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Ribeira Sacra - Liaison Atlantique-Méditerranée et retour au bercail (4)

Le temps du retour à la maison a donc commencé. C'est le parcours d'une liaison entre océan et mer, entre Atlantique et Méditerranée avant la traversée des Pyrénées pour le retour en France. La partie inconnue de ce trajet m’ouvre à la rencontre de la délicieuse Zamora, m’offre une merveilleuse découverte dans le Parc naturel Hayedo de la Tejera Negra, m’amène à une porte amicale en Catalogne avant de refermer la boucle de l'itinéraire après le passage de la frontière à Puigcerda et Bourg-Madame. 
 
Entrée du Parc Naturel Hayedo de la Tejera Negra. 
 
Ce voyage, tant attendu, différé plusieurs fois s'est finalement fait, malgré le covid en fond de carte, avec une nouvelle moto et avec mes nouvelles contraintes.   
 
Itinéraire suivi:
 

 
Itinéraire global du voyage : 
 

 
Lundi 31 mai: je me dois de revenir sur Zamora. Mon dernier article a été plutôt court sur ce point. J’en suis donc à mon arrivée au Parador de Zamora, hier en fin d’après-midi. Je découvre le bâtiment, somptueux. Je n’ai pas du tout le même sentiment qu’à mon arrivée à Baiona. En premier lieu, Paloma m’accueille, véritablement. Elle fait le nécessaire pour que je puisse, facilement, ranger la moto dans le garage. Une fois installé et douché, je fais une courte sieste, histoire de ne pas m’écrouler. 
 
Parador de Zamora
 
Ce soir, je dînerai italien, j'en ai assez de la cuisine espagnole. Je n’aurai pas d'autres choix possibles dans les deux prochains jours, alors autant en profiter ici, puisqu'une enseigne de « valeur sûre »  est présente sur le plan de la ville. Je fais quelques pas dans cette nouvelle cité. Comme souvent avec les villes espagnoles, l’entrée en matière n’était pas favorable. Oui! J'ai toujours cette impression négative dans les faubourgs d'une ville espagnole. Les immeubles sont plutôt hideux, beaucoup d'entre eux sont inachevés, voir abandonnés au milieu de la construction... Et, à chaque fois, le centre-ville me cueille! A chaque fois, c'est un diamant brut. Zamora n'y fait pas exception, le centre-ville est un joyau d’architecture médiévale. Plusieurs boutiques et musés privés m’indiquent que des processions ont lieu ici. En effet, des costumes traditionnels sont en vitrine, y compris la coiffe pointue. Cela se passe, sans doute, lors des semaines saintes. Et en effet, la documentation confirme que la semaine sainte de Zamora est l’une des plus importantes d’Espagne. 
 
Plaza Mayor
 
 
 
Plaza Claudio Moyano
 
Tout près de l’hôtel se trouve la place Claudio Moyano. J’y vois un attroupement. Je comprends, une fois sur place. La place est en surplomb de l’église San Cipriano et de son clocher. Et, comme tous les clochers de cette région d’Espagne, un nid habités par un couple de cigognes le coiffe. C’est aussi le cas de la superbe tour du bâtiment de la bibliothèque municipale juste à côté. La période des naissances a visiblement démarré. L’ambiance du centre de Zamora est particulièrement agréable. C’est une ville bourgeoise et ce soir, il fait très bon. Depuis que l’influence océanique n’est plus présente, la température extérieure a fait un bon. A mon arrivée, tout à l’heure, le thermomètre de la moto affichait 30 degrés. 
 
 
Ma nuit est réparatrice. Endormi à 22h00, je me réveille à 7h30, tout à fait en forme. J’ai comme l’impression, que lorsque ma moto dort dans un garage fermé, ma nuit est meilleure. Je mets le contact à 8h45 pour cette nouvelle étape. Je rappelle qu’initialement, je devais partir de Miranda-do-Douro au Portugal. L’itinéraire, depuis le Portugal, passait par Zamora, je n’ai donc pas modifié mon fichier. Il faut juste que je trouve comment dire à cette machine que je pars d’ici… C’est pas gagné et, en fait, cela provoque un coup du sort amenant une belle découverte. En effet, Zamora est sur un promontoire rocheux et au bord du fleuve Duero, appelé « Douro » au Portugal (Celui qui est bordé par le magnifique vignoble du Porto). Le GPS me conduit au point de départ prévu à Miranda Do Douro. Le temps que je m’en aperçoive, je suis devant le fleuve et le promontoire rocheux (voir photo ci-dessous). Sans cette erreur, j’aurai raté cette superbe vue de Zamora. 
 
