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La Toscane ? Non! Le Tarn - A contre courant

Un froid glacial est annoncé. Le soleil, pour autant, est aussi prévu pour cette journée. Les augures météorologiques indiquent que ce sera, sans doute, le dernier jour de beau temps avant une période de durée indéfinie. Bref, le genre de situation qui incite à prendre une décision rapide : faut que je me tire pour la journée puisque je ne pourrai pas faire de moto pendant un petit bout de temps... Car, le froid? Oui! La pluie ? Non! Cela fait un moment que j'ai envie de remonter le Tarn (la rivière, à toutes fins utiles), ce sera Aujourd'hui. 

Pont d'Ambialet
 

Itinéraire: 
 
 
Je n'ai que la journée, je suis donc obligé de me limiter. Depuis Toulouse, je vais trouver le Tarn à la Magdelaine-sur-Tarn. Je connais déjà les rives bordant le trajet entre la Magdelaine et Albi. Je suivrai le cours d'eau avec plus de hauteur. Je le retrouverai à Saint-Juéry, là où on trouve le "saut du Tarn". Puis je remonterai, au plus près des berges de la rivière, jusqu'à Saint-Pierre avant de suivre le Rance, un de ses affluents, et rejoindre la route du retour. Ma remontée du Tarn correspond à ce qui est surligné en rouge sur le plan ci-dessous. Il est de coutume d'entendre et lire que le département du Tarn répond au petit nom de «petite Toscane de France». Voyons cela - Du vignoble, des collines délicieusement arrondies, de la forêt, des petits châteaux, etc... La similitude n'est pas feinte... 
 
 
 
8h30 : contact. Le thermomètre de la moto affiche 1 degré. Il devrait évoluer très modérément autour de ce chiffre toute la journée. Je sors de Toulouse par Launaguet. Le soleil darde ses rayons, doucement. Arrivé près de Saint-Loup-Cammas, au détour d’un virage sur le chemin de la Plane, la lumière matinale inonde le panorama sur Toulouse et sa périphérie. Le ton de la journée est donné: une ambiance froide, sèche et bigrement lumineuse... 
 
Toulouse depuis Saint-Loup-Cammas
 
Je trouve la rivière attendue à la Magdelaine-sur-Tarn. Je dois maintenant rejoindre le chemin des crêtes à Layrac-sur-Tarn par la D15. Le chemin des crêtes ? Je l’ai découvert, il y a un an lors de cette balade dans l’Est Toulousain. Je ne m’en lasse pas. La route de Montvalen, la D71, me fait basculer dans le département du Tarn. Les villages sont superbes. Certains plus que d’autres. Je m’arrête à Grazac, attiré par la spécificité d’une église et de la place qui l’entoure. Grazac est a la croisée de la plaine du Tarn, des coteaux de Montclar de Quercy et à la limite du Gaillacois. L’église Sainte-Anne, au bourg de Grazac, attise ma curiosité. La propreté de ses murs, son clocher à deux niveaux sont du plus bel effet par ce soleil froid et encore rasant. Ce type de clocher n'est pas très fréquent. Malheureusement, cette église ne fait l’objet d’aucune information spécifique sur Internet… Si ce n’est qu’elle a été sauvée de l’effondrement par un procédé, moins onéreux qu’une réfection standard, mis au point et découvert par un Tarnais, en 2013. 
 
Eglise Ste Anne de Grazac (Tarn)
 
La plaine du Tarn depuis Grazac (Tarn)
 
Je reprends la route. Mon objectif est de rejoindre Saint-Juéry sans entrer dans Albi. Pour se faire, ma route passe à Cahuzac-sur-Vère par la D1. Je remonte presque jusque vers Carmaux. Il est bientôt 10h30. Je résiste au froid grâce à mon équipement. Pour autant, je ne dirais pas non à un café chaud... Le tout est de trouver l'endroit adéquat. Je quitte la D600 au-dessus de Larroque. Cette petite route m'offre l'espace pour m'arrêter et faire chauffer ma tasse. Je suis pile-poil à la verticale de Terssac, où résident un couple de bons amis. Sans le Covid et son cortège de restrictions, je serais sûrement au chaud dans leur cuisine. 
 
 
 
Un peu plus tard, je croise la N88. Elle me fait descendre vers les faubourgs d'Albi. Je bifurque sur la D97 afin de rejoindre Saint-Juéry et le Saut du Tarn. Le Saut du Tarn ? C'est une chute d'eau de vingt mètres, issus du chaos rocheux, dans le lit de la rivière. C'est aussi une ancienne usine métallurgique qui profitait, entre autres, de la force hydraulique de la rivière à cet endroit. Chacun de nous (peut-être devrais-je limiter aux plus de 50 ans...), s'il a eu un grand-père un peu bricoleur ou jardinier, doit s'en souvenir... C'est ici qu'était fabriqué les faux et autres limes de l'usine Talabot. Auguste, mon grand-père, avait ces outils. 
 
