Jeudi matin je quitte Madrid sans difficulté. La nuit a été fraiche. Il fait à peine 10 degrés à 7h30. Je ne vais sans doute plus quitter les doublures et la mentonière jusqu'à mon retour. Je prends d'ailleurs les gants de mi saison à la place des gants d'été. Le GPS me donne un chemin qui me fait vite retrouver les petites routes que j'affectionne.
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Le plateau au dessus de Torrelaguna |
Au dessus de Torrelaguna je suis sur un plateau infini... A priori, je suis a 1000 m, il fait 13 degrés. Tout autour des champs à perte de vue... Je prends un vent terrible en pleine face... A Cogolludo je fais un stop pour me réchauffer et prendre un café. J'en profite pour demander ou puis-je trouver de l'essence, car depuis 70 km je n'ai rien vu. A la mine du patron je comprends qu'il n'y a rien ici. Il m'explique qu'il y a 2 possibilité : une à 44 km et l'autre à 6 km. Je prends l'option prudence et je fais un petit détour pour aller faire le plein au plus près.
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Plateau de ??? impossible de trouver son nom |
La moto tourne comme une horloge. Je profite des grandes lignes droites pour pousser un peu. A propos des nouvelles de mon morceau de scotch sur le papillon des gazs. Depuis que je suis allé chez le représentant Piaggio à Séville et que j'ai quitté les fortes température, je l'ai supprimé. M. Motoguzzi a contrôlé les diagnostics, il n'y avait rien... Il n'a donc rien fait... Tout cela me semble donc très lié aux températures lorsqu'elles sont superieures a 32 degrés. Je n'ai plus le problème maintenant... Je verrai cela avec mon mécano en rentrant en meme temps que pour les réparations suite à la chute.
Le vent est de plus en plus fort. Je mets, d'ailleurs, un cran de poignée chauffante. Je quitte La Mancha peu avant le village de Barahona pour entrer en Castilla y Leon toujours sur le meme plateau... Je passe Almazan, Gomara et je trouve enfin un supermarché à Olvera pour acheter quelque chose à manger. Il est 14h00, maintenant, il me faut trouver un endroit relativement abrité. C'est chose faite peu après. J'entre à présent en Aragon mais j'effleure, peu avant, la Navarre. J'ai enfin quitté ce plateau infernal. En entrant en Aragon je suis descendu de 500 m, la température est montée à 21 degrés et les paysages ont complètement changés. Je trouve que cela ressemble beaucoup à la terre rouge des Bardenas. Et, en effet, a Tarazona je vois un panneau Tudela qui me confirme que je ne suis pas loin des Bardenas. Il me faut continuer vers ma cible du jour : le camping de Veruela de Moncayo à Vera de Moncayo.
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Près de Vera de Moncayo |
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La mine satisfaite du type content d'etre au bout de l'étape
Le village de Vera de Moncayo est charmant. Le camping tout autant. Il est au calme, ce qui, vu mes deux dernières nuits, est le bienvenu. Le propriétaire qui, à priori, est motard me fait cadeau du tarif pour la moto. 7,55 € la nuit... Ce sera ma nuit la moins cher de tout le séjour... La surprise, c'est qu'il n'y a pas d'eau chaude dans les douches.
Vendredi matin, le réveil est frais, très frais... Je file dans le seul local abrité pour mon petit déjeuner : le bar. Il n'y a personne. Tout est fermé, mais je peux accéder à des tables et etre à l'abri, un peu, du froid. Je fais mon café et mange ce qui me reste de pains au chocolat. A 9h15, la moto est chargée. Le thermomètre n'est pas beaucoup monté : 8 degrés. En route pour la France. Je passe d'abord par Ejeas de Los Cabaleros. La journée va etre un enfer. Le rhume que je traine depuis Séville et que je narrive pas à soigner est à son paroxysme... 20 éternuements toutes les 20 minutes, le nez, une vraie fontaine... Je suis obligé de m'arreter toutes les demi-heures.
A Ejeas, je retrouve un bar ou j'étais passé il y a 2 ans. Je m'y arrete afin d'essayer de reprendre mes esprits mais ça va mal... Je poursuis par les petites routes en direction d'Ayerbe. C'est superbe, cela me réconforte mais je suis vraiment très gené par ce rhume... Après Ayerbe, je passe les orgues de Murillo de Gallego en direction de Jaca.
Avant d'arriver à Jaca j'aperçois les pyrénnées. Je dois passer par le tunnel du Somport. Je suis de plus en plus mal mais cette vision me donne du courage pour continuer.
Après Jaca, ma route croise un troupeau de mouton. C'est assez surréaliste de se retrouver dans cette situation. Je suis à l'arret, bien sur. J'arrive au tunnel. Avant de passer je fais encore un arret mouchoir (j'ai usé un stock aujourd'hui). Un Bomberos du tunnel sort de sa cahute et vient me voir pour discuter moto. Il fait le tour de mon Stelvio et on papotte bien 15 minutes.
Ca y est je suis en France. Je dois descendre jusqu'à Oloron pour mon étape. Il est 13h15 et je fais un détour par Etsaut pour trouver un endroit ou manger un truc. Je tombe sur la bar/restaurant "Le randonneur". Son patron, propriétaire de plusieurs motoguzzi anciennes (avant l'arrivée de l'injection) engage la conversation. J'y passe un bon moment bien sympathique. On y mange très bien. Une cuisine simple et gouteuse. Si vous passez par là faite le détour, ça vaut le coup. A 15h00 j'arrive à Oloron. Je trouve un hotel, prend une chambre, une douche et dort deux heures. Je suis épuisé par ce rhume.
Demain, je serai à la maison. C'est donc mon dernier article. Je vais retouver ma tendre épouse et mon quotidien. Ce quotidien sera, sans doute, un peu dur les premiers jours... Ces 3 semaines, un peu à part et en solitaire sont maintenant au stade du souvenir. Le voyage en solitaire à la particularité d'obliger celui qui voyage à s'ouvrir au monde. Pour autant, il y a des instants de solitudes intenses qui font du bien, ou pas, parfois. Le lien créé par les messages reçus, les commentaires du blog, les messages des forums ont été très importants dans ces moments là. Merci à ceux qui m'ont suivis, proches ou pas, connus ou inconnus, pendant ce voyage "extraordinaire" pour moi.
PS : faut que je rajoute 2 bricoles :
- Cela devrait faire 4200 km au compteur demain à mon arrivée. Je pense que je peux établir qu'il y a environ 500 km de pistes andalouses.
- Si vous passez par Oloron SteMarie, essayez le restaurant "la part des anges". C'est une vraie tuerie faite pour vous réconciliez avec la vie.
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merci pour ce voyage
RépondreSupprimerj'espère que tu vas vite te remettre de cette fatigue et des conséquences de la chute
au plaisir de lire ton prochain trip