Zamora vue du Duero
 
Je quitte Zamora par une route de la province de Castille y Leon. En effet, depuis hier, je suis revenu dans cette province et ai donc quitté la Galice. Les routes provinciales doivent être l’équivalent de nos départementales. Je traverse une belle campagne agricole. Il n’y a quasiment personne sur la route. C’est une succession de portions plus ou moins en ligne droite. Je me doutais que j’allais rencontrer ce type de routes et j’ai donc préparé une « play-list » en conséquence. Je lâche également les chevaux et laisse rugir ce célèbre et beau moteur à deux cylindres, dit « flat-twin ». 
 
 
Comme hier, les cigognes sont omniprésentes dans les villages et sur tous les points hauts existants. Chaque nid est rempli par un couple et les petits. En rase campagne, j’ai même droit à un bout de route en compagnie d’un vol de cigognes, une dizaine de volatiles. Ils sont majestueux. J’en ai des frissons de joie. 
 
 
 
 
La configuration routière change peu avant Sepulveda. Depuis un petit moment, j’ai sur ma droite la chaîne des montagnes centrales qui se dessine à l’horizon. Celle où se trouvent la merveilleuse Segovie et la capitale du pays, Madrid. Je commence à monter et les virages réapparaissent. L’environnement change. Il devient de plus en plus montagneux, tantôt aride, tantôt riche en végétation. Je croise quelques bergers et des troupeaux de moutons et brebis. 
 
 
 
Peu après Riaza, je quitte la Castille-y-Leon pour la Castille-La-Mancha. « La Mancha », celle de Don Quichotte… Cette portion de la Mancha est aussi la seule qui soit montagneuse. La Mancha, habituellement, c’est un réseau de routes rectilignes pouvant être battue par des vents terribles (voir ici ce souvenir à mon retour d’Andalousie). Je monte une route étroite amenant au Parc Naturel Hayedo de la Tejera Negra. Les paysages deviennent de plus en plus découpés et grandioses.
 
 
Soudain, à l’entrée du parc, je vois un panneau « sens interdit » avec des explications en espagnol que, bien sûr, je ne comprends pas. Il n’y a que cette route. Elle semble en accès restreint. Le terme « Camino rural » me fait penser à nos routes de montagnes indiquant qu’on entre dans une zone pastorale et qu’il faut être vigilant en raison des troupeaux. Je décide de croire à cette version et prends cette route. Je n’ai pas l’intention de faire demi-tour. 
 
 
C’est vraiment beau. Je finis par croiser d’autres véhicules. En fait, je croise deux motos, une voiture et trois cyclistes… Bon! Ce n’est pas un jour d’affluence, certes.  A minima, cela confirme que j’ai le droit d’être sur cette route. Route qui aurait bien besoin d’avoir ces abords fauchés. Voyez la photo ci-dessous.  c’est parfois pire dans le sens ou cela peut-être des ronces et en virage…  Je parcours environ 30 kilomètres sur cette route magnifique. 
 
 
Arrivant à un sommet, le GPS me dit de partir à gauche. Mais! C’est une piste à gauche… Je regarde ma carte. Ben mince alors. Je n'ai pas le choix. Je suis juste avant le village de Majaelrayo. La route, celle recouverte de bitume, descend et ne va pas du tout dans ma direction. Elle part vers Madrid sans bifurcation possible avant, au moins 70 kilomètres, le détour serait donc énorme. 
 
Me voilà face à un dilemme, comme le chante merveilleusement « Lous and the Yakusa ». En effet, je me suis engagé à ne pas faire de tout-terrain seul, suite à ce qui m’est arrivé en Janvier dernier (et dont j’ai déjà parlé précédemment). Les risques d’hémorragies internes, liés au traitement que je prends pour six mois, existent bel et bien. Cette piste est très roulante et ne comporte pas de risques majeurs de chutes violentes. En conscience, je décide de la prendre, en roulant prudemment et parce que je n’ai pas d’autres choix raisonnables. 
 
