Un voyage au cœur de la mécanique pour connaitre et apprendre enfin... Afin de pouvoir me débrouiller seul quand je serais bien plus loin... Au cœur d'une région ou l'Aligot, salers et autre truffade sustentent les appétits les plus féroces... L'Aubrac, le Gévaudan, le causse de Sauveterre pour rassasier les yeux... Frederic, Ludo et Nathalie pour le partage et la rencontre...
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Près de Pierrefort |
L'itinéraire suivi :
Départ le 7 mars 2015. J'ai commandé le soleil pour les 9 jours à venir. Il est présent au rendez-vous... Timide, pour le moment, il n'est que 8h00 mais c'est de bonne augure. Direction Moissac, ville de naissance de mon ami Jean Claude qui, dernièrement lors d'un échange de contrebande de St Emilion, m'a fait visiter son village et le superbe cloître. Aujourd'hui je n'y prends qu'un café. Je passe Lauzerte et trouve le vignoble de Cahors quelques kilomètres après Montcuq. Je quitte le Lot pour entrer en Dordogne et y trouver les charmantes demeures si bien restaurées. Je fais une pause à Monpazier, superbe village.
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Monpazier |
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Sarlat |
Je reprends la route pour Bergerac et m'y restaurer. Puis, direction Sarlat la Canéda par les petites routes de Dordogne... La voie cristalline du jeune Vianney, découvert il y a peu, dans les oreilles... Je suis bien... Sarlat me tend les bras vers 16h00. Je trouve mon hôtel rapidement et prépare ma soirée. Un tour en ville, peu de monde à cette saison. Il est temps de commencer la rédaction de ce futur article et faire le tri des photos du jour. Une Leffe longuement appréciée en terrasse. Tiens !! un son de Bandas... Les voilà... D'un coup plein de monde... Mon itinéraire de demain est prêt. Je peux commencer à songer à ce qui m'attends dans quelques heures... La carte est alléchante... mais le résultat sera moyen.
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Sarlat |
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Le 8/3, tours et détours m'amènent à destination. Je quitte la Dordogne pour retrouver le Lot peu avant Martel et son chateau puis le Cantal peu après Saint Céré. La chaine des Puys, enneigée, commence à se montrer au détour des virages.
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St Céré |
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Près de St Céré |
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La chaîne des Puys |
Aurillac m'amène sur la RN122 que je remonte jusqu'à Murat. Beau moment de motard... Je me régale dans les lacets... Murat, 12h40 le moment de régaler autre chose. J'avise "la table du volcan" sur ma gauche, temps pour moi de goûter un pavé de Salers. Ensuite, rejoindre Entrayges par les petites routes...
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Peu avant Pierrefort |
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Peu avant Pierrefort |
Puis je passe dans l'Aveyron et la Lozère avec une autre belle route, je ne suis plus seul, d'autres
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Entre Entrayges et Espalion |
motards sont de sortie. Elle permet de remonter la rivière "Le lot" entre Entrayges et Espalion. Un pur bonheur pour les yeux et les sensations de pilotage. Enfin, à 17h00 j'arrive sur mon lieu de séjour pour la semaine : Saint Germain du Teil. Je prends possession du chalet qui m'est réservé et m'installe. Demain une nouvelle aventure commence. Je m'occupe de ma maîtresse comme l'appelle mon épouse, essayer de la comprendre, la déshabiller, la soigner, la revetir... Bref, lui donner du plaisir. 5 jours entiers à y travailler.
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Les Chalets de Booz |
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Vue depuis les chalets |
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Mon chalet pour la semaine |
Lundi 9 mars, Frederic un des deux de Meca moto vient me chercher et me devance pour se rendre à l'atelier. J'y fait connaissance de Ludo, le maître des lieux et de Nathalie, l'autre stagiaire. Nous serons donc deux élèves pour cette semaine. La première matinée est consacrée à la théorie du moteur à 4 temps et de ce qui l'entoure pour le faire fonctionner. L'après midi nous démontons notre premier embrayage afin de comprendre son fonctionnement et ce qui peut être remplacé.
Information:
Stage MECA MOTO. Toutes les informations sont disponibles via leur site. Il y a Ludo (à gauche sur la photo), le féru de technologies et de précisions et Fred (à droite sur la photo) le nonchalant qui ne lâche rien quitte a devoir prendre une clope et un café avant d'y revenir. Sur des airs de Peter Frampton ou autres, ils vous conduisent dans les entrailles de vos engins...en toute confiance.
