A partir de maintenant, la route, qu'elle virevolte vers l'Est ou côté Ouest, va suivre inexorablement une direction plein-Nord jusqu'à atteindre ma maison. Ce n'est pas, pour autant, que j'abandonne les circuits trouvés sur le site slow-driving.
En haut: « La ronde d’Ordesa » - en bas à gauche : « Les Pyrénées insolites » - en bas à droite : « Les Pyrénées sauvages » |
Dans les jours qui viennent, je reviens dans des territoires déjà traversés et visités. Des découvertes seront tout de même au programme, grâce aux routes spécifiques que je vais parcourir. Le programme se déroule ainsi :
Il y a d’abord, « La route des pré-pyrénées insolites » puis je réalise une sorte de mélange et d'optimisation entre « La route des Pyrénées sauvages » et « La route de la ronde d’Ordesa », avec, pour final et mon retour en France « La route des merveilles du Tena et du Serrablo ».
Il s'agit du retour à la maison, alors ? Le dernier poème offert par Louis Aragon est tout trouvé... Pour la circonstance, il s'adresse, avant tout, à ma bien-aimée, Murielle, et c'est « Nous dormirons ensemble ».
« Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, midi, minuit
Dans l'enfer ou le paradis,
Les amours aux amours ressemblent
....
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
…. »
Itinéraires suivis :
Itinéraire du voyage dans sa globalité :
Mardi 10 mai, la jonction pour « La route des pré-Pyrénées insolites » est de 160 kilomètres. Je fais ce circuit en ordre inverse de celui décrit.
Dès la sortie de Calaceite, je quitte l’Aragon et entre en Catalogne pour quelques kilomètres de routes rapides.
- Attention mec!
- T'es en Catalogne...
- Fais gaffe, c'est pas comme ailleurs en Espagne, ici!
Et effectivement, très vite les radars automatiques sont plus nombreux et la présence policière, régionale, est sur le pied de grue au bord des routes. D'ailleurs, pour la première fois depuis le début de ce voyage, les chauffeurs de camions croisés m'avertissent par des appels de phares.
Je retrouve l'Aragon à Fraga. Le panneau d'entrée dans la communauté est inutile, tellement le paysage est reconnaissable. Cette partie de l'Aragon est baignée par l'Ebre. La montagne, haute en altitude et très minérale, laisse place à des monticules de terre et de roches visibles de loin, comme des collines décapitées et de couleurs terracotta nuancées. L'activité agricole semble aussi plus intense. Les vergers et les cultures sont à perte de vue dans des sillons, sans doute, creusés par le vent et les intempéries. L’odeur est particulière. Je ne sais pas s'il s'agit d'odeur de pesticides ou d'autres choses, mais c'est assez nauséabond.
J'arrive à Monzon, le point de départ inversé de « La route des Pré-Pyrénées insolites ».
Monzon |
Il est bientôt 11h30, le temps d'un café. Je me déroute dans le centre du superbe village de Fonz. A force de monter dans les rues pavées, j'arrive sur la Plaza Mayor. Elle me scotche! L'architecture est grandiose et de grande beauté. Au fond de la place, j'aperçois les tables et les chaises d'un bar. Je me gare à proximité. La terrasse est occupée par une dizaine de papis en grande discussion. Ils m'accueillent chaleureusement, comme à chaque fois dans les petits villages.
Fonz |
Il fait très beau aujourd'hui et ce café en terrasse est très agréable. Je dois, à présent, redescendre vers mon itinéraire. Les rues pavées sont toujours complexes à négocier à moto, surtout dans de petits villages ayant des rues étroites comme celui-ci. D'ailleurs, là, je suis obligé de faire demi-tour, car j'arrive sur une route bien trop pentue et étroite pour moi. Tout ça pour ne pas dire « casse-gueule », en somme… Je finis par sortir et retrouver la route qui m'emmène à Peralta de la Sal.
La première chose insolite prévue est « La muraille de Chine de Finestras ». Pour ce faire, je dois emprunter une piste que je trouve au niveau du village d'Estana.
Piste allant à Finestras et sa muraille |
Au début, c'est facile. J'arrive à passer sans difficulté et sans être gêné par mon genou (voir l'article précédent) soigné avec un ersatz de « Voltarène » et des étirements conseillés par ma chérie, depuis hier. Pour autant, je négocie mal une grande flaque d'eau boueuse prenant toute la largeur de la piste et glisse, doucement, sur le talus.