Je désactive mon airbag, au cas où je ferais une légère glissade malencontreuse m’amenant à toucher le sol autrement qu’avec mes pieds. Il est bientôt 13h30, je me doute que je ne vais pas trouver de restaurants, d’auberges, de cafétérias, d’asadors ou autres dans le coin. La piste m’offre un coin de paradis pour mon déjeuner. Voyez plutôt : 
 
 
 
 
Cette « petite affaire » dure environ une heure pour une vingtaine de kilomètres. Oui, c’est ma réelle première sortie « tout-terrain » avec cette bécane, alors je prends mon temps. Et puis, le paysage est tellement beau que je suis, par moment, contemplatif. La piste a beau être roulante, il y a de belles ornières, d’énormes nids de poules mettant à l’épreuve les suspensions, de la boue par endroit et quelques passages de gué. Noter sur la photo ci-dessous, qu’il serait temps que je trouve un endroit pour laver ma moto, la bulle a pris cher depuis mon départ en voyage… 
 
 
 
Au bout du chemin, il y a quelques panneaux indicateurs. Je viens de Majaelrayo. En fait, ce parc est surtout connu pour une forêt de hêtres. Il fait également partie du grand parc de la Sierra de Guadalajara. La forêt de hêtres est accessible par l’endroit où je viens de me garer afin de faire le tour de la moto. Je vérifie que je n’ai rien perdu ou cassé. Cette fois, ça y est, ma brêle est baptisée pour le tout-terrain. Il est vraiment temps que je la lave… A priori, il y a un contrôle d’accès à la forêt. Je ne serai pas étonné qu’il faille s’inscrire préalablement à la visite, comme pour la plage des cathédrales ou les îles de Cies. Moi, je continue, sur une route normale maintenant. 
 
 
Je passe Atienza et sa forteresse. J’en profite pour faire le plein, car la réserve vient de s’activer. Cette histoire de stations services en Espagne, c’est vraiment un truc en plus à souligner. Ici, pas besoin de se poser de question sur la présence ou pas de stations essences. Il y en a partout. 
 
Atienza
 
J’arrive à mon étape pour les deux prochains jours. Siguenza. Pourquoi cet endroit ? Pour comprendre cela, il faut répondre à la question juste après. Mais où vais-je bien pouvoir dormir ?
 
Ben! Dans le parador du coin. Ce sera d’ailleurs le dernier. J’ai fait un simple calcul de kilométrage et j’ai pris en compte un besoin de confort et de calme pour identifier ce lieu de repos.
 
Et où est-il d’après vous, ce parador ? 
 
Oui! C’est bien le château, à droite sur photo ci-dessous. Demain, je m’intéresse à cette petite ville. 
 
Siguenza
 
Mardi 1er juin: Aujourd’hui ? Rien! La photo ci-dessous pourrait résumer cette journée. 
 
Alors, Oui! Quand même, il y a aussi un peu de lessive, un peu de lecture, un peu de promenade dans la ville, aussi un peu de blog pour relater les deux jours qui viennent de passer, un peu de lavage de la moto puisque j'ai trouvé, et sans aucun doute, de la sieste… Ce plan, vous l'aurez deviné, est un brin perturbé par des orages qui éclatent depuis le début de matinée. 
 
Dès que la météo est favorable et que cela semble tenir, je pars laver la moto. Au retour, le soleil semble se maintenir, je pars donc en visite à pieds.  
 
Siguenza est surtout connue pour sa cathédrale que les franquistes ont détruite en Octobre 1936, au tout début de la guerre d'Espagne. Des troupes républicaines se réfugient dans l'édifice, Franco ordonne les bombardements... L'histoire médiévale de cette cité est d'abord liée aux Celtibères, aux Romains, aux Visigoths et aux Arabes. Je suis tout en haut, j'arpente les rues en essayant de décrire des zigzags. 
 
Casa Del Concel
 

Vue sur les tours de la cathédrale
 
Cathédrale Santa Maria 

Cathédrale Santa Maria sur le côté droit

La place et les bâtiments en continuité de la cathédrale
 
Ce n'est pas très grand. Par contre, une fois en bas, il faut tout remonter. C'est une bonne mise en appétit... 
 
Le Parador est installé dans les locaux de l'ancien château des Evêques. Il fut construit au VIIIe siècle, juste après l'invasion arabe et en même temps que la forteresse. La visite du Parador s'impose. En voici quelques vues.  
 
Entrée de la Forteresse
 
Une moto bien gardée
 
Le jardin intérieur vue d'en haut
 
Le jardin intérieur vue d'en bas
 
Ah oui, j'allais oublier. J'organise également mon test PCR pour rentrer en France. Ce n'est pas simple à faire, quand on ne parle pas la langue du pays concerné. J'y reviendrai le moment venu. 
 
