cause à effet.
 
Argenton-sur-Creuse
 
Mon hôtel n'a pas de climatisation, il est bien trop vieux. C'est un manoir qui a dû subir, récemment, des calamités météorologiques. De grandes bâches recouvrent les toitures des différents bâtiments. Pour tout personnel, je vois une dame, Caroline. Elle est la propriétaire des lieux. Son nom est facilement trouvable. Elle n’a pas la langue dans la poche et sait se faire entendre. Ça me plaît! Pour le reste, faut voir les Coins du Babaz

Le jardin qui borde les bâtisses est magnifique et la piscine, superbe, me tend les bras... 
 
 
J'y saute, juste après une pluie d'orage, amenant une impression de mousson. 

Le soir venu, je fais connaissance avec joie, avec la rudesse et la franchise du berrichon ou de la berrichonne. Je découvre, aussi le Vladimir. 
 
Vendredi 5 août, je visite et randonne à Argenton-sur-Creuse. J'ai trouvé un topo de 12 kilomètres environ avec peu de dénivelés. La balade semble mélanger de la randonnée urbaine avec de la randonnée campagnarde. Elle devrait me prendre trois heures. En partant à 9h00, je serai de retour pour le déjeuner. 
 
 
Je démarre de l'hôtel et pars sur les bords de Creuse. La première partie de cette balade permet de découvrir la ville basse et le centre-ville. 
 
 
 

Ensuite, il faut remonter la D927e, jusqu'à trouver une petite rue et le premier sentier en terre. Il longe la rivière, jusqu'au camping puis retour sur une portion de route. Heureusement, aujourd'hui, il fait bon. Rien à voir avec hier. Le parcours monte au-dessus de la ville. Je suis dans la campagne et passe dans de petits hameaux. Un sentier en terre prend le relais du bitume dans un cul-de-sac. Au bout d'un moment, je reviens dans la ville. J'y arrive directement par le sentier évoqué. Il offre une jolie vue sur Argenton. 
 
 
Forcément, cette randonnée passe par la chapelle aperçue depuis le bas de la ville au bord de la rivière. On ne peut pas la manquer, la statue dorée en guise de flèche se voit de loin. Marseille a sa « Bonne Mère », Argenton-sur-Creuse a sa « Bonne Dame ».  

 
La suite du parcours se fait sur le bitume de la D920. Cela dure un moment, pour finalement arriver dans un sentier forestier très agréable et bien ombragé. J’y croise d’ailleurs un petit groupe de randonneurs à cheval. 
 
 
Je retrouve la ville basse et passe le « Vieux-Pont » qui amène dans le centre. Il est 12h30, pile-poil l’heure pour déjeuner.  

La ville basse

Le vieux moulin 
 
Cette belle balade, sous une température normale, m'a réconcilié avec la vie et la région. Je consacre mon après-midi à la sieste, à l'écriture et à la lecture. Tout cela au bord de la piscine ou j'alterne l'utilisation des transats avec les fauteuils… Entrecoupé de bains rafraîchissants et quelques échanges avec Caroline quand le client est absent. 
 
Demain ? Je continue vers l'Est. 

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