Les protections installées font leurs jobs, et je déplore juste le coin d'une valise un peu enfoncé. Je préfère cela, car sans la valise, c'est ma cheville qui prend tout.
Je continue et passe le pont de Penavera. Là, ça se complique... Pas de boues, mais de grandes montées et des virages en épingles dans des pierriers. Les cailloux roulent sous les pneus. Je devrais mettre les rolling stone en musique de fond. J'ai la tête ailleurs et suis concentré pour ne pas faire d'erreur et tomber.
Au bout de 800 mètres de ce régime, je stoppe la moto et pars en reconnaissance à pied. Face à moi, un virage et des marches de pierres me semblent compliqués à passer sereinement. En effet, ce passage est difficile pour moi. Il me semble même trop difficile et la suite n'est pas plus simple, à priori. Il reste trois kilomètres pour arriver à la muraille annoncée. Sachant que, de toutes les manières, je dois aussi repasser par ce même chemin au retour.
« Ca va être la chiotte, v’là tout », comme disait Auguste, mon grand-père.
La mort dans l'âme, la prudence et la raison me dictent l'abandon. Ah!! Si nous étions deux… Je fais donc demi-tour et retrouve la route après quelques minutes. Je décide d'aller, tout de même, au point de sortie de la piste prévue par mon itinéraire, mais par un détour par la route, donc. Cela me conduit au charmant petit village de Litera.
Vue depuis la place du village de Litera |
Je crois que la sortie de piste en bas, devait me faire arriver par cette route |
C'est l'heure de manger et je profite d'être au calme, à l'ombre et dans un joli coin pour faire mon déjeuner. Les paysages ne me sont pas inconnus. Je connais, assez bien, cette partie de l'Aragon. Pour autant, je découvre les routes empruntées jusqu'à présent.
Je crois bien que c'est Andorre et La-Seu-d'Urgell par là |
Je passe le village de Benabarre et pars en direction de Graus. Cette route, je l'ai faite lors d'un précédent voyage à la découverte du désert des Monegros. Là où c'est nouveau, c'est quand je pars en direction de Panillo et Pano. Je monte dans la montagne et au loin, au-dessus de la cime des arbres, j'aperçois quelque chose d'étrange. Un truc qui brille. Voyez la photo ci-dessous.
Forcément, je vais voir et me déroute en approchant. Arrivé sur place, je me rends compte que j'ai dû me tromper dans la programmation du GPS. Pourtant il ne me semble pas avoir entré ce matin, pays :Tibet et ville : Lhassa… Pourtant, je suis devant une pagode et un temple bouddhiste. C'est le centre bouddhiste Vajrayana Dag Shang Kagyu.
Finalement après « La muraille de Chine » que j'ai ratée, cela confirme la thémathique du circuit du jour, « la route des pré-Pyrénées insolites ».
D’ailleurs, plus j'approche de mon étape de ce soir, plus les Pyrénées se rapprochent. Je vois les sommets enneigés au loin. La quantité de motards est aussi en forte augmentation. Alors que depuis 10 jours, je n’en ai presque pas vu sauf lors de mon passage à Albarracin, là, il en sort de partout.
Les Pyrénnées se rapprochent |
J'arrive à Ainsa. J'ai déjà séjourné ici pour une étape. Le soir venu, je me rends, à pied, dans la vielle ville. Elle est superbe. Je ne m'en souvenais plus. La Plaza Mayor baigne sous le soleil de fin d'après-midi, les terrasses sont nombreuses et appellent à la quiétude d'un dîner sympathique.
Etant à une quarantaine de kilomètres de la France, mes compatriotes sont bien plus nombreux que précédemment. La quantité de touristes est aussi bien plus élevée que dans mes étapes passées. Cela me fait bizarre de revenir à cette civilisation. Pour ce soir, j'ai l'opportunité d'un accès à autre chose que la cuisine espagnole. Enfin! Dirais-je... Ce sera donc un restaurant Italien pour des pâtes.
Dieu!! Avec tous ces touristes, les serveurs sont tendus comme des strings... Après onze jours d'un autre traitement, je reste interloqué par tant d'absences d’humanité, dans le service.