Mercredi 2 juin: Ce soir, je serai au bord de la Méditerranée. Pour l'heure, il fait beau. Les orages de la veille ne sont plus que des souvenirs. Il reste bien quelques stigmates au fond d'une de mes valises, mais en la retournant, le problème est réglé. Fort heureusement, elle était vide. Je pars en direction de Teruel (elle aussi, un autre diamant brut et pas que pour son fameux jambon). 
 
 
 
Je passe dans la province d'Aragon juste après les vestiges des remparts de la citadelle de Molina-de-Aragon. J'entre en terrain connu et découvert lors d'un voyage précédent à Tolède. Je quitte la direction de Teruel et remonte, un peu, vers Saragosse. Elle aussi découverte lors d'un voyage dans l'autre désert d'Espagne, celui des Monegros. Je passe Calomocha, dont je retiens surtout le "Mocha". La petite route suivie m'ouvre la terre rouge d'Aragon et les forêts de Fonfria. Le col éponyme culmine à 1400 mètres.
 
 
Col de Fonfria

 
La route se faufile entre les collines, les villages, les exploitations agricoles et des usines. La route est très étroite. Bizarrement, deux camions arrivent face à moi. Je me demande bien ce qu'ils font ici. Je me gare, m'écarte et les laisse passer. Je ne fais pas le poids. J'ai l'explication de leurs présences un peu plus tard. 

Je passe un moment, un brin dans une autre dimension, en passant entre une centrale nucléaire, une centrale thermique, et une usine ressemblant à une sorte de cimenterie. Max (le Mad) et ses acolytes ne sont peut-être pas bien loin. Va falloir que je choisisse mon camp...  La belle nature revient assez vite. Les pins laissent place aux oliviers et à une végétation plus arides.
 
La route devient merveilleuse à l'approche de l'Ermita de San Jose de Belmonte. Je suis mon instinct, et m'engage sur une toute petite route amenant à cet ermitage. Le panorama sur toute cette vallée aragonaise est incroyable. J'en reste béat quelques instants. Au loin, sur la droite, j’aperçois les usines dont je parlais précédemment. Elles font un peu « tâches » dans l’histoire. Je les raye du cadre de la photo. 

 
Panorama depuis l'Ermita de San Jose de Belmonte 
 
L'endroit est équipé pour des pique-niques. Je pense qu'il est également possible d'y bivouaquer. Je me note ce point GPS quelque part. Cela peut servir un jour prochain. En attendant, bien qu'il ne soit que 13h, je reste là pour prendre mon déjeuner et faire une courte sieste. Je suis bien ici. 

 
J'avance jusqu'à Valderrobres Les collines commencent à s'arrondir, voir même, à être littéralement décapitées de leurs sommets. C'est assez étonnant. Est-ce parce que j'arrive en Catalogne, et que les vents marins sont plus fort ? 

 
Au détour d’un virage et juste avant de descendre, j’aperçois le bleu de la Méditerranée. Ca y est, la jonction est faite. A 16h00, je suis à Cambrils, au bord de la mer. 
 
 
Le GPS me conduit chez mes amis, jeunes retraités, installés depuis deux ans ici. Quel bonheur de les revoir, après cette année particulière, ayant empêché tout déplacement transfrontalier. Forcément, ma priorité va aux humains. Je laisse tomber appareil photo, tablette et ordinateur ainsi que classement des photos et rédaction d’articles. Mes deux derniers articles n’en feront plus qu’un seul. 
 
 Jeudi 3 juin: Je m'approche de la frontière. Je ne vais encore pas en France puisque je n'ai pas le ticket d'entrée. Oui! Je traverse la Catalogne aujourd’hui, du sud-ouest au nord-est. Mais d'abord, dire au-revoir à mes amis, les remercier et avant d'ouvrir les gaz, allez voir la mer de plus près. 
 
Plage à Cambrils
 
La traversée de Tarragone s'avère particulièrement pénible. Depuis mon départ, pour ce voyage, je rencontre assez peu de véhicules sur les routes empruntées. Là, je suis envahi. Je dois en voir autant que les 13 jours précédents en seulement trois heures de temps. C’est aussi le cas des radars… Le gouvernement catalan aime ces appareils. Précédemment, je n’en ai vu qu’autour des très grandes villes et sur les axes empruntés par de nombreux piétons. 
 
