Voilà un samedi pas comme les autres. Je pars. Je pars seul. Je pars seul à moto. Je pars seul, à moto, pour la journée, pour une balade et une ballade. Oh!! J’ai bien essayé d’avoir des compagnons de route. Le succès n’est pas au rendez-vous sur ce point.
Pourtant, je veux des souvenirs avec vous, des images de chez vous, des voyages avec vous... Je me sens bien chez vous. C'est, bien sûr, une déclaration... Ma déclaration.
Aujourd’hui, je conjugue moto, Montagne Noire, ma destination et le vague à l'âme d’une ballade mélancolique. Je vise « une clairière » toute particulière située, justement, près du point culminant du massif de l'Espinouze dans le département de l'Hérault. Cette boucle est comme un sous-ensemble de la boucle de Sainte-Afrique (Voir ici). Si vous l’avez lu, vous savez de quelle « clairière », je parle...
Itinéraire suivi:
La Montagne Noire constitue le piémont Sud de notre grand Massif Central... Ça, tout le monde le sait... Mais, j'ai découvert, en préparant cet article, qu'un débat existe entre géographes et géologues... Les géographes considèrent que la Montagne Noire est exclusivement constituée du massif de l’extrémité Sud du massif central. Pour les géologues, la Montagne Noire va de Castres à Camares et englobe ainsi, le massif de la Montagne Noire, le Sidobre, l'Espinouse et les Monts de Lacaune. Je dois dire que ma tête penchait du côté des géologues.
Massif Central |
En attendant le réveil des sens, je réveille le corps puis l'esprit. En effet, avant de me lancer dans cette journée, je la prépare mentalement, comme je le fais chaque matin. Ou, pour être tout-à-fait exact, je prépare mon corps et mon esprit à comment je veux être sur toute cette journée. Ben oui! Je choisis bien mes vêtements... Alors ? Pourquoi ne pas choisir comment je veux être aujourd’hui.
Quand je suis seul, que je peux rêver que vous êtes là tout près de moi. Je peux m'imaginer tout bas... C'est, bien sûr, une déclaration. Ma déclaration.
A 8h00, il fait déjà chaud et lourd. Le ciel toulousain, un brin menaçant, est couvert et sombre. « L'humidex » grimpe allègrement. Rouler, le fait descendre. Cela devient vite plus agréable que de s’arrêter.
La montagne se distingue au loin. La plaine et les terres cultivées laissent progressivement place au massif forestier. J'aime cette forêt, dense et sombre, presque sauvage, constituée de sapins, d'épicéas, d'admirables futaies de hêtres et chênes ainsi que d'énormes châtaigniers. J'entrevois un panneau indiquant un mirador. Je m'engage sur ce chemin forestier. Une légère brume de chaleur voile l’horizon.
Faute de temps, je ne vais pas jusqu'au hêtre de Saint-Jammes. En prenant la direction d'Arfons depuis Soreze, vous tomberez forcément dessus. On ne peut s'y rendre qu'à pied. Plus d'informations sur le site de l'office de tourisme du Tarn.
Juste deux ou trois mots d'amour, pour vous parler de nous... Deux ou trois mots de tous les jours... C'est tout.
Je poursuis au Nord-Est et rejoins le Sidobre tout en contournant Castres. Ici, la température chute encore. Je tombe à 19 degrés. La sensation orageuse a disparu. Qui dit Sidobre, dit que, dans ton jardin, tu as quelques cailloux de granit… J’adore, aussi, ce coin.
Je ne pourrai jamais vous dire tout ça. Je voudrais tant mais je n'oserai pas. J'aime mieux mettre dans ma chanson... C'est, bien sûr, une déclaration... Ma déclaration.
Après avoir quitté les rochers rondouillards du Sidobre, j'entre sur le vaste plateau d'Anglès situé entre les monts de Lacaune et le massif de l'Espinouse. Au passage du village, un panneau « foire à tout » attire mon œil. Il est presque 11h00, c'est juste le bon moment de prendre un café.
En poursuivant sur la D55, je longe le cours d’eau de l’Agout, ainsi que son pendant, le lac de La Raviège, situés tous deux à une dizaine de kilomètres plus au nord. Je passe du Tarn à l'Hérault peu-après la commune de La-Souque. Le changement de département marque également le changement de climat, ou pour le moins, le changement d'humidité et de température. Je gagne quelques degrés et un air bien plus sec.
C'est, bien sûr, une déclaration... Ma déclaration.