Ainsa |
Ainsa au coucher du soleil depuis la ville médiévale avec le Rio Cinca et l'embalse de Mediano au loin |
Mercredi 11 mai, à 8h30, je mets en route. Cette étape est un mélange entre ce qui est prévu dans « La route des Pyrénées sauvages » et « La route de la ronde d’Ordesa ». Connaissant déjà une partie du parcours, j'arrange ce circuit et le fusionne en un seul qui passe par des routes inconnues pour moi. J'ai l'impression que le programme va être surprenant, car le GPS m'annonce 9h de roulage pour 240 kilomètres et la signalisation « passage par des voies non revêtues » clignotent.
Je n'en sais pas plus. En effet, un autre paramètre entre dans la danse du jour. Ces deux circuits sont les seuls à n'avoir pas de documents traduits en français sur le site slow-driving. Mes seules indications, pour cette journée, sont donc les deux dessins de cartes fournis, et c'est tout.
Après être revenu sur mes pas d'hier, je bifurque en direction de Campo. Je circule à travers la région du Ribagorza et traverse les superbes paysages du « Congosto de Obara ». Je passe de superbes canyons avant de remonter vers des cols s'approchant de la haute montagne. Le pic d’Aneto, au loin, est le point de référence de cette partie de la balade. Je tourne visiblement autour.
Canyon du Rio Isabena |
Au niveau d'Espès Alto - Le pic d'Aneto au loin |
Un moment donné, je bifurque sur une toute petite route de montagne. L’idée, ici, est de rejoindre la vallée de Benasque. Cette route me conduit au village d'Eresué. Il y a d'incroyables pentes et l'étroitesse de la voie de circulation me surprend. Ici, si je croise un autre véhicule, l'un de nous deux doit se jeter dans le vide pour laisser passer l'autre...
Après le village, je tombe sur un camion de chantier qui bloque la route, ou ce qu'il en reste. Un gars travaille avec son bulldozer à déplacer des gravats et du remblai. Il me voit et me fait signe que je peux y aller. Je passe à gauche du camion en me faufilant si je puis dire… Vu mon arrière-train! Et, 800 mètres plus loin, je tombe sur des engins encore plus gros qui, cette fois, déplacent d'énormes rochers. On me fait comprendre que je ne peux pas continuer. La grosse machine est en place et ils ne vont pas arrêter et la déplacer pour que je puisse passer. Je serais arrivé, un quart d’heure plus tôt, c’était jouable, mais plus maintenant.
Du coup, je me déroute. Je ne trouve pas d'autres alternatives viables pour rejoindre la vallée de Benasque, donc j'enlève le village éponyme du trajet. Je reviens sur mes pas pour rejoindre Castejon-de-Sos et aller au village de Chia. J'entre dans le parc naturel de Posets Maladeta.
Ici, je côtoie les plus hauts sommets des Pyrénées. Il y a, bien sûr, le pic d’Aneto, mais aussi le pic des posets, le pic maudit, la pointe d'Astorg,... Après avoir traversé le magnifique village et y avoir pris un café, je continue la montée. La route se transforme en piste roulante de gravier et de terre.
Piste prise après Chia |
Je monte de plus en plus. Avec la hauteur, les paysages deviennent époustouflants. Je n'imaginais que cette route allait devenir piste et m'emmener vers des sommets. Ce qu'elle semble faire après chaque lacet. La montée est inexorable et je me rapproche doucement des névés.
La route en bas mène à Benasque |
La piste est vraiment facile et ne comporte aucune difficulté majeure, compte tenu de la météo exceptionnelle que j’ai aujourd’hui. Car s’il pleuvait, ce serait toutes autres choses. Presque au sommet, je tombe sur trois véhicules 4x4 de la « Guardia Civil ». Je m'arrête à leur niveau, car le paysage est magnifique et les premiers névés sont là. On se dit bonjour et ils me demandent si tout va bien.
Je reste sidéré par les paysages et cette incroyable piste.
Au sommet, la piste est entièrement bétonnée sur un kilomètre environ. J'arrive au mirador « Del Port de Saunc » et croise une équipe de quatre Françaises, d’âge mûr, en goguettes, visiblement. L’une d’elle veut faire une photo de leur groupe, je me propose pour faire leur image. Elles sont ravies.