Fort heureusement, je retrouve les petites routes, une fois arrivé au-dessus de la ville. Je passe le monastère royal de Sante Creus et bifurque sur la TV-2441. Ainsi, je traverse la Catalogne en direction de l’Andorre, de Ripoll plus particulièrement. 
 
Monastère royal de Sante Creus
 
 
J’arrive à Alpens et tombe sur une magnifique terrasse tournée vers un panorama grandiose. Il est 13h35, comme à l’accoutumée, j’avais décidé de m’arrêter au premier des endroits rencontrés : un restaurant ou un lieu de pique-nique agréable. Aujourd’hui, c’est le restaurant qui gagne. 
Enfin ! Pas sûr… 
Quelques personnes sont attablées pour un verre ou un café. Je rentre dans ce qui s’appelle le théâtre, bar, restaurant du Casino… Une jeune femme est derrière le bar. Je m’avance vers elle et demande, avec mon espagnol très approximatif :
 
- Buenas Dias signorita, esta possible para comere ?  

Comme à chaque fois, la réponse est : 

- Para comere ? 

Et moi, irrémédiablement, tel un Corse, bavard comme une pie, je réponds : 

- Si
 
La réponse m'est incompréhensible. Je pige tout de même le « NON », mais il y a autre chose. Elle pose sa main sur mon bras, tout en continuant à me parler. Je comprends qu’il y a un autre restaurant, ailleurs, et qu’elle va me le montrer. Elle m’emmène par la main à l’extérieur. 
 
Je trouve le moment génial et jubile intérieurement. 
 
Dehors, nous croisons les personnes attablées. Elle parle quelques minutes avec 3 mamies. Finalement, on revient sur nos pas. Elle me parle toujours. Je pense comprendre qu’elle se ravise. Elle va pouvoir me faire quelque chose. Je capte les mots « carne a la brassa » et « patata frita ». Je crois que c’est gagné: viande grillée et frites. Quelle viande ? On s’en moque... Je dis « avec un peu de salade »  ? Elle semble acquiescer en partant. 
 
Je m’installe sur la terrasse. La jeune femme prend ma commande de boisson. Elle me parle toujours. Je pense comprendre que ça va prendre un peu de temps. Il faut que braises se fassent. Aucun problème, lui dis-je. Après cinq minutes, elle m’apporte une assiette de saucisson pour patienter… 
 
Elle en profite également pour aller chercher une des trois mamies. Elles repartent toutes les deux. Visiblement, elle a besoin d’aide pour quelque chose. Vingt minutes plus tard, mon assiette arrive. Des frites et une magnifique côte de bœuf de 2,5 cm d’épaisseur, cuite parfaitement et délicieusement tendre. Bon! Il y a un problème tout de même, et la salade ? OK, je sors. 
 
 
Panorama depuis Alpens
 
Le théâtre, bar et restaurant du Casino d'Alpens
 
Je reprends la route rassasié et content de cette rencontre et de l’échange. Je n’y croyais plus en temps de covid. Nous avions le masque, évidemment, mais nous nous sommes touché les mains et on s’est parlé en se regardant. Une chose assez incroyable par les temps qui courent. Bien sûr, nous avons appliqué le lavage des mains.
 
Je ne connais pas cette partie de la Catalogne. Je la trouve magnifique. 

 
 
Vers mon heure habituelle, 16 heures, j'arrive dans le parc naturel de la zone volcanique de la Garrotxa, et plus particulièrement, la vallée de Camprodon, là où je vais loger pour les deux nuits à venir. C’est splendide. Je ne visiterais quasiment rien, car je veux principalement faire mon test PCR et me reposer. Mais le truc est rentré dans mon cerveau. Ces vallées méritent que je m’y attarde un de ces jours.  

Vallée de Camprodon
 

 
Pas de parador cette fois… Mais je crois que j’ai trouvé une très, très belle adresse, aussi bien en terme de qualité de literie, que de gastronomie. Je vous laisse, j’ai piscine, pour une fois qu'elle est ouverte… 
 
 
Vendredi 4 juin: A 8h50, rendez-vous au labo SYNLAB pour mon test PCR. C'est à Olot, à 40 kilomètres environ. Comment ai-je, finalement, obtenu ce rendez-vous ? 
 
