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Balade au cirque

Oui, balade au cirque. Dans les Hautes-Pyrénées évidemment. Mon dernier passage dans le coin, pour une randonnée familiale, date d'il y a 12 ans. Aujourd'hui, ce ne sera qu'un passage rapide compte tenu du kilométrage à faire sur la journée. 


Je laisse kurviger me concocter l’itinéraire. Quelques informations à lui donner tout de même: je veux aller là-bas par des routes un peu sinueuses, pas de voies rapides, pas de péages, et en évitant les voies principales. Le retour doit passer par le col du Tourmalet, le col d'Aspin et par une bonne portion d'autoroute à péage. Et oui!! Je vais franchir un nouveau palier de rodage. Celui des 2000 km.

Itinéraire suivi :



Et en effet, Kurviger me fait passer par des endroits magiques à moto. Il y a d'abord la rituelle D3 pour aller de chez moi à Ciadoux, puis les gorges de la Save. La température reste fraîche pour le moment. Un peu avant Lannemezan, je bascule de Haute-Garonne dans les Hautes-Pyrénées. Après Capvern, la route est forestière, parfois escarpée et toujours étroite.

C'est un régal, jusqu'à ce que je rejoigne la D913 montant à Luz, Gèdre et Gavarnie. Visiblement, je ne suis pas le seul à avoir eu l'idée de venir dans le coin... La montée, de plus en plus lente, est entrecoupée d'arrêt. Heureusement, à moto, je m'en sors un peu mieux que les automobilistes. J'arrive à Gavarnie. On ne peut pas monter plus haut. La route est barrée aux véhicules. J'avais dû venir dans une période moins fréquentée. Dans mon souvenir, je vois la traversée du village et un parking près du départ de randonnée. Là, on se croirait sur la promenade des Anglais. Que de monde!
Et que c'est moche!! Je parle du village. Mon souvenir n'est pas celui-là. Le cirque est bien là, devant, majestueux, envoûtant et presque menaçant pour la sensation d'enfermement qu'il procure. Non!! Les maisons sont moches. Les bâtiments sont hideux. Ils défigurent le spectacle du cirque. Certes, partir en randonnée permet d'effacer cette vision. C'est sans doute ce qui m'est arrivé précédemment. Je n'ai gardé que le souvenir de la merveilleuse balade faite avec mes enfants jusqu'au pied de la cascade et dans les hauteurs. Loin de ces maisons et commerces de soi-disant souvenirs.
Je pars sur la droite, vers une zone où il n'y a personne pour le moment. C'est un peu en hauteur. Je trouve une perspective dénuée de blocs disgracieux. Il y a un banc à proximité. Une petite église, le cimetière. Je crois que j'ai trouvé l'endroit idéal pour me poser, un court instant, dans ce village. Le cadrage doit être un peu serré.
Il est midi. L'ambiance est sans équivoque, ça sent l'arnaque à touristes. Il y a bien trop de monde. Je ne vais pas déjeuner ici. Peut-être plus bas à Gèdre ? Ou... Si j'allais voir du côté de cette petite route qui partait à gauche quand je suis monté. Juste après Gèdre. Je pars par là.
C'est la D922 qui conduit au cirque de Troumouse. Il est plus vaste que son voisin. Là, je suis bien mieux.
En temps normal, la fin de la route est normalement accessible via une rétribution. Aujourd'hui, c'est ouvert et libre d'accès. Il y a du monde là aussi, mais moins qu'à Gavarnie. Tout au bout, je trouve l'auberge du Maillet pour me restaurer. Rien d’exceptionnel sur le plan culinaire, mais des gens aux yeux sympathiques puisque je ne vois pas le bas de leurs visages! La terrasse et le peu de parasols sont déjà pris d'assaut. Il reste bien quelques places, mais en plein soleil. Et la distance sociale, nécessaire et à la mode en ce moment, n’est pas respectée. Pas pour moi! Je m'installe à l'intérieur.

A 14h00, il est temps que je reparte. Le bétail a décidé de rejoindre d'autres pâturages visiblement. Il y en a partout. La descente me fait apercevoir l’entrelacement des multiples lacets par lesquels je suis monté.
Depuis le matin, mon GPS me fait une farce. La route entre Barèges et La Mongie est impossible d'après lui. Je suis certain du contraire. Le mystère des cartes de GPS est, parfois, insondable pour le néophyte. Après avoir retrouvé la route de Luz, je bifurque donc vers Barèges sur la D918. Le Tourmalet, puisque c'est de ce col dont il s'agit, culmine à 2115 m. Le soleil brûle et, en bas, la canicule a recommencé. Là, les 20 degrés sont bien agréables. Le panorama, côté Barèges, est superbe. La cartographie du GPS est bien dans les choux. Il boucle sur le recalcul de l'itinéraire... Il persiste à me dire de faire demi-tour... Mais, je reste calme.
La vue, côté La Mongie, est totalement défigurée par un bâtiment noir horrible. A mon précédent, passage ici, il n'existait pas... Je refuse de m'arrêter prendre en photo cette horreur. J'attends de descendre un peu et trouve une vue dégagée. Malheureusement, le parking est un peu en pente. La première, que je croyais en place, est mal engagée. A peine suis-je descendu que je sens la moto partir légèrement sur l'avant. La béquille latérale glisse... Je ne peux qu'accompagner la moto qui va toucher le sol doucement. Bon!! Ben voilà!! Elle est baptisée à 2120 km. J'en profite pour checker les protections apportées par les pare-carters et voir si tout est bien protégés. A priori, pas tout à fait... Je vais encore devoir faire appel à un certain "Christophe" de Temersit (Non! il n'est pas noble, il s'agit du nom de l'entreprise). Je relève la bête.
A Ste Marie-Campan, je continue sur la D918 pour le col d'Aspin, passer en vallée d'Aure et rejoindre Arreau. Autant le Tourmalet est minéral vue l'altitude, autant Aspin est forestier. J'adore sentir la forêt en passant à moto. J'adore voir la densité des troncs, les jeux de lumière et d'ombres... Pas mal de monde aussi par là... Cyclistes, automobilistes, randonneurs... Mais toujours moins que la cohue du matin. 


Arrivé à Arreau, il me reste une vingtaine de kilomètres pour rejoindre l'A64. Pour une fois, je prends l'autoroute. Je suis à plus de 2000 km avec la béhème. Le nouveau palier du rodage est à 6000 tr/min. Je dois donc décrasser et faire tourner le moteur quelques dizaines de minutes entre 5000 et 6000 tr/min. A ce niveau, seule l'autoroute le permet... Sans en abuser. Je suis chez moi en 1 heure. Je crois que mon problème de mal au cul est réglé... Je confirme cela lors du voyage à venir et je vous dis quoi! 


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