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A la découverte des Sierras andalouses - partie 3 (une retraite bien méritée dans un monastère)

Hier soir j'ai profité de ma dernière soirée à Murcia. Ca y est, le rhytme espagnol est pris.  Sortir boire un verre quand le soleil est couché, diner a la fraicheur de la nuit bien avancée. Cuisine typique de Murcia dans un restaurant espagnol: La Mary. Je m'en suis presque enfui après avoir payé. Pourtant, une cuisine parfaite, des mets soignés,  une qualité irréprochable, des prix canons, mais... Il y a un mais. 

Vue Sierra de Ricote



Trop efficace, trop pro, trop tout ça. Pas d'âmes un accueil comme dans les livres de l'école...
 Il manque la chaleur pourtant bien présente ici, peut être trop de clim... Sans doute parce que je suis seul... A deux ou plus cela n'aurait sans doute pas le même effet. 
A midi, j´ai mangé pour 5,5 € et j'ai eu bien plus  de contacts  humains.  Oui c'est ça... "trop déshumanisé".

Départ piste de Ricote
Ce matin départ tôt pour rouler tant que la chaleur n'est pas écrasante. Le premier point GPS m’amène à Ricote à l'entrée de la piste, 50 minutes avant de passer sur oziexplorer. J'y suis à 8h00. Les paysages sont très différents de Murcia. Je suis au milieu des arbres, oliviers, pins. J'ai dû monter seulement de 400 m mais la température est bien inférieure à Murcia. A 8h00 il fait 22 degrés (hier j'étais déjà à 26). Pression mise a 1,8, assistances débrayées , c'est parti. Je suis dans la Sierra de Ricote. La piste monte, elle est large, mélange de terre, cailloux et sable. Elle est rassurante... Cela tombe bien, je suis un brin fébrile et je dois gagner en confiance. 




D'un côté des pins, de l'autre la vue dégagée sur la vallée. Les pistes alternent avec les portions de routes que j'ai ajoutées. Je dois bien dire que ça me va bien. Cette alternance me permet de moins fatiguer. La fébrilité m'a quittée. Je m'amuse. Les descentes ne sont pas raides. J'arrive à Campos del Rio sur le coup de 10h30, je me boirais bien un café et un jus d'orange. J'avise un café situé à l'ombre (la température est montée à 28°, mais du vent amène un peu de fraicheur). Je m'arrête et commande. Mon arrivée ne passe pas inaperçue... Tout poussiéreux, en sueur... La moto attire les regards et délient les langues. Chacun y va de ses questions. Quelques personnes parlent français et jouent donc le rôle d'interprètes. Un jeune homme trysomique arrive et file vers la moto, les autres lui disent de ne pas y toucher. Je m'approche, il ne parle qu'espagnol. Je demande à un de mes interprètes attitrés de venir et de lui expliquer ce que je fais durant mon voyage. Je met la moto sur la béquille centrale et lui propose de monter dessus. Il est aux anges. Après ces moments bien agréables je repars, car je n'ai fait que 70 km depuis Ricote. 



Je traverse diverses "rambla" (pas encore bien compris a quoi cela correspond), remonte et redescend. Je suis maintenant dans des vergers à pertes de vues. Arbres fruitiers, oliviers, citronniers, etc... La piste que j'emprunte maintenant est plus étroite. La configuration change. Il y a surtout de la terre et du sable. Le pilotage devient plus difficile. 



Je décide de rebrousser chemin et rejoindre une route goudronnée pour aller à Alhama de Murcia. Je suis maintenant dans la Sierra de Espuna. Cette route est très agréable, bordée de pins, elle est presque toujours à l'ombre. La température avoisine les 30 ° mais l'ombre et le vent me donne l'impression qu'il fait bon quand je suis à l'arret et pas à proximité de la moto. Je m'arrête déjeuner à l'ombre de grand pins. Gamelle, réchaud, la popote chauffe. Je profite du calme et de la fraicheur ressentie. Totana n'est plus très loin maintenant. Mon estimation de durée de pilotage prévoit mon arrêt dans cette ville. Seul endroit ou il y a un camping alentour. 

Après Alhame de Murcia
La pause déjeuner m'offre le temps de la réflexion. Pas très envie d'aller encore suer dans un camping à l'arrivée.... La climatisation de la chambre à Murcia a fait tomber les résolutions... Pas très envie, non plus, d'un bivouac avec  cette température (je vais attendre d'être plus haut dans les jours qui viennent). Bref, je vais plutôt chercher une casa rural ou un hotel. Je reprends la route et les chemins. Après Alhama de Murcia, je longe un canal d'irrigation. La dernière piste de la journée est éreintante.  Peu avant Totana je bifurque sur une route pour aller à Aledo et essayer d'y trouver ou passer la nuit. Aledo s'avance sur un piton rocheux, tout au bout une sorte de tour médiévale offre la vue sur toute la vallée de Totana. 

Aledo

Eglise Aledo
Vallée de Totana
Valée de Totana
Vue d'Aledo
J'ai du mal à trouver un hotel ou une casa rural. Le seul hotel de la ville semble fermer. J'y suis rester plusieurs minutes en essayant d'appeler et d'ouvrir les portes, sans succès. Un peu plus loin, je vois une sorte de restaurant. Je m'y arrête, une dame agée m'indique qu'ils n'ont pas de chambres. Elle ne parle qu'espagnol. Une autre dame, plus jeune, la rejoint et engage la conversation. Elle mélange français, anglais et Espagnol. Elle a décidée de m'aider. Ces divers appels téléphoniques font qu'elle me propose un hotel à 2km avec un tarif raisonnable (50 €) bien qu'il soit 4 étoiles. C'est le monastère de Santa Eulalia, véritable hâvre de paix. Il n'y a pas foule, c'est luxueux et je devrais bien y récupérer de cette première journée de pistes. 

Hotel monasterio Snta Eulalia
Les jardins
Encore les jardins
Le batiment des chambres
Pour cette journée, mes 4,5 l d'eau transportés y sont passés, pas mécontent de mes bidons pour le coup. J'ai parcouru 130 km, démarré a 7h00, arrêté a 15h45 et vous savez quoi : je me suis régalé magré les difficultés. Mes nouvelles bottes ont plusieurs fois sauvées mes chevilles. Pas très souple, une démarche pas forcément coulée, mais sans Jose je n'aurai pa pu faire cela. 

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