A nouveau, durant ce mois de juin 2022, je me rends comme chaque année, pour quelques jours, au Pays Basque. J'y retrouve quelques personnes pour des conversations animées, parfois studieuses, quelquefois sérieuses, souvent drôles et toujours bienveillantes. Mais cette partie est une autre histoire.
Là, aujourd'hui, je relate les balades à moto de ce long week-end au Grand Pays Basque.
Mon point de chute ? C'est Hendaye, dans le Labourd. En venant de Toulouse, je traverse forcément la Soule et la Basse Navarre. Enfin... Forcément ? Surtout parce que je le veux bien (ou dois-je plutôt écrire « je le vaux bien » ?). En effet mon trajet, comme à l'accoutumée, n'est pas en ligne droite et selon le parcours le plus rapide (voir la carte des itinéraires suivis ci-dessus). Cette étape n°1 correspond au trait violet.
Mais, je parle de « Labourd, de Soule et de Basse Navarre »... Est-ce que les lecteurs sont au fait de ces noms, il faut bien le dire, bizarre ?
Voyons de quoi il s’agit :
Le Grand Pays Basque est donc composé de sept anciennes provinces. Trois, côté français, qui sont: la « Soule » (capitale Mauléon), la « Basse-Navarre » (capitale Saint-Jean-Pied-de-Port) et le « Labourd » (capitale Bayonne). Quatre, côté espagnol qui sont: la « Navarre » (capitale Pampelune), La « Guipuzcoa » (capitale San-Sebastian), la « Biscaye » (capitale Bilbao) et enfin la dernière « Alava » (capitale Vittoria-Gasteiz). Je m'arrête là dans ces courtes explications. Pour en savoir plus, le mieux est de s'adresser à des habitants de ces septs provinces en plus de lire quelques faits historiques dans les manuels officiels et non-officiels...
Pour l'heure, je traverse d'abord, la campagne commingeoise pour rejoindre le piémont de ces montagnes pyrénéennes.
Campagne Commingeoise - traversée de bon matin |
Capvern derrière moi, je contourne Bagnère-de-Bigorre par les magnifiques petites routes amenant au col de la Croix-Blanche. Malheureusement, la canicule annoncée a du retard. Il ne fait que dix-huit petits degrés. La couche nuageuse est encore basse à cet endroit. Je roule à faible allure, car je ne vois rien… Pas à plus de cinquante mètres... Une fois descendu, je retrouve la vue et bifurque sur la D13 près de Lugagnan. Cette départementale me fait découvrir les superbes villages de Boô et de Silhen que j’affiche séparé dans mon texte, comme sur le terrain, bien que la carte ne soit pas de cet avis. Sans doute une histoire de regroupement de communes…
Comme dit plus haut, mon chemin du jour n’est pas le plus court pour Hendaye. En fait, je prévois de faire le plus de cols possibles, ceux au plus près de la frontière, sans passer de l’autre côté. Arrivé à Argeles-Gazost, je monte vers le deuxième déjà: le col d’Aubisque. Ainsi, je passe des Hautes-Pyrénnées aux Pyrénnées-Atlantiques. Le soleil, radieux à cette altitude, m'ouvre un horizon dégagé et une vue magnifique. Mais il est clair que la descente me fera, encore une fois, rattraper la couche, que je vois parfaitement comme si une mer, où un lac, séparait le bas du haut.
En haut : accès col Soulor - En bas : col d'Aubisque |
Un peu plus loin, c’est le col de Marie-Blanque que je traverse dans un nuage épais, cotonneux et sans aucune visibilité. Puis j'entre dans la « Soule » par Arette et la route menant au massif de la Pierre-Saint-Martin. Le Pas-de-Guillers me bascule dans la magnifique vallée du village de Sainte-Engâce. C’est, aussi, le passage des cols de Soudet et de Suscousse. Là, encore et encore, la couche nuageuse n’est toujours pas dissipée. Elle est bien visible sur la deuxième photo ci-dessous. Le thermomètre ne monte pas décidément. Je suis bloqué entre 16 et 20 degrés, selon les zones. La D26 me conduit à Larrau.
Massif de La-Pierre-Saint-Martin |
Pas-de-Guillers |
Vallée de Sainte-Engrâce, une fois entré dans le nuage de la photo précédente |
Tiens!! Un souvenir surgit au passage du village. Je m’étais promis de faire un séjour à l’auberge Etchemaïté lors d’un arrêt déjeuné, il y a quelques années. Pour éviter, à nouveau, cet oubli fâcheux, je m’arrête et me note un rappel pour cela. Plus loin, le passage du col d'Orgambidesca marque le passage de La Soule à la Basse-Navarre. Comme prévu, durant cet itinéraire je reste sur le territoire national, tout en longeant la frontière au plus près. Doucement, la petite route me conduit sur le plateau d’Iraty.