Elles sont avec une voiture de tourisme immatriculée dans les Hautes-Pyérénées. « Tiens! » Me dis-je. « Peut-être que pour descendre, de l'autre côté, c’est du bitume. »
En fait, je ne sais pas si elles viennent de la même route que moi, mais elles repartent là où je vais aussi.
Mirador Del Port de Saunc |
Et bien, pas du tout. C'est le même genre de piste que pour la montée depuis Chia. Je double mes quatre filles en voiture, qui semble réfléchir à savoir si elles s’arrêtent pour déjeuner ici, ou pas. On se fait un signe de la main, comme si on se connaissait depuis des lustres. Incroyable ce que la sociabilité peut faire, pour qu’on se sente bien.
La montée, hors bitume, représente douze kilomètres et la descente en fait une dizaine. J'arrive au village du Plan et retrouve une route normale. Quel plaisir cette piste! C'est un vrai régal de côtoyer ces sommets ainsi. Je m'arrête boire un peu d'eau et reposer mes bras. Quelques minutes plus tard, deux des voitures de la Guardia Civil croisées plus haut, arrivent à leur tour. En passant, ils me font un petit signe d'adieu de la main...
La descente jusqu'à Salinas est impressionnante avec des tunnels étroits, parfois longs, où je n'aimerais pas croiser un autre véhicule. Ils ne sont pas éclairés, et passer la-dedans m’angoisse à chaque fois.
Route des tunnels de Plan |
A présent, je prends la direction d'Escalona afin de passer dans le magnifique Canyon d'Anisclo. Je le connais déjà, mais je ne peux m'empêcher d'y retourner. Fort heureusement, ici, la route très impressionnante à flan de montagne et dans le sillon des amas de rochers, est à sens unique.
Canyon d'Anisclo |
Canyon d'Anisclo |
Arrivé à Fanlo, je descends vers la vallée d'Ordesa et continue la découverte de la région du Sobrarbe. Je profite d'un coin équipé et ombragé pour déjeuner. Ensuite, j’entre dans le parc naturel d'Ordesa au village de Torla-Ordesa. Là, je fais demi-tour et pars en direction de mon étape du soir: Biescas.
Entrée du Parc d'Ordesa |
Finalement, au gré des déroutements, et du fait que j’avance sûrement plus vite que calculé par le GPS sur « les voies non revêtues », je serai resté en selle sept heures pour 235 kilomètres. Je profite de la piscine de l’hôtel pour me détendre avant le dîner. En remontant dans ma chambre, je vois une motarde, d’un âge sans doute équivalent au mien, équipée de la tête au pied en « Touratech », à la réception. Je parierais qu’elle est allemande et qu’on va se voir au bar en fin d’après-midi.
Ce qui se confirme une heure plus tard. Nous engageons la conversation sur les classiques « Where are you from? » et « Where are you go ? »… Elle vient de Mallorca et habite Munich. Elle roule en BMW - F 800 GS. Elle se promène en France et en Espagne pour quelques jours. Nous continuons à discuter durant le repas puisque nous sommes les deux seuls clients du restaurant. En tout cas à l’heure où nous y sommes, vers 20h00.
Jeudi 12 mai: je ne roule pas. Je profite de Biescas et de sa quiétude ainsi que d'une magnifique météo. C'est presque la canicule par rapport à ce que j'ai eu la première semaine. Hier après-midi, la température est montée jusqu'à 28 degrés. Mon genou va mieux, étonnamment. Je ne sens presque plus de douleur.
Dans la matinée, je lave la moto. L’hôtel me prête un tuyau d'arrosage et me permet d’utiliser l’eau. J’utilise mon liquide vaisselle comme produit nettoyant et une éponde de bain trouvée dans la salle de bain de ma chambre comme ustensile de « frottage ».
Ensuite, je pars faire une randonnée trouvée sur Internet, grâce à Wikiloc. Le circuit porte le nom de « Caseta de las brujas ». Il dure deux heures pour une distance de 4 kilomètres et un dénivelé de 300 mètres environ. Ce qui me semble parfait pour ménager mon genou.
Itinéraire suivi :
Il est tout juste 11h et la chaleur est déjà écrasante. Le sentier me fait sortir de Biescas et arriver au pied d'une sorte de parc accrobranche, me semble-t-il. Une rivière descend de la montagne. Elle semble canalisée par des constructions humaines, tout du long. La montée commence. J'ai hâte d'arriver à la partie entièrement ombragée.