Ludo a le mode de fonctionnement notable de laisser ces stagiaires se frotter aux difficultés, de nous demander de réfléchir avant d'agir et, après avoir agit, afin de relever tout ce qui peut être anormal. Ainsi, on évite les procédures et la routine pour décider selon ce que nous voyons et les données de la panne en entrée. Pas simple, pour des novices comme nous, mais tellement formateur... Il distille son savoir au fil de l'eau de nos demandes et des remises en cause de ce qu'il avance. Sa phrase fétiche : ne me croyez pas sur parole, faites fonctionner vos méninges.
Le 10/3, début des travaux à 8h30. Le temps est frais, -2 dégrés à mon thermomètre. On commence par devoir régler le jeu au soupape sur un 4 cylindres... recherche du PMH, des données, voir le pastillage... Puis nous devons faire un diagnostic sur une suzuki 750 DR qu'on nous a vendue d'occasion, les données indiquent que le vendeur dit avoir roulé tous les jours et que le problème concerne un embrayage qui patine et empêche d'avancer... Après s'être frotté à l'observation de l'engin, plutot dans un piteux état, on démarre la vidange moteur, puis démontage de l'embrayage. A l'ouverture du carter, l'horreur nous saute au yeux, le moteur a été touché et cela ne s'est pas fait dans la dentelle...
Le vilebrequin a été démonté au marteau et au burin... Le démontage de l'embrayage se poursuit... Au retrait des disques on voit, nettement qu'ils sont très abîmés. Les marques observées permettent de dire, sans appel, que cette moto n'a pas roulée depuis de nombreuses années... Il faut tout changer.
Puis on passe a l'étude de l'hydraulique, en particulier le freinage, sur différents types d'étriers. Ludo veut qu'on reparte d'ici en ayant tout compris et tout refait plusieurs fois... Démontage des étriers de freins, pistons, joints, ressorts, plaquettes... Tout y passe. Purge des circuits, vérification, re-purge suite à des pièges, remplacement des pistons, des joints, graissage des freins, remplacement des plaquettes, fonctionnement d'un maître cylindre... Tout pour être capable de remplacer le contenu d'un étrier sans avoir à le racheter complet et être en mesure de faire le circuit de freinage dans son ensemble.
Mercredi 11/3 les consommables de ma moto sont arrivés. Les opérations concernant ma monture vont pouvoir commencer. Toutes les manipulations concernent la révision des 30 000 km et ce qu'il faudra y ajouter suite aux observations effectuées. La matinée est consacrée aux systèmes hydrauliques. Comme d'habitude avec Ludo, il faut se débrouiller avec les outils que l'on a... Démontage et nettoyage des étriers de freins de fond en comble. Graissage, remontage puis remplacement des fluides. Fait avec les moyens du bord après avoir vu comment cela se fait en concession. Puis nous passons au circuit de l'embrayage, cela nous amène a midi. L'après midi nous faisons vidange moteur, boite et cardan... Putain de filtre à huile... Il nous en à donner du mal pour le retirer... J'en profite pour redresser mon sabot tordu après mon périple andalou de l'automne dernier, améliorer l'attache de ma nouvelle bulle, passer au frein filet toute la boulonnerie du cadre qui part, encore une fois, en vadrouille... Remettre les fixations du top case en ordre, assurer la pédale des vitesses qui veut aller voir ailleurs, faire la purge des tuyaux de la boite à air, un passage à la valise, etc... Je termine par un lavage en profondeur pendant que Nathalie se fait la main sur un contrôle et changement de roue arrière.
Bref, une journée bien remplie... Que dire ? Après trois jours de stage ce monde se démystifie... ce qui me semblait une montagne énorme à gravir, il y a encore 3 jours, m’apparaît sous un autre jour... Associé à la qualité "tatillonne" de l'enseignement de Ludo, ce stage me semble bien plus qu'une initiation... Outre les gestes (et il y en a beaucoup...), la technique qu'on y apprend, les anecdotes, et les trucs pour te sortir des situations dantesques, il y a ce quelque chose en plus liée à la qualité humaine de ces deux hommes. L'humour présent à chaque instant, ce côté humble, qu'ils ont tous les deux, les renforcent dans leurs transmissions. Oui !!! c'est cela, sans aucun doute.
Mon retour aux chalets permet de tester l'ensemble, j'ai l'impression d'avoir une nouvelle moto alors qu'il reste encore des choses à faire... Je fais quelques courses et rentre au chalet pour une soirée calme. A 20h00, merde !! Est ce que Ludo a rebouché les purges de la boite à air ? Moi, je ne l'ai pas fait.. faut que j'aille voir... après avoir trouvé la lampe de poche... C'est bon, ouf !!! il a fait le nécessaire...