Anglès |
L'Arn |
Je quitte la D55 pour la D907 venant de Saint-Pons-de-Thomières. Elle m'emmène à une altitude de 941 mètres au col du Carabétou. La route, fraîchement gravillonnée, me donne l'impression d'être sur un tapis volant... Si tant est que je puisse savoir quelles sensations on éprouve sur un tapis volant... Je ne trouve pas cela désagréable. Depuis que j'ai appris à rouler sur toute sorte de revêtements, je n'ai plus peur.
Je tombe en extase au passage d'un sous-bois. Je m'arrête et observe. Les arbres sont majestueux. Des couleurs se dégagent, somptueuses. Le fossé, doré par l'ocre des feuilles en décomposition, met particulièrement en valeur, l'alignement des troncs, fiers et vigoureux. Ceux-ci parcourus de tâches de mousse, léchés par le lierre et décorés par les lichens dégagent également des nuances, une ambiance... La lumière est belle. Je trouve cet instant doucement beau.
J'aime quand vous êtes près de moi. J'aime quand vous n'êtes pas là. Je pense à vous. J'aime quand vous souriez. C'est, bien sûr, une déclaration... Ma déclaration.
A 11h45, j'arrive à Fraysse-sur-Agout et franchis, une nouvelle fois, le col de Fonfroide. J'y passe si souvent... Je pars sur la D53 en direction de Cambon-et-Salvergues.
Lors de mon premier passage ici, je pensais que le village s'appelait effectivement Cambon-et-Salvergues. La carte et les panneaux indicateurs l'annoncent comme tel. Or, le premier village s'appelle Cambon. Le second, un peu plus loin sur la D53, se nomme Salvergues. Celui-ci semble être un hameau sans habitant à l'année. La commune de Cambon a une particularité. Le sommet du massif de l'Espinouse, le point culminant de l'Hérault, y est tout proche.
Je veux des souvenirs avec vous, des images avec vous, des voyages avec vous. Je me sens bien quand vous êtes là. C'est, bien sûr, une déclaration... Ma déclaration.
Il est tout juste midi quand je me gare en surplomb de l'Agout, au pied de l'église. Mon rendez-vous, à « La Clairière », est à midi trente. J'ai encore le temps... Je déambule et me dégourdis les jambes dans le village. Je l'en apprécie davantage.
Quand je suis seul et que je peux rêver. Je rêve que je mange vos plats. Je rêve que je vous fais tout bas... Une déclaration... Ma déclaration.
A 12h30, j'enfourche ma moto et me rends à ce fameux rendez-vous.
Comment le dire ?
Il est assez rare que je consacre un article entier à une rencontre culinaire... Bistronomique... Gastronomique... Bigrement...Sympathique. Je crois que c'est la quatrième fois.
C'est bien sûr, une déclaration... Ma déclaration
« La Clairière » est donc un restaurant situé à Cambon. Sous le même nom, on trouve un gîte constitué de petits appartements, mais également d'une magnifique roulotte, un peu isolée du tumulte cambonesque et de sa, toute récente, « route du rhum »... La partie gîte est gérée par la commune. Les locaux de la partie restaurant sont loués à un couple, Emma et Pascal.
Rarement, ai-je été happé aussi bien par une cuisine que par les gens qui la manigance, la mitonne, la sublime. Les locaux ne sont pas somptueux. Les couverts ne sont pas en argent. Non! L'argent, c'est le sourire d'Emma. L'or, ce sont les mains de Pascal. Ici, leurs cerveaux fusionnent et imaginent des plats pour le plus grand bonheur de tous les sens de leurs convives. Converser avec eux n'est vraiment pas un déplaisir. Les valeurs qui règnent ici ne sont pas bien loin des miennes. Ça doit être cela, les secrets d'« UNE RENCONTRE ».
La pause dure une heure et trente minutes. Je ne peux la prolonger plus longtemps. C'est ma deuxième fois ici. Ce ne sera pas la dernière. Je prends congé de mes hôtes. Je rejoins le Lac du Laouzas par de sublimes chemins vicinaux.
La pluie commence doucement et s’intensifie jusqu'à devenir averse quand j'aborde les Monts de Lacaune. Cela m'oblige à m'équiper. Une bonne heure passe à vitesse réduite et conduite contrôlée. La pluie s'arrête à la sortie de la montagne près de Roquecourbe. Le temps de rouler une trentaine de minutes et sécher l'équipement, je m'arrête et le retire avant mon entrée dans Lautrec.
Cette balade à « La Clairière » se termine. Une ode à la simplicité gastronomique et à une brève histoire de temps où résonne l'amour dans l'accueil, les plats servis et le chemin parcouru. Quelque chose de doux et agréable en somme… Cela mérite bien une ballade.
Les mots sont, bien sûr, empruntés à Michel Berger et France Gall. Vous les aurez reconnus.
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