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Le projet Perse - Source d’inspiration (6)

Mardi 22 octobre : Natacha et moi sommes à la moitié de notre voyage en Iran. Ce matin, le réveil sonne à 6h00. L’hôtel a fat le nécessaire pour qu’on puisse prendre un p’tit dej à 6h30. Un taxi affichant 670 000 km (le chauffeur en a sans doute un peu moins) au compteur nous transporte à la gare routière. Un mot sur les taxis Iraniens: De tous les pays que j’ai fait (et il commence à y en avoir quelques-uns), c’est la toute première fois que je n’ai pas besoin d’être vigilant. Je sais qu’il n’y aura pas d’arnaques. Nous partons pour huit heures de bus VIP. Huit heures c’est long. Ça laisse le temps de réfléchir, de penser, d’écouter de la musique, de lire. Justement, je dédie cet article à Collin Audibert et à toute son équipe de Road Trip magazine.



 Collin, c’est le rédacteur en chef de Road Trip. A plusieurs occasions, nous avons été en contact pour diverses contributions dans son magazine. Je ne le connais ni intimement ni physiquement, mais notre dizaine d’échanges d’e-mail a toujours su faire passer quelque chose allant au-delà des mots écrits. Il faudrait d’ailleurs que je vois si on pourrait provoquer une rencontre lors de son prochain passage dans le sud-ouest. Une des motivations de faire un voyage en Iran vient d’un article publié dans RoadTrip quelques années plus tôt. Je ne me souviens plus du numéro et je n’ai pas mon stock de magazine avec moi... Cet article était, en fait, les lettres des personnes ayant participé à un raid à moto de l’agence T3 reliant Paris à Pékin. Plus particulièrement, les passagères si ma mémoire ne fait pas défaut. Mon souvenir en voit une bonne dizaine. Toutes ces lettres ne parlaient presque que d’une chose : la claque qu’ils avaient prise en passant en Iran. 

J’avais donc envie de prendre cette même claque (les voyageurs sont, parfois, un peu masochiste).



Nous sommes maintenant, ma fille et moi, dans le bus pour Shiraz. Il est 8 h pile. Le bus démarre. Les sièges sont plutôt de type pullman. Bon rembourrage, reposejambe, inclinaison possible pour dormir. Au bout de quelques kilomètres la montagne arrive avant de laisser place, à nouveau, au désert. Nous sommes tous deux confortablement installé. Natacha regarde une série sur son téléphone. La route est plutôt chaotique. La chaleur commence à monter, donc les rideaux sont tirés et la climatisation fonctionne. Je ne pourrai pas prendre de photos aujourd’hui. Il se trouve que n° 56 de Road Trip a été livré la semaine avant mon départ en Iran. Je l’ai donc dans mon sac. Chacun fait comme il veut pour lire un magazine. Pour ma part, RT (comme on dit entre initiés) se lit comme si on déguste un bon vin. Je l’ouvre, d’abord pour en feuilleter rapidement le contenu, et voir si la promesse attendue va être réalisable. Ensuite, je lis le mot du rédac chef comme si je lisait la description de la provenance du cépage, pour en savoir un peu plus. Et puis, ces choses là sont toujours bien écrites. Ensuite, je passe aux premiers articles du début. Ils sont assez court et mettent dans l’ambiance comme lorsque que je regarde la robe de ce vin que je me prépare à déguster. Ensuite, je feuillette la totalité des pages pour regarder rapidement les photos comme lorsque je sens le nez de ce vin qui va bientôt arriver en bouche.  Et, enfin, je plonge dans un article. C’est la première gorgée, celle qui va faire dire si j’aime ou pas.



Dans ce RT n°56, cette première gorgée correspond à l’article de JJ Aneyota : « Baignade au milieu des tigres ». Article particulièrement bien écrit qui laisse l’imaginaire s’envoler. Ma deuxième gorgée est l’article de Collin sur « Mythes et merveilles de Transylvanie ».  Forcément, celui-ci à une résonance particulière compte tenu de mon passage dans cette région de Roumanie en 2016. Je repense à cette ville de Sibiu, à Ioan et à toute sa famille. Ainsi qu’a tous les autres rencontrés durant ce formidable voyage. Deux articles d’un coup, je frise l’ivresse. Vu le terrain où je suis, la patrouille peut me rattraper. Je dois arrêter pour aujourd’hui. 

Cela fait un moment que je n’ai pas écouté de musique. Du coup, je pose, sur mes oreilles, cette fabuleuse invention qu’est le casque à réduction de bruit. Mes yeux se laissent accrocher par les morceaux de paysages apparaissant au travers des vitres du bus. Diable, c’est tout de même bien joli tout cela. Je me serais bien vu là avec ma moto... Dans cet univers minéral et de sable. Oui! C’est sûr, j’aurais adoré... Au gré des soubresauts dus à la route particulièrement abîmée, j’ai la sensation de revivre des sensations déjà vues en conduite moto. Puis, je m’endors... Je plane et sors de mon corps...



Et me voilà, casque sur la tête, au guidon de ma Guzzi Stelvio, dans ces montagnes, avec les sons de Ayo et Angèle dans les oreilles. Bizarrement, je n’ai pas encore le souffle du vent et de la vitesse. Mais cela ne saurait tarder. Le cerveau, correctement stimulé, est une bien belle machine, non ? 

A mon réveil, il est presque midi. 5 heures ont passées à la vitesse de la lumière. Le chauffeur s’arrête pour une pause de cinq minutes. Je file aux toilettes et me trompe... Je suis chez les femmes. Pas facile quand on ne lit pas le Persan... Il me faut maintenant coucher sur la tablette ce qu’il vient de m’arriver. Je cois que les 3 heures restantes vont passer très vite également. 

A 15h00, nous arrivons à Chiraz. Natacha est passée maître dans l’art de dégoter un guest house au bon prix, bien situé et agréable.



Merci Collin. A toi, et à toute ton équipe.  

1 commentaire:

  1. salam aleykoum les Amis , je viens de recevoir votre mot de Yard et friendly hôtel
    ça fait battre le coeur de revoir ces lieux magiques ..; ce vieux peuple si accueillant !!
    profitez de chaque jour on est pas sur d'y revenir ....
    à bientôt de se voir trustent

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