Route d'Iraty |
Au passage du col de Sourzay, je replonge dans la couche nuageuse. Décidément, il est écrit que ce matin, je ne verrai pas tous les paysages qui auraient pu s’ouvrir à moi. C’est un peu frustrant…
L’heure du déjeuner approche. J’ai mon repas dans la sacoche sur le réservoir. Je dois juste trouver une température plus clémente et une vue plus dégagée pour m’arrêter.
Col du Sourzay |
La forêt d’Orion et le pic d’Herrozate dans la Haute-Cize m’offrent l’endroit rêvé. Il est 13h00, il fait bon et la brume disparaît. La lumière de cette ambiance forestière est agréable. L’eau de la rivière coule en contre-bas. Je m’allonge et fais une sieste de quelques minutes après avoir mangé ma salade de pâtes.
Cette superbe petite route, avec toujours un horizon un peu bouché, me conduit au village d’Estérençuby.
Forêt d'Orion - Pause déjeuner |
Route d'accès à Estérençuby |
Route d'accès à Estérençuby |
Je passe Saint-Jean-Pied-de-Port, capitale de la Basse-Navarre et continue, non pas vers l'enclave de la magique vallée des Aldudes, mais vers Bidarray puis Itxassou. Une erreur de connexion entre mon GPS et l'intercom de mon casque m’oblige à faire un léger détour, car je rate la bifurcation annoncée. Cette nouvelle route me conduit au village de Laxia et fait que je découvre les rives de la Nives et le magnifique passage de Roland. C’est vraiment superbe. J’arrive à Itxassou, puis j'entre dans le village, mondialement connu, d'Espelette.
Pas de Roland |
Pas de Roland |
La récolte de piment sèche sur les murs... Ce village marque aussi mon entrée dans le Labourd, la façade maritime du Pays Basque. Autant, précédemment dans la Soule ou la Basse-Navarre, j'étais assez seul, autant le Labourd et sa proximité avec l'océan et les « spots » basques me font rejoindre une civilisation mercantile et touristique omniprésente. Bien que juste à début juin, la saison « estivale » a commencé dans ce coin.
Espelette |
L'été semble avoir commencé. La plage est bien occupée. Et si j'y allais aussi pour me rafraîchir ?
Quelques jours plus tard, je repars pour une boucle basquaise évidemment, mais en territoire espagnol cette fois. Cette étape n°2 correspond au trait vert sur la carte des itinéraires suivis.
Dès le pont d’Irun, j’entre dans la province de la « Guipuzcoa ». Je rejoins Fontarabi et monte, par une toute petite route, au plus près de la côte. La brume de mer, comme je le craignais, est installée… La chaleur du matin et l’humidité ambiante sont les deux ingrédients de ce brouillard parfois dense. Pour autant, il ne fait que 21 degrés pour le moment et je ne boude pas le plaisir de rouler au frais. Dans quelques heures, l’histoire sera toute autre… La semaine de canicule 2022 a bien commencé.
Route de la Côte d'Argent |
La mer Cantabrique au niveau de Deba |
Je continue au plus près de l’océan et le long de cette côte découpée au hachoir. Hachoir plutôt mal aiguisé, d'ailleurs… Je suis déjà passé par ici. Cela date de quelques années, en 2014, quand j’étais parti découvrir les merveilleux Picos de Europa (voir ici). La route côtière, amenant à San-Sebastian, est bien plus agréable que l’accès principal. De bons matins, comme c’est le cas, il n’y a pas encore trop de monde. Je passe Orio, Zarautz, Zumaia et arrive au parking en surplomb de l’océan à Deba (voir photos multiples en tête de cet article). Chaque fois que je passe ici, je m’arrête quelques dizaines de minutes pour une merveilleuse contemplation. Quelques mètres plus loin, je stoppe sur un autre point de vue direct sur le village de Deba.
Arrivée sur Deba |
Deba |
J’arrive sur les hauteurs de Mutriku et aperçois tout en bas une belle terrasse qui me tend les bras. La vue sur le port est assez agréable. Je me souviens m’être déjà arrêté ici en 2014. Il est 10h30. J’y descends prendre un café et boire un peu d’eau fraîche.
Mutriku |
Puis j’entre en Biscaye au niveau d'Ondarroa, port que je connais bien pour y avoir mouillé en voilier dans les années 90. Là, le port est vide. Mais imaginez : Vous arrivez vers 21h00, là aussi le port était vide, et on vous dit de jeter l’ancre au milieu. Le lendemain matin, vous vous réveillez avec des dizaines de bateaux de pêche multicolores, et de toutes tailles, autour de vous. Ils sont arrivés au cours de la nuit après la campagne de pêche. Cela surprend.