J'entends du bruit sur ma gauche et aperçois une ombre marron qui saute. Je vois, sortir derrière moi, un chevreuil qui se faufile dans les broussailles.
Je traverse la route et entre dans la forêt. Ouf!! Je suis à l'ombre maintenant. Le sentier monte en suivant le cours d'eau vu en bas.
Au sommet, je suis à la cabane de las brujas. Tout le sentier et le cours d'eau ont été aménagés par l'homme. De vieux murs en pierre sèche soutiennent le tout, et cela tout le long du trajet. Je me demande bien à quoi cela pouvait servir dans les temps anciens.
La vue sur la vallée de Biescas est parfaitement dégagée.
Il me faut 45 minutes pour redescendre. Je prends mon temps, le genou s'est réveillé. Au retour, je visite le village qui est superbement architecturé. De nombreux bars et restaurants sont ouverts. Rien à voir avec Calaceite. Je m'offre un déjeuner d'une salade en terrasse et pars me reposer.
L'après-midi se déroule tranquillement entre écriture du carnet de voyage, classement de photos, piscine et préparation des trajets des deux jours à venir.
Vendredi 13 mai, avant dernier jour du voyage. Le trajet du jour démarre, dès le départ de Biescas. Il n’y a pas de jonction à faire. Avant de rentrer en France, je parcours « La route des merveilles du Tena et du serrablo ». C'est la région du Alto Gallego que je traverse ce matin.
Je m'apprête à aller voir l'ermitage de Santa Elena. Je choppe la petite route qui y amène et je me rends compte que le bitume se transforme en chemin empierré. Non, pas ce matin! Je renonce et pars en direction de Hoz-de-Jaca. Le village est au-dessus de l'Embalse de Bubal. La route devient très étroite et longe la retenue d'eau en surplomb. C'est superbe.
Embalse de Bubal depuis le village de Panticosa |
Je finis par rejoindre Panticosa à l'autre extrémité de l'Embalse. Je monte, à présent, vers la station thermale de ce même village. L'eau ruisselle en cascade sur la route par moment. Arrivé au bout de la route, un complexe immense se laisse découvrir. Il y a, d'abord, l'usine d'embouteillage de l'eau de Panticosa, puis les bâtiments de la station thermale. Les parkings sont immenses. Le premier bâtiment date de 1694 et la splendeur prend son envol au XIXe siècle. Cette station est située à 1636 mètres d'altitude.
La station thermale Balnerio sur les hauteurs de Panticosa |
Au fil de tours et détours, dans cet environnement, j'arrive à la station de Formigal qui marque le terme de « La route des merveilles du Tena et du serrablo » ainsi que des circuits de l'office de tourisme de l'Aragon que j'avais prévu pour ce voyage. J'entre en France par le col du Pourtalet.
Passage en France au col du Pourtalet (1794 m) |
J'ai envie d'aller voir les crêtes blanches et l'Aubisque puisque je passe à côté. Bien que le col soit toujours fermé, je m'y rends depuis Eaux-Bonnes et Gourette. Comme prévu, la barrière est fermée, et la route rejoignant le col du Soulor (là où j'avais été bloqué lors de ma première étape) également. Je redescends vers Laruns pour me rendre à Argelès et prendre le col du Tourmalet. D'ici là j'ai un déjeuner à faire quelque part. Ce quelque part, c'est a Lestelle Betharram. Le hasard vient de me faire croiser le panneau du Vieux-Logis. J'y apprends que ce lieu sert d'étape à Trail-Rando, juste avant de passer au Pays-Basque pour sa diagonale atlantique.
Les crêtes blanches à l'Aubisque |
Mince alors! Le Tourmalet est aussi fermé. Je vois le panneau l'annonçant, une fois à Beaucens. Cette fois, je me déroute, dès maintenant vers Bagnères-de-Bigorre afin de pouvoir rejoindre le col la Hourquette d'Ancizan me faisant basculer en vallée d'Aure et ainsi rejoindre le village d'Azet, où je passe la nuit.
Vue depuis « La bergerie » à Azet |
J'y ai trouvé une auberge suffisamment isolée. Elle me permet d'avoir le sas nécessaire avant de reprendre contact avec ma vie, demain soir. Le dernier trajet de ce voyage est pour demain.
L'Aragon, poésie d'un voyage, c'est fini!
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