Là ou la terre se finit (5) : le retour

Le temps du retour est arrivé. Ma route se dirige, maintenant, vers l’Est. Je sors de Galice pour revenir dans les Asturies, passer en Castille y León et terminer ce passage dans le nord de l’Espagne par le pays basque. Cette fois, ce sera dans les terres pour passer voir Iker rencontré l’an passé en revenant de Tolède (voir ici).

Mardi 14 mai, départ de Lugo, destination León. Pour cette route, mon choix se porte sur un bitume un poil plus large que précédemment. Histoire que je pousse un peu le moulin et passe moins de temps en selle. Mais, tout de même : Houston, j’ai un problème...

Itinéraire suivi :

En effet, le tube de fourche droit fuit. J’ai déjà eu ce problème durant mon périple Corse et Sarde (voir ici) l’an passé. Hot Bike a fait le nécessaire en octobre dernier, à priori changement des joints spy et remplacement de l’huile. J’essaye de les avoir par email depuis 4 jours sans succès. Demain, j’essaye de les appeler pour avoir un rendez-vous, dès mon retour, vu que je repars avec la bécane début juin, pour le boulot. Il faut juste que ça tienne pour rentrer... Pour l'instant, la direction et les trajectoires n'en souffrent pas. 

Pour cette traversée de Castille Y León, j’ai réussi à trouver un parcours jamais fait auparavant. Quel régal... Je chemine de forêts en sommets et divers plateaux. Je croise, à nouveau, des motards, suite à ce retour en terre plus montagneuses. Les randonneurs, eux, sont toujours aussi nombreux. Dès que j’en vois un, il est quasi certain que je vais en voir une cinquantaine d’autres jusqu’au passage de cette croisée du chemin et de la route. Mieux vaut ouvrir l’œil pour éviter la surprise... 

Je suis à León vers 16h00. Je trouve difficilement mon hôtel, situé en plein centre, dans la vielle ville. Ou, plutôt, c'est: "comment arriver à moto jusqu’à la porte ?" qui est difficile. J'appelle, car j'ai bien trop de bagages à sortir pour une arrivée piétonne. Au final, la meilleure solution est une escorte par la police locale. Ce soir, je découvre cet endroit dont j’ai le sentiment qu’il va être bien agréable.

Pour déjeuner, j’ai trouvé quelque chose d’encore moins cher qu’hier (dix euros aujourd’hui - hier, c’étaient onze, café et boisson comprises). Une entrée de charcuterie ibérique et une double entrecôte (va savoir pourquoi elle est double)... Autant dire que ce soir, je veux quelque chose de léger. Après diverses pérégrinations, mon choix se porte sur un café et restaurant (ce n’est jamais facile de savoir en Espagne) plutôt huppé. Je choisis une salade de poisson fumé. Dieu!! que c’est bon. Depuis hier, j’ai envie de goûter un vin de la Ribeira Sacra. Je n’ai pas réussi à Lugo. J’essaye à nouveau. Le serveur me fait comprendre que c’est possible, mais il préfère me faire goûter un vin de Castille y León. Il me l’offre même. Comment refuser ? Pourtant, je sais dire "Non" aux dires de certains... Mais là, impossible. Un délice ce vin rouge. 

Mercredi 15 mai : C’est donc jour de visite. Je démarre juste après le réveil en me rendant sur la terrasse de ma chambre. Et là, oh!! Surprise. Je constate qu’une dame bien élégante a passé la nuit près de ma chambre. 

J'en ai croisé une, hier sur la route, sans être certain que c'était une cigogne tellement j'ai été surpris. Là, pas de doute. La suite montre qu’elles élisent domicile dans le coin.

J'appelle Hot bike avec succès après de multiples essais. Ouf, j'ai un rendez-vous, à la fin du mois, juste avant de repartir.

Je pars en visite. C'est « ma » deuxième ville de cette région après Ségovie l'an dernier. Je crois qu'elle n'a pas grand chose à lui envier. Sillonner le dédale de rues et de places est un régal. La muraille n’encercle plus totalement la ville comme à Lugo, mais elle a de beaux restes. La cathédrale est, d’après le guide, une des plus belles d’Espagne. 

Jeudi 16 Mai : L’étape est longue, aujourd’hui. Près de 400 km à faire. Dés 8h30, je suis en selle. Malheureusement, après 20 km, la route que je veux prendre est fermée. Le pont est en cours de reconstruction. Il y a une rivière à franchir et c’est le seul pont, à proximité, en dehors de ceux des diverses autoroutes. Je suis donc obligé de prendre l’autovia. 130 km plus tard, je retrouve une nationale, enfin. Il fait bien plus frais aujourd’hui. La température baisse encore quand je passe à proximité de parc naturel de « Montes Obarrenes ». C’est assez étonnant. Je roule depuis 30 km sur des routes rectilignes au milieu d’une forêt d’éoliennes énormes. Et, d’un seul coup, je tombe sur une descente vertigineuse qui donne sur une autre vallée totalement différente. 

J’entre dans le pays Basque peu après Trespaderne, après avoir suivi l’Ebre dans des paysages magnifiques. Depuis un bon moment, je retrouve des routes déjà faites, mais dans l’autre sens. J’ai une cible particulière pour aujourd’hui sur cette route. Il s’agit de « Salinas de Añana ». J’étais passé dans ce village il y a 4 ans, sans pouvoir m’y arrêter à cause du monde présent. Salinas de Añana, en photo, c’est comme cela : 

Je n’imaginais pas qu’il pouvait exister des usines à sel en zone montagneuse. Ici, je suis devant une des plus anciennes usines à sel du monde. Cela fonctionne depuis plus de 6500 ans. Le sel vient d’une ancienne mer qui date de plus de 200 millions d’années. C’est assez spectaculaire à voir.

A 16h00 je suis à Ormaiztegi. Le temps de prendre une douche et je passe voir Iker à son restaurant. Pas de chance pour moi, ce soir, le restaurant est fermé. C'est le cas tous les soirs du lundi au jeudi. Je l'invite à diner, quelque part, ailleurs, mais il est pris pour la soirée. Nos retrouvailles sont chaleureuses. Ils restent encore quelques clients mais c'est la fin du service du déjeuner. Il m'offre un café et nous discutons un bon moment. 

C'est la fin de ce voyage. Demain, la météo prévue semble désastreuse, il ne devrait pas y avoir de prises de vues. Je fais étape à Pau avant d'arriver samedi, à la maison. Je mettrai à jour les derniers trajets (pour ceux qui veulent récupérer les gpx) dimanche.    

La boucle totale :

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