Le projet initial prévoyait un voyage jusqu'à Gibraltar pour aller voir la terre du bout. Puis, je suis tombé sur le site internet de Vibraction (Voir encadré). Cela s'est transformé en une envie de faire les « Sierras Andalouses ». Trois semaines, en solitaire, en immersion par l'intérieur des terres Espagnols. Samedi 6 septembre 2014, 6h00: c’est le départ. La traversée matinale d'Andorre est plutôt fraiche… Mais, dès l'arrivée en Espagne, la température monte, beaucoup...
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Arrivée en Espagne |
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Près de Murcia |
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Vibraction:
Les road book Vibraction : http://www.vibraction.org/
Vibraction est une petite entreprise située à Cazères en Haute Garonne. Ils fournissent des road book tout-terrain pour divers pays dont l’Espagne. Pour ce voyage, j’en utilise deux : le road book n°21 qui couvre le trajet de Murcia à Malaga et le n°26 qui couvre le trajet de Malaga à Séville. Ces road books peuvent, parfois, impliqués des passages difficiles avec une moto de 260 Kg chargée de 80 Kg de bagages. En conséquence, j’ai adapté les deux road book de manière à supprimer les portions que je juge trop technique et trop difficile pour mes compétences en tout terrain. Ces portions sont remplacées par de la route carrossable.
La descente vers Ricote se fait en deux étapes, mais un problème d’escarpins, telle Cendrillon, m’oblige à retarder mon arrivée sur les pistes andalouses. Je dois faire étape à Murcia (voir encadré sur la magie d'internet). Enfin, le 9 Septembre, tôt, pour rouler tant que la chaleur n'est pas écrasante, j’ouvre la première page du road book n°21 et prends ma première piste.
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Piste près de Ricote |
Les paysages sont très différents de Murcia. Au milieu des arbres, oliviers, pins... J'ai dû monter seulement de 400 m mais la température est bien inférieure. Pression des pneus mise à 1,8 bars, assistances débrayées, c'est parti. Je suis dans la Sierra de Ricote. La piste monte, elle est large, mélange de terre, cailloux et sable. Elle est rassurante... Cela tombe bien, je suis un brin fébrile. Il me faut gagner en confiance. D'un côté les arbres et la paroi, de l'autre la vue dégagée sur la vallée. J’ai 7 jours pour arriver à Malaga. Durant toute cette semaine, les pistes alternent avec les portions de routes. Cette alternance me permet de moins fatiguer.
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Au dessus de Ricote |
Mes traversées des petits villages andalous ne passent pas inaperçues... Tout poussiéreux, en sueur... La moto attire les regards et délient les langues. Chacun y va de ses questions. Quelques personnes parlent français et jouent donc le rôle d'interprètes. Sinon, on se débrouille avec nos mains et nos gestes. Les pistes et routes évoluent dans des vergers à perte de vue lorsque je suis dans le fond des sierras. En altitude, je profite de la fraicheur, des pistes bordées de pins et des vues impressionnantes. Au fil de ces sept jours je traverse les sierras de Espuna, Totana, Torecilla, del venta, Las estancia, Filabres, Baza pour arriver à la célèbre Sierra Nevada. Puis ce sera la sierra d’Almijara et finir peu avant Malaga par la sierra de Los montes.
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Sierra de Espuna |
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La descente vers Velefique |
Je loge, la plupart du temps, dans des casa rural (sorte de chambres d’hôtes) ou des hostals à des tarifs très raisonnables. Je réserve le camping pour ma remontée lorsque la chaleur sera moins présente. Les pistes sont parfois trop difficiles pour mes capacités. Je rebrousse chemin et prends, dans ce cas, une route de montagne. Au fil des jours, je gagne en assurance et le plaisir est bien là.
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Au dessus d'Abla |
Le passage du village d’Orehanes, superbe village blanc accroché à la montagne est un bon souvenir. Il y en a plein d’autres… Trevelez, Capileira, Lanjaron, ou la rencontre avec ces 3 bouquetins sur une piste en altitude… Je fais une pause de deux nuits dans le village de Berchules tellement j’y suis bien. C'est l’occasion de régler un problème technique à l’aide des internautes qui me viennent en aide (voir encadré sur la magie d'internet). Ce lundi 15 septembre 2014, la journée est belle, je suis en forme. La piste est très roulante. Ce soir je touche la mer à Malaga. Je roule dans la forêt et à flanc de montagne. Il fait frais, à peine 11 degrés. Cette nuit, j'ai dû mettre la couverture pour la première fois.
