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Corse et Sardaigne (3) : On dirait le sud.

Mes deux nuits à Ota impliquent quelques changements dans mes itinéraires. Ce 7/09, je dois être à Bonifacio afin de rejoindre le seul hôtel réservé avant mon passage en Sardaigne. Le kilométrage est plutôt élevé. Je ne sais pas dans quel état sont les routes et ne connais pas leurs difficultés. Je passe à Corte. Ensuite, deux options s’offrent. Soit je poursuis l’itinéraire prévu qui remonte pour ensuite rejoindre Aleria, soit je prends le plus rapide après Corte pour rejoindre Aleria et Bonifacio. Choix cornélien s’il en est... Ressentir la route prévue qui passe dans des endroits recommandés et sans doute magnifiques, mais qui amèneront à coup sûr une fatigue à gérer. Ou, aller au plus simple avec le risque d’être déçu. Là, quoiqu’il en soit, je vais le plus au sud de la France métropolitaine.






Itinéraire suivi: 





Hier soir, j’ai diné dans un restaurant ayant pour avantage d’être proche de mon camping et pour désavantage d’être éloigné du centre. Je le sentais bien cet endroit. Faut vous dire mesdames, messieurs, que je ne regarde jamais le menu avant d’entrer dans un restaurant. Seules mes impressions et mon ressenti comptent dans le choix. Parfois, ça tombe à côté... Il fut un temps où je consultais (je parle des sites spécialisés bien sûr) mais depuis quelques années je trouve que, tripadvisor par exemple, se trompe où alors qu’il y a trop d’anglo-saxons qui postent. Bref, je ne fais plus confiance à ce genre de choses réseautées (voir pour l’exemple Corse et Sardaigne (2)).  Je reviens à mon adresse d’hier soir. L’endroit est ciblé sur les spécialités corse donc, déjà, un bon point. Ils ne se perdent pas en conjectures de rentabilité touristique. J’ai délicieusement dîné. Une chose m’étonne à chaque fois dans ces contrées plutôt identitaires. J’espérais avoir quelques indications sur la route à prendre demain, après Corte, mais non, à chaque fois, ils ne connaissent pas. Ils maîtrisent leurs coins, mais jamais à plus de 80 km. C’est étonnant, non ?

Donc, ce matin du 7/09 (bon anniversaire à mon frère en passant) je pars à 9h00 en direction de Corte. Dès le départ, j’entre dans le vif du sujet. La route est étroite, à flanc de montagne et, ça monte dur. La D84 est vertigineuse. Elle m’emmène, d’abord à travers des forêts de pins (celle d’Aïtone), puis dans le monde minéral du massif du Cinto avant de passer dans le massif du Rotondo via le col de Vergio. 







Ce col culmine à 1478 m. La température à 11h00 y est de 14 degrés. Choses particulières qui m’accompagnent tout au long de la montée ou de la descente vers Corte : des chèvres et des cochons noirs. Ceux-là même qui fournissent ces délicieux fromages et cette charmante cochonnaille. Des bêtes élevées ainsi ne peuvent que donner le meilleur. Par contre, forcément, la moyenne horaire en est, indéniablement, diminuée si je ne veux pas finir sur le bas côté, en vrac, après un choc frontal avec des cornes ou des groins.




La forêt de pins Larici, les hêtres et les genévriers nains laissent place à un défilé rocailleux : le défilé de La Scala di Santa Regina, creusé par le Golo au fond de la gorge. Toute la descente vers Corte suit ce fleuve. Les rochers s’entrechoquent dans mon imagination. Tout est sans dessus-dessous. La caillasse, la roche semblent hostiles. Ce monde est désolé. J’ai l’impression de passer un corridor avant quelque chose de terrible. Mes sensations sont étranges et hallucinantes. Mais qu’est ce que c’est bien!! 









J’arrive à Corte. Autant la nature environnante est ravissante, autant, la ville semble quelconque. Je prends la petite D14. J’arrive à Erbajollo. Je longe une rivière bordée de chênes-liège. Ils me procurent l’ombre nécessaire au repas. La température est largement montée. Il fait 30 degrés. La fatigue commence à se faire sentir. Je troque l’habit du motard contre ma tenue d’été. J’adapte ma conduite à cette circonstance. Je décide de rejoindre l’axe principal conduisant à Aleria : la T50. Arrivé à Aleria, je mesure le bonheur d’être resté à Ota le jour précédent. J’aurai sans doute fait une terrible déprime en stoppant ici. La partie Est me semble bien quelconque après ce que je viens de faire ces deux derniers jours. La T10 me conduit à Bonifacio sans plaisir, juste le contentement de rouler sereinement, nez au vent et foulard imbibé d’eau pour rafraîchir les carotides. L’environnement devient, à nouveau agréable, juste après Solenzara. A 15h30 je touche mon but. 

8/09 : visite de Bonifacio et de ses proches alentours. Je pars, à pieds, pour le phare de Pertusatu. D’abord rejoindre le port et les quais, puis grimper les marches amenant à la chapelle St Roch. Je prends à l’Est par le sentier de Campu Romanilu. Fais chaud déjà... Il est 9h30 et la grimpette est rude. Je fais une pause à l’ombre, me retourne. La cité est là, dans toute sa splendeur. Ca requinque. 








Je continue vers l’Est. Au loin, le phare me donne la cible. Le sentier, très agréable, offre par endroit de l’ombre et par moment le vent permet de se rafraîchir. Que ce soit devant ou derrière les vues sont magnifiques. Il serpente le long de la falaise jusqu’à cent mètres de haut, à travers le maquis. L’air du large d’un côté, les odeurs du maquis de l’autre, les falaises de calcaire, l’eau turquoise...Oui, la couleur de l’eau est aussi une splendeur. 













En fin de matinée, je flâne dans la ville haute. J’y découvre ces ruelles et recoins : l’escalier du Roy d’Aragon, la citadelle, etc... Et l’endroit où je déjeune d’une délicieuse salade agrémentée d’une tartine de boudin corse ainsi que d’une glace à la figue. Je termine ma balade en début d’après-midi pour expérimenter le sport national Corse : la sieste.  










Pendant le retour, je repère l’endroit d’où part mon ferry, demain matin. Demain s’ouvre un nouveau chapitre : découverte de la Sardaigne que je devine à l’horizon juste là, au loin.  







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