A la découverte des Sierras Andalouses - Partie 14 (Lost in La Mancha)

Lundi, je pars donc vers Cordoue. Mon intention est d'y faire étape. J'ai trouvé un camping annoncé au centre. Mon esprit vagabond imagine une belle ville fortifiée... La veille je pense partir tard dans la matinée. Finalement ce sera beaucoup plus tot. 

Lost in La Mancha

Les champs d'Oliviers laissent maintenant la place aux orangers et citroniers. Le temps est couvert et il ne fait pas trop chaud. Je suis en tenue d'été. Je profite du calme de la route et me laisse porter tranquillement. J'avance bien.

Castillo de Villanueva del Rio

Le castillo d'un peu plus près

J'avance si bien que je suis à Cordoue vers 11h30. Quelle déception !! Je ne sais ou mon imaginaire a puisé les informations mais c'est très loin de la réalité. Je fais tout de meme un tour à pied, histoire de me dégourdir les jambes et je réfléchis pendant mon café. 

Cordoue - place centrale

Meme endroit - meme heure.

Il est bien trop tot pour arreter. La ville ne me plait pas beaucoup. Autant m'avancer et réduire mon étape de demain. Il n'y a pas beaucoup de campings sur la route prise. J'ai deux adresses situées a 140 km de là...  Allez! en route, direction, Puertollano. 

Je quitte l'Andalousie quelques kilomètres après Cordoue. J'entre chez Don quichotte et Sancha Panza  dans la province de Castilla La Mancha. Terre agricole, un peu vallonée, avec de grandes lignes droites. J'essuie une forte averse soudaine qui fait passer la température de 25 à 17 degrés... Je suis trempé, faut que je me change avant de commencer à greloter... Je remet l'équipement, les bottes et la mentonière au casque. Ca va mieux... 

Ligne droite interminable

Je suis en forme, tant mieux car il y a encore du chemin à faire. Vers 14h30 je croise un camping gratuit équipé de tables. J'ai faim, c'est le moment de gouter a cette boite achetée à Malaga... Vu la photo, j'ai pensé qu'il s'agissait de haricots saucisses. Finalement, il s'agit de pois chiches, d'une sorte de gras double et de chorizo...   Pas si mal quand on a faim... Il me reste 1 heure de route avant d'arriver a Almagro ou le camping de Los Arenales m'attend. Enfin j'espère... 

Almagro

J'arrive au camping a 16h00. Un cycliste est déjà en train de téléphoner car nous avons trouvé porte close avec un numéro de téléphone. Il y aura quelqu'un à 17h00. Mon compagnon d'infortune est Français. Il vient d'Angers.  Il descend au Sénégal avec un ami. On se dit, à tout à l'heure et je pars faire un tour dans le village. J'y dénombre pas moins de 4 églises, superbes, mais je n'ai pas le courage de sortir l'appareil photo. J'accuse une certaine fatigue. A 17h00 je retrouve le cycliste (Alain) et son compagnon de voyage (Bruno) mais la porte est toujours close. Les orages menacent au loin, le tonnerre gronde et les éclairs transpercent le ciel de La Mancha... Quelqu'un arrive a 17h45... Il commence à pleuvoir. Pour simplifier l'entrée et réduire le prix nous décidons de prendre le meme emplacement pour nous trois. Il faut faire vite mais le propriétaire du camping veut nos passeports... Trop tard, il pleut maintenant... Je déteste monter mon campement sous la pluie... Nous sommes les tropis seuls campeurs présents... Le propriétaire m'annonce qu'il ne pourra pas servir un diner ce soir... Mince, moi qui ai fini ma dernière boite... Pas très envie de repartir au centre du village en moto alors qu'il pleut toujours... Alain et Bruno, qui m'ont rejoins pour prendre une bière,  m'invite chaleureusement à partager leur diner. Banco, Je n'ai qu'une boite de sardine pour compléter mais j'achète une bouteille de vin dans le camping. Le tolier nous laisse également profiter du bar pour etre à l'abri pour le repas. Comme dit précédemment, Alain et Bruno, deux jeunes retraités vont au Sénégal en bicyclette : leur blog : enrouelibrepourlemali.fr. Ils sont partis d'Anger et du Mans. 100 Km par jour, chapeau bas Messieurs. Ils ont prévus 3 mois. La soirée est merveilleuse d'échange sur les voyages. 

De gauche à droite : Alain, Bruno et leurs outis

A 22h30 nosu sommes chacun dans no tentes. Je pense que Bruno a commencé le premier à ronfler et j'ai, sans doute, du lui emboiter le pas assez vite. Ce matin, à 7h30, tous le monde est levé. On se dit "au revoir" chacun partant d'un coté opposé. Ils devraient embarqués, si tout va bien, quand j'arriverai en France. Ma destination est Madrid. Heureusement que je me suis avancé hier car il me reste encore 250km. Après 100 km de route rectiligne, je sens la fatigue arriver. Il est temps de m'arreter un peu, prendre un café, un jus d'orange...

Pour aller a Tolède, 80 km, 10 virages... 

Je fais peu de photos aujourd'hui par manque de courage pour sortir le matériel. Heureusement que j'avais repéré un camping dans Madrid quand j'étais a Séville. J'y arrive directement : camping osana. Rustique mais près d'un grand parc, d'une station de métro et avec un bar/restaurant type "lounge routard".  Dans mon langage, cela veut dire, coussin sur des palettes, belle terrasse défraichie avec une ambiance du tonnerre. Des prix canons. Bref, tout pour le mieux.