Ondarroa |
Ondarroa est le point limite à l'ouest, que je me suis fixé pour aujourd’hui. Maintenant, je pars vers l’intérieur de la Biscaye. Direction sud pour quelques dizaines de kilomètres. Très vite, je retrouve la province de Guipuzcoa. Il est bientôt 13h00, ma recherche pour la pause-déjeuner commence.
Angiozar |
La Guipuzcoa près de Bergara |
Je dois attendre 14h00 et mon entrée en Navarre pour trouver enfin quelque chose dans le village de Lekuberri. Je fais un repas complet avec une grande bouteille d’eau pour douze euros. C’est donc encore possible… Qui plus est, dans un lieu climatisé. En effet, je n’ai pas reparlé de la température depuis que j’ai quitté l’océan. Mais, à cette heure, le thermomètre de la moto affiche 36 degrés.
Je rentre à Hendaye par une voie rapide et une autoroute, car il fait beaucoup trop chaud maintenant. Le bain dans l'océan, vers 17h30, sur la plage d’Hendaye me requinque immédiatement.
Dernier jour de ce long week-end dans le Grand Pays Basque. Je profite, une dernière fois, du lever du soleil sur la baie. En fin de journée, je prends la direction de la corniche puis d’Olhette en empruntant la petite route de Ciboure que je ne connais pas. L’alerte rouge canicule est de mise encore pour aujourd’hui.
Cette étape n°3 correspond au trait bleu sur la carte des itinéraires suivis.
Hendaye Plage - Au lever du soleil |
Très vite, la température de 27 degrés, constatée sur la corniche après Hendaye, n’est plus qu’un vague souvenir de fraîcheur. En direction de Salies-de-Béarn pour mon étape du soir, je sors du Pays Basque. Le thermomètre affiche désormais 38 degrés voire 40 par endroits. Fort heureusement, j’ai pris de l’eau avec moi et je n’ai que deux heures de route. C’est difficile à supporter, je m’arrête toutes les demi-heures. A un moment, je trouve un endroit à l’ombre et un brin venté. Je m’y arrête pour un besoin naturel et, pour la première fois de ma vie de motard, un énorme tracteur et sa remorque arrive pour tourner pile à l’endroit où je suis arrêté... Et la moto gêne… Un bouchon commence à s'installer (je parle de la route derrière le tracteur...). Quelques sourires et signes amicaux plus tard, tout est réglé. Ouf!
A Salies-de-Béarn, je suis heureux de trouver un hôtel avec climatisation. Bon, il n’est pas là par hasard. J’ai réservé. L’hôtel du Parc est aussi le casino de Salies-de-Bearn. C’est une belle bâtisse ancienne, dotée d’un très joli parc.
Cette année, je prends possession du jardin pour garer la moto à l’ombre. J'attends quelques minutes... La chaleur est étouffante malgré les grands arbres autours. Personne ne vient me dire de dégager... Donc, je reste.
J'emprunte l'entrée principale du casino avec mon attirail et entre par la grande porte sous la verrière.
Hôtel du Parc - Salies-de-Bearn |
La nuit climatisée me requinque. Je profite d’un air frais vers 5 heures en ouvrant, enfin, ma fenêtre.
Ce matin, je pars en direction de la montagne pour rejoindre les cols, le Tourmalet en particulier. C’est la dernière étape de ce long week-end basque. Cette étape n°4 correspond au trait rouge sur la carte des itinéraires suivis.
La chaleur est encore annoncée exceptionnelle aujourd’hui. Pour l’heure, je roule avec 22 degrés. Je trouve un endroit pour prendre, enfin, mon petit-déjeuner vers Oloron-Sainte-Marie. En effet, je me suis « échappé » de l’hôtel à 6h pour profiter au maximum des températures raisonnables….
Pour éviter de repasser par l’Aubisque, je prends la direction du Val d’Azun et du col de Spandelles.
Col de spandelles |
Ainsi, je retrouve Argeles-Gazost et pars vers Luz-Saint-Sauveur où je commence la montée du Tourmalet. Nous sommes un samedi. De nombreux cyclistes sont également présents. Vers 11 heures, je passe le sommet. Le thermomètre affiche 22 degrés. Je profite de l’instant. Je sais que cela ne va plus être pareil.
Dès la descente vers La-Mongie, je prends déjà cinq degrés de plus. Je prendrai bien un rafraîchissement, mais aucun bar n'est ouvert à La-Mongie... Je dois attendre d'être en bas pour trouver, enfin, quelque chose.
Pic du midi de Bigorre |
La Mongie |
Je termine ce long week-end au Pays Basque par 39 degrés. Plutôt que prendre l’autoroute, je préfère des axes plus petits, souvent en forêts, donc plus ombragés. Toujours est-il qu’avec ces températures, j’arrive épuisé.
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