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Orehanes |
Une bonne odeur m'accompagne. Je ne sais de quoi il s'agit mais cela m'enchante. Sans doute les arbres alentours. Mes connaissances en botanique sont trop limitées pour les identifier. En haut, la piste devient plus étroite, un passage est beaucoup plus technique. 50 m à faire en descente sur une piste étroite et ravinée en largeur. Un vrai champ de bosses. Ça passe, pas dans un style toujours très académique. La suite est aussi compliquée sur 200 mètres environ mais en montée. Puis je retrouve une piste facile et un goudron qui m'amène à l'entrée du parc naturel de Sierra de Tejeda. J'arrive, à ce qu'ils appellent ici : une aire récréative ou il est possible de bivouaquer. Il y a même des douches.
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Capileira |
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Près de Pampaneira |
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Piste au dessus d'Abla |
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Capîleira |
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Près de Pampaneira |
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Au loin la Méditerranée (encore 2 jours pour y arriver) |
Pour ma part, j'y prends un café dans une douce quiétude matinale, il est 9h30. Une maison est tout à côté. Le Road book précise que si on veut s'installer pour la nuit dans les lieux, il faut en demander l'autorisation aux personnes de cette maison. Elle semble pourtant vide. Alors que je commence à ranger pour repartir, un gros 4x4 arrive et se gare à mes côtés.
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Après Alahama de Granada |
C'est le propriétaire de la maison, il me demande si j'ai dormi ici. S'en suit une conversation ou nous sommes arrivés à nous comprendre dans les termes d'endroit magnifique, de tranquillité... Il me pose plein de questions sur la moto sur laquelle il est en admiration ainsi que sur le parcours réalisé dans son pays. Après l'avoir quitté, je termine la piste, toujours aussi belle et facile, en arrivant au village d'Alcaucin : un endroit merveilleux. Il règne une douceur de vivre incroyable. Je m'y arrête prendre un jus de fruit. A noter : ce tour dans ce parc est tout à fait réalisable en véhicule 4 roues standards, pour peu qu'il n'est pas plu avant...
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Aire récréative dans le parc de la sierra de Tejeda |
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Alcaucin |
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Alcaucin |
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Alcaucin |
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Alcaucin |
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Entrée dans le parc de Los Montes |
Je rentre dans le parc naturel de Los Montes de Malaga pour y trouver la dernière piste me faisant arriver à Malaga. Belle piste, facile. Il y règne une odeur de pins enivrante. Je me régale toujours autant. La prise de hauteur me permet de voir l'étendue du parc et la piste ou je vais évoluer pendant l'heure qui suit.
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Parc de Los Montes |
Je finis par sortir du bois au way point 816 du Road book, le dernier avant Malaga. J'ai une faim de loup. Il est 14h45. Juste à la sortie de la piste, un restaurant m'attends et m'ouvre sa carte pour y manger la spécialité : un plateau de Los Montes. J'arrive à Malaga, terme de ce road book n°21. Je vais retrouver la cohue et profiter de mes deux prochaines soirées en ayant pris un hôtel plein centre. Le choc va, sans doute, être brutal...
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Arrivée sur Malaga |
Tout cela, avant d'ouvrir la première page du road book n°26 qui m'emmènera à Séville. Mais, avant cela il y aura la visite de Malaga.
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Mercado central de Atarazanas |
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La cathédrale |
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Rectorado Universidad de Malaga |
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Dans le jardines Puerto Oscura |
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Le front de mer |
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La cathédrale |
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Le mercredi 17 septembre, je prends la direction de Séville par les pistes. Les trois jours à venir me font traverser la sierra de Chimenas, le parc naturel de Los Gaitanes, la sierra de Las Salinas, celle de Tolox, puis, celle de Las Nieves. L'itinéraire est programmé dans le GPS. Il m'emmène au-dessus de Malaga, là où j'ai laissé la piste précédemment.
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Camino Del rey près de El Chorro |
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parc de Las Nieves |
Les pistes et routes de montagne sont toujours aussi agréables. Jusqu’à ce que je rencontre, de près, la terre andalouse dans la sierra de Las Nieves près de Ronda. Dans un virage, je ne vois pas un tas de cailloux qui me fait faire une embardée, vers le ravin. Je ne peux pas rattraper, il faut que je m'éjecte. Heureusement, le saut déséquilibre la moto suffisamment tôt mais elle est au bord du ravin...
La roue avant est, pour un tiers dans le vide. Le fond du ravin est à 10 mètres plus bas. La roue arrière est sur la piste à 20 cm du bord. La moto repose sur le pare-cylindre droit et la valise droite. Elle est en équilibre sur le bord de la piste. A la force des bras j’arrive à bouger et sauver la moto. Bon j'ai un peu de boulot en arrivant au camping à Ronda...