Le Saut du Tarn - partie amont
 
Le Saut du Tarn - Partie aval
 
A partir d'ici, je colle à la rivière. Je suis déjà passé par ces routes, mais le temps était pluvieux et je n'ai pu profiter pleinement des paysages. Je remonte donc la rivière au plus près de son lit, par la D72. Un incroyable réseau de tunnels permet de franchir, facilement, les amas rocheux et les diverses collines. Ces tunnels sont particulièrement étroit. Leurs longueurs varient de quelques dizaines de mètres à quelques centaines. Chaque croisement de véhicule se fait à vitesse réduite. Il n'y a pas de zone de secours, pas d'espace de sauvegarde, aucune possibilité de franchir ces tunnels à pied. Toutefois, ils sont, un peu, éclairés. 
 
Tunnel entre Marsal et Fabas
 
 
 
Cela m'amène à Ambialet et sa célèbre boucle. En effet, c'est ici que le Tarn dessine une boucle de trois kilomètres. Cette boucle forme une presqu'île. Cet isthme est le plus étroit d'Europe. Ambialet est construit sur cette langue de terre. Les photos, au début de cet article et celle qui suit, sont prises depuis le point rouge sur le dessin ci-dessous.
 
Dessin original venant de ce site


 
Ambialet
 
Je prends le tunnel à droite. Celui qui passe sous l'église "Notre Dame de la Capelle". La D77 me permet de continuer la remontée du Tarn. Je vais jusqu'au village de Saint-Pierre, étape ultime au bord de la rivière suivie. Là, je franchis le pont sur le Tarn. De l'autre côté, je suis en Aveyron. Je change aussi de rivière. Je vais maintenant suivre et remonter le Rance. Alors certes, je suis passé dans le département de l'Aveyron, mais la carte m'apprend qu'en suivant Le Rance, je reste sur la ligne frontalière Tarn-Aveyron, jusqu'à Frayssines en tout cas. 
 
Passage sur le Rance à Plaisance
 
Eglise St Laurent à Plaisance
 
A Frayssines, la route et la rivière "Le Rance" s'enfoncent un peu en Aveyron. Il est midi passé. Le thermomètre oscille depuis quelques kilomètres entre -1 et 1 degré Celsius. Je découvre, d'ailleurs à cette occasion, que le risque de verglas se matérialise au tableau de bord par l'affichage classique du flocon de neige, mais aussi par un affichage bleu clignotant de la température. 
Il faudrait que je trouve un endroit pour déjeuner. Quelque chose m'offrant une table, de quoi m'asseoir et un peu à l'abri du vent pour éviter de congeler sur place. Le camping, déserté, de la vallée du Rance à St Sernin-sur-Rance permet mon installation. 
 
 
Oups, non ! Ca, c'est la table du jour de Noël...  Aujourd'hui, c'est plutôt comme cela : 
 
 
Le Porc au roquefort a du mal à chauffer correctement. Le froid pique un peu, tout de même... La recharge de gaz de mon réchaud est en fin de vie. Je crois que c'est le repas le plus rapide que je n'ai jamais pris... Les gants me manquent et j'ai hâte de remettre mon casque... Pas de sieste en plein air aujourd'hui. 
 
A 13h15, je repars. La D607 m'amène au point le plus oriental de cette balade. Le croisement entre D607 et D89 marque la bifurcation du retour: C'est le village de Laval. Je reviens dans le département du Tarn. 
 

 
 
 
Je ne suis pas très loin de Lacaune maintenant. La neige est tombée par ici, sans doute en début de la matinée ou la fin de la nuit. Une fine couche recouvre les prés et autres champs labourés. Soudain, sur ma droite, je vois une tâche sombre courir. C'est un animal. Il est caché par un petit talus. Je ne vois que le dos. Il est à une vingtaine de mètres de moi. Un chien ? Non, le talus disparaît et c'est un magnifique sanglier qui apparaît. J'adapte mon allure. Il traverse devant moi pour rejoindre la forêt de l'autre côté. 


J'arrive au barrage du Razisse et au château de Grandval. Le malheureux château, perdu au milieu de l'étendue d'eau, est presque totalement en ruine maintenant. Ce château date du XIVe siècle. Il était magnifique, d'après la littérature...  A partir de la 2ième guerre mondiale, il sert d'abri aux FFI. Il fini par être incendié par l'ennemi avant d'être totalement pillé puis englouti par les eaux à la mise en oeuvre du barrage. A présent, selon la saison et la hauteur d'eau, les ruines apparaissent plus ou moins. 
 
Tiens! Après le sanglier, c'est maintenant au tour d'un chevreuil de me tenir compagnie sur quelques mètres. 

 
 Me voilà au terme de cette journée de 360 km. Je ne suis pas mécontent de retrouver la chaleur du logis. 
 

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