Jeudi la matinée démarre par l'apprentissage du remplacement d'un kit chaine sur le DR750 et du reglage de l'ensemble. S'en suit un cours magistral sur les huiles. Comme il fait très beau, nous nous installons à l'extérieur pour profiter pleinement du soleil. A midi, Nathalie et moi allons déjeuner au chamant restaurant de Saint Germain du Teil. Cela fait maintenant 3 repas que nous nous y rendons. Simple, accueillant et chaleureux sont les trois qualificatifs à retenir. L'après midi commence l'opération que je trouve la plus délicate depuis le début du stage : le remplacement de l'huile de fourche et des joints spis sur mon Stelvio. Nous y passons l'après midi afin de détailler le démontage, les pièces, les réglages, les propriétés, les pratiques et enfin le remontage. Cela nous permet de découvrir que la cartouche hydraulique gauche de ma moto ne fonctionne plus. Je dois prévoir son remplacement en rentrant... Du coup, les problèmes que j'ai pu rencontrer dans mes sorties tout-terrain lors des fortes descentes caillouteuses trouvent une explication.
Le dernier jour est consacré au derniers éléments de ma révision. Contrôle et réglage du jeu aux soupapes, contrôle de la synchronisation via un appareil et quelques trucs pour le faire chez soi sans matériel spécifique, remplacement des bougies, changement de mon pneu arrière par ce TKC 70 que j'ai trimbalé jusqu'ici. Fred surveille mes gestes pendant que Ludo fait une mise en perspective à Nathalie en rapport avec sa moto.
A midi, Fred et Ludo m'emmènent (Nathalie devait partir à 11H30) pour rejoindre quelques amis et manger à Saint Laurent d'Olt. L'endroit s'appelle "L'établi". La connotation me semble voulue... Le genre de restaurant ou on ne sait pas à l'avance ce que l'on va manger. Tout dépend de ce que la cuisinière aura trouvé le matin. Pas de cartes, pas de menus. Tu t'assois et tu attends dans un endroit bigrement chaleureux...
D'abord un potage délicieux et de circonstance, suivi d'un peu de charcuterie et de salade. La suite se composent de lasagne aux épinards et de filets de poissons. Le repas se terminent avec un généreux plateau de fromage, quelques fruits et un gateau servi avec un peu de fromage blanc. Bien calé, nous repartons terminer le montage de ma roue. Ludo m'ayant proposé de remplacer mon élargisseur de béquille latérale (très) fatigué, il se met à l'établi pour découper et façonner une tôle de 4mm qu'il soude au pied de ma béquille. Un peu de peinture et voilà la moto équipée d'une jolie pièce indestructible.
Je suis curieux et demande un briefing sur le fonctionnement d'une boite de vitesse. Nous passons en salle de cours et je trouve mes réponses dans l'heure qui suit. Cela cloture ce magnifique stage.
Que dire d'autres ? qu'il y a là, deux hommes généreux, possédant un considérable savoir, qu'ils savent le transmettre et se mettre au niveau de chacun. Chaque stage est différent puisqu'adapté. Venir là, avec sa moto est un plus dont il ne faut pas se priver. On repart, d'abord riche d'une rencontre, puis riche de pratiques et de connaissances sur sa monture qui permettent de faire face à d’innombrables situations. D'autres stages existent sur le thème perfectionnement moteur et circuit électrique.
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Les gorges du Tarn |
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Les gorges du tarn |
Samedi 14 mars, jour d'ouverture de la pêche à la truite, la météo annonce des chutes de neiges et de la pluie mais, dehors, le soleil est toujours au rendez-vous. Il fait froid mais point de précipitations comme annoncé... Les quelques kilomètres pour arriver à Sainte-Enimie me permettent de roder mon pneu arrière. Florac me fait rentrer dans les Cévennes, la route de la corniche est superbe malgré le froid piquant.
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La corniche des Cévennes |
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La corniche des Cévennes |
Je rentre dans le Gard sous un soleil radieux. Vers midi je m'arrête me restaurer à Saint Guilhem le Désert : Aligot/saucisse avec une petite salade pour faire glisser.
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St Guilhem le Désert |
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St Guilhem le Désert |
Mon étape n'est plus très loin. Peu après Lunas et Bédarieux, Je trouve mon hôtel à Lamalou les bains.
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Lunas |
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L'ARBOUSIER à Lamalou Les Bains |
Ce dimanche ma bonne étoile a disparu. Il pleut, pas très fort pour le moment. Ma dernière étape me fait passer par le pic de Nore. Je pars sur les hauteurs de Lamalou les Bains par une petite route de montagne. Dès que je suis monté de 200 m la neige commence à tomber. Plus je monte, plus elle devient abondante et commence à rester sur le bitume. Vu les conditions, j'abandonne l'idée du pic de Nore et programme le GPS pour retrouver les grands axes et rentrer sereinement.
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