Je pars pour l’Aude, le massif des Corbières exactement. Bien connu pour son vignoble, je ne m'en délecterai pas aujourd’hui. Je m’égare dans la partie occidentale du massif. Celle où règne les légendes audoises, pleines de mystères, de fantastiques et autres utopies... J’ai bien choisi mon jour… Ce 24 juillet marque la fin de quatre jours à plus de 34°. Rançon de cette baisse de température, le ciel est couvert et grisonnant.
Le Lauragais est mon échappatoire de la banlieue toulousaine. Le cap, à 135°, vise le vignoble de la fameuse blanquette de Limoux. J’ai soigneusement choisi les plus petites routes possibles… Nous sommes au cœur de l’été. Les tournesols, magnifiques, explosent partout. Les moissons ont aussi commencé.
Au détour d’un croisement, celui de la D416 et de la D116 près de Generville, je tombe sur un stade hors du temps. Le terrain semble presque à l'abandon. Pas tout à fait tout de même, l'herbe n'est pas si haute. Son fronton « Stade de la Piège » m’interpelle… Qu’est-ce que cela veut dire ? En fait, « La Piège » est une région naturelle de l’extrémité Ouest de l’Aude. Et effectivement, je suis entré dans ce département depuis quelques kilomètres.
Les champs commencent à être fauchés. Les bottes de paille énormes et cylindriques trônent, majestueuses, au milieu des chaumes. J'ai une envie... Et si je faisais une photo de ma moto dans un champ de chaumes, au milieu des bottes ?
Les
vignes succèdent aux champs.
L'Aude et le vin... Toute une histoire... qui remonte au 2e siècle
avant J.C.. La culture de la vigne est la principale ressource
économique du département depuis le 17e siècle. Le premier vignoble que
je traverse est celui de Malepère.
Les vignobles d’Occitanie côté mer |
Le Malepère, c'est le terroir le plus à l’ouest du Languedoc. Il tire son originalité du merlot qui s’allie au cabernet, cot et grenache pour les rouges. Le cabernet franc a trouvé un allié de poids avec le Cinsault pour les rosés. Ces vins sont légers et fruités voir accompagnés de notes épicées.
Puis vient le vignoble de Limoux. Le plus connu est, sans aucun doute, la blanquette de Limoux, le premier vin effervescent de l'histoire. Ce n'est pas le meilleur des « Limoux ». J'apprécie grandement le blanc sec, moins célèbre, issu des cépages Chardonnay, Chenin et Mauzac.
Ca y est! Maintenant, je suis dans le massif des Corbières. J’entre dans les mythes et légendes de l’Aude… Celles que je côtoie aujourd’hui vont des chevaliers Cathares, passe par l’abbé Saunière avec la question du trésor des Templiers et arrive aux lutins Bug et Arach, avant de s'illuminer dans une fin du monde bizarre… Bizarre! Vous avez dit bizarre.
La petite partie située à l'intérieur du trait bleu, au Sud-Est, sur la carte ci-dessous précise mes lieux de passage.
J’arrive à Rennes le château. Ce village de 91 habitants concentre un des mystères les plus fous de l’histoire audoise… Comment un curé, sans le sou en 1895, devient un riche homme d’église quelques années plus tard… Aurait-il trouvé le trésor des Templiers ? Pour le coup, les constructions et la légende qu’il a laissé dans ce village attirent toujours en 2021. Ne serait-ce que pour le panorama depuis la place du village à proximité de la tour Magdala, il faut s’y arrêter.
L’été, pour entrer dans le village, la dîme est de 2,50 € avec obligation de se garer au parking prévu à l’entrée.
Je n’ai pas beaucoup de temps, mais je rentre tout de même dans la fameuse église Marie-Madeleine. Passé l'inscription du porche « Ce lieu est terrible », les yeux bleus du diable m’accueillent... Au-dessus de lui ? Le bénitier vide en ce temps chargé en virus. Au fond, les inscriptions à décoder sont bien toujours présentes. Cela fait maintenant des dizaines d'années qu'elles interpellent le monde... Indices ? Ou pas... Les fouilles sont maintenant interdites dans la commune, fort heureusement.
J’avais fait une balade ici à Noël 2015 (voir ici). Le village est toujours aussi beau. Il y a plus de monde qu'à l'hiver. Trois restaurants sont ouverts. Hors saison, il n’y a rien… Les tarifs, plutôt prohibitifs, ne me conviennent pas… Il est midi, je repars.
J’arrive à Bugarach, l'autre village audois mondialement connu... Ici, deux légendes se percutent : celles des lutins Bug et Arach et celle qui fait qu’en 2012 certains illuminés considéraient que c’était le seul endroit au monde où il fallait se trouver pour être sauvé du cataclysme… Cette dernière n'est d'ailleurs pas une légende audoise...
En 2021, la fin du monde, ratée en 2012, est toujours proche. Aux dires des « experts », les calculs, faits avant 2012, étaient erronés… Incroyable!!! Maintenant, la fin du monde est pour 2027… Un jour, les calculs de ces « experts » tomberont-ils juste ?
Pour l’heure, je ne monte pas au Pech, le point culminant des Corbières. Non! Cet espace minéral n'est pas pour moi aujourd'hui. Je continue jusqu’à Gincla, une table m'attend là-bas… En descendant vers Caudies de Fenouillède, je fais une courte incursion dans le département des Pyrénées-Orientales avant de revenir dans les Pyrénées Audoise.
J’arrive à Gincla. L’hostellerie, repérée lors du trajet retour de ma virée en Ribeira Sacra (voir ici), est ouverte. En Juin, les restaurants étaient encore fermés en France. Je m’étais cassé les dents sur le portail en me promettant de revenir un jour prochain. C’est chose faite aujourd'hui… Voir les Coins du Babaz.
Vers 14h30, je prends la route du retour, celle d'une déambulation médiévale au son des trompettes de la troupe de Simon de Montfort. Ce n'est pas une marque de foie gras, mais le pourfendeur des Cathares. Oui! Je passe maintenant chez les Cathares. Enfin, je passe près des ruines de leurs châteaux, devrais-je plutôt écrire. Celui de Puilaurens d'abord, juste après la sortie du restaurant en descendant la magnifique D22 au bord de La Boulzane. Il est juste face à moi, un petit peu sur ma gauche, sur son piton rocheux.
Je me faufile dans le canyon sinueux des gorges de l'Aude. Comme à chaque passage, ce défilé de la Pierre-Lys, vertigineux et grandiose, m'emporte. Je passe le trou du curé, creusé à même la roche au XVIIIe, et arrive, finalement, à Quillan, la capitale touristique et géographique des Pyrénées audoises. Je monte le col du Portel et profite du panorama au sommet.
Puis ce sont les ruines des châteaux Cathares de Puivert, de Chalabre, et enfin de Lagarde avant de rentrer au bercail.
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