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Les pistes dans la sierra de Las Nieves |
Le lendemain, à mon réveil, il fait froid et le mauvais temps est installé. La pluie est abondante. Je ne finirai pas le road book n°26. Il me reste 140 km pour atteindre Séville. Je programme un itinéraire me faisant passer par les villages prévus du road book. Compte tenu du type de route j'ai remis la musique. Je traverse une lande agricole, vallonnée ou le vent circule aisément.
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Vers Séville, à droite le village d'Olvera |
Il fait beau et mes oreilles entendent les débuts "d'Atom heart Mother" (Pink Floyd pour les plus jeunes). Le côté psychédélique de la musique va, à merveille, à l'endroit. Un vrai régal. Les frissons parcourent mon corps sans que je sache si cela vient du vent frais ou de la musique, sans doute les deux. Je suis bien. En sixième, sur un petit 80 kilomètres à l'heure, avec quelques jolis virages. Mes yeux impriment les paysages pour l'éternité de mes synapses. La sensation de bien-être est immense. La route, à moto, lorsque cet état se déclare, n'est plus une route. C'est un chemin initiatique vers l'intérieur de soi ou seule la notion du prochain virage est présente dans la pensée. Cette pensée, toute entière, consacrée uniquement au ronronnement de ce moteur et à la manière de l'amener, au mieux, au bout de ce chemin. D'autres le décrivent mieux que moi. Mais, à cet instant, je ne suis pas sur la route, je suis la route et ces éléments. Rien d'autre...
Le reste du voyage se consacre à la visite de la merveilleuse Séville (voir diaporama pour la visite virtuelle) ou je reste quatre nuits et de la surprenante Madrid (voir diaporama pour la visite virtuelle) ou je reste deux nuits. Avant Madrid, je découvre la patrie de Don Quichotte et Sancho Panza : La Mancha.
Une étape remarquable dans la Mancha au village d’Almagro me permet de rencontrer 2 français pour une merveilleuse soirée (voir encadré - la rencontre d'Almagro).
Visite virtuelle de Séville :
La rencontre d'Almagro :
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Alain, Bruno (de gauche à droite) et leurs outils |
Lors de mon arrivée au camping d’Almagro le 22 septembre à 16h00, je croise un cycliste. Le camping est fermé, il ouvre à 17h00. Mon compagnon d'infortune est Français. Il vient d'Angers. Il descend au Sénégal avec un ami. On se dit, à tout à l'heure et je pars faire un tour dans le village. A 17h00 je retrouve le cycliste (Alain) et son compagnon de voyage (Bruno) mais la porte est toujours close. Les orages menacent au loin, le tonnerre gronde et les éclairs transpercent le ciel de La Mancha... Quelqu'un arrive à 17h45... Il commence à pleuvoir. Pour simplifier l'entrée et réduire le prix nous décidons de prendre le même emplacement pour nous trois. Il faut faire vite mais le propriétaire du camping veut nos passeports... Trop tard, il pleut maintenant... Je déteste monter mon campement sous la pluie... Nous sommes les trois seuls campeurs présents... Le propriétaire m'annonce qu'il ne pourra pas servir un diner ce soir... Mince, moi qui ai fini ma dernière boite... Pas très envie de repartir au centre du village en moto alors qu'il pleut toujours... Alain et Bruno, qui m'ont rejoint pour prendre une bière, m'invite chaleureusement à partager leur diner. Banco, Je n'ai qu'une boite de sardine pour compléter mais j'achète une bouteille de vin dans le camping. Le tôlier nous laisse également profiter du bar pour être à l'abri pour le repas. Comme dit précédemment, Alain et Bruno, deux jeunes retraités vont au Sénégal en bicyclette.
Leur blog : enrouelibrepourlemali.fr.
Ils sont partis d'Anger et du Mans. 100 Km par jour, chapeau bas Messieurs. Ils ont prévus 3 mois pour atteindre le Sénégal. La soirée est merveilleuse d'échanges sur les voyages.
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La Mancha |
Visite virtuelle de Madrid :
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Aragon |
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Aragon |
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Aragon |
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Orgue de Murillo de Galego |
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Après Ayerbe |
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Les Pyrénées |
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Après Jaca - Signe de mon retour au quotidien pour rentrer dans le rang ? |
Ma traversée des Pyrénées se fait au tunnel de Somport. Le 27 septembre je retrouve ma maison et mes proches après ce voyage extraordinaire de 4200 km dont environ 500 km de pistes andalouses.
Plus d'infos et plus de photos en lisant les articles fait au jour le jour pendant le voyage :
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