Rappelez-vous, le jour de repos à Siguenza, mardi 1er juin. J’ai obtenu, non sans mal, une adresse de site Internet par l’hôtel où je réside depuis hier soir. Le personnel de l’hôtel ne voulait pas prendre en charge la prise de mon rendez-vous. Alors j’ai appelé, au numéro disponible sur le site internet, car le site en catalan était aussi abscons pour moi qu’un site en chinois. Par chance, je suis tombé sur une charmante jeune femme qui parlait un peu anglais et un peu français. Nous avons réussi à faire la prise de rendez-vous, fournir les numéros importants, assurer le paiement (90 €, à propos, ça a baissé) en une heure environ. Donc, me voilà à Olot à 8h45, ce vendredi 4 juin. 
 
 
Je vous passe les crises de rire pour qu’on se comprenne, mais le personnel soignant est charmant également. Dix minutes plus tard, je repars avec les codes d’accès pour récupérer les résultats ce soir ou demain matin, à priori. De retour à Llanars, la météo n’est pas si mauvaise qu’annoncée. J’ai du beau temps, à priori, jusqu’à 14h. Je pars en balade à pied. 
Hier soir, j’ai trouvé une randonnée facile, mais les explications sont écrites en catalan… J’ai un nom  c’est : « La Roca ». Je fais avec ça. Je commence par un petit tour dans le village de Llanars. 
 
Village de Llanars
 
Ma déambulation m’amène au bord de la rivière, le riu Ter. Je trouve un panneau indicateur de randonnée indiquant la direction de « La Roca » à 2 kilomètres environ. Bingo, j’ai trouvé. Bon! Je n’ai aucune idée de quoi il s’agit, mais j’y vais. De toute façon, au pire, au bout d’une heure, je fais demi-tour. Je veux juste me promener un peu pour me dégourdir les jambes. 
 
 
 
La Roca est un village juste au-dessus de Llanars. La montée, un peu raide par endroit, nécessite des chaussures de randonnée (ça tombe bien, c’est ce que j’ai aux pieds). Tout en haut du village, il y a aussi le Mirador de la Roca de Pelancà. L’accès se fait par des escaliers très étroits aux risques et périls de celui qui les prend, comme plusieurs panneaux l’affichent. En haut, la vue est superbe et à 360 degrés. 
 
Vue côté Puig de Fontlletera
 
Vue côté Llanars
 
C’est l’heure du déjeuner. Je me rends à l’hôtel et à sa caféteria, avant une sieste et une séance au spa, situé au rez-de-jardin de l’établissement… Peut-être, même, vais-je succomber à un massage… Quitte à casser la tirelire, autant la cassé complètement et aller au bout.
 
Samedi 5 juin: cette fois, c’est la dernière étape. Finalement, je n'entre pas en France par Bourg-Madame, mais par Mollo. J'avais complètement oublié que je voulais faire du repérage près d'Amélie-les-Bains...  Le Canigou est dans la brume à mon passage de la frontière. 


Ensuite, je retrouve un beau soleil et rentre par des routes inconnues de ma part jusqu'à l'entrée en Ariège. 



Vous l’aurez sans doute compris. Durant ce voyage, je me suis régalé à tous les niveaux… Je veux juste préciser que l'ambiance Covid joue aussi son rôle dans mes choix. Ce type de voyage et notamment d’hébergements n’est pas dans mes habitudes sur d’aussi longues durées. J’attends avec impatience le retour à une certaine normalité des échanges et contacts entre humains, éléments indispensables à un voyage que je considère comme réussi. 
 
Quelques chiffres : 
 
A l'issue de la dernière étape, le parcours à moto représente environ 3500 kilomètres, mais aussi une moyenne de 12000 pas par jour (C’est important pour moi). 
 
Cette moto est, juste, un rêve pour faire ce genre de voyage. Quoiqu’en disent les puristes, l’électronique BMW est un vrai plus en terme de facilité de pilotage et de confort du pilote à l’arrivée. Je suis nettement moins fatigué qu’avec mon ancienne enclume (la motoguzzi stelvio) même si j’adorais cette moto. La GS ? La Grosse Sieste ?  une moto pour les vieux ? 
 
Si vous souhaitez partir sur des pas équivalents, je vous livre les ressources utilisées : 
 
J'ai épluché, dans le détail, le site internet dédié à la Ribeira Sacra et fait par la Xunta de Galicia
 
J'ai aussi envoyé un email à l'office du tourisme espagnol qui m'a renvoyé sur des documents pdf à téléchargés. Leur site : tourspain-info 
 
La consultation de ces sites m'a également aidé pour me construire mon idée : le blog Novo-monde et le blog Vio-Vadrouille
 
Concernant le bateau sur le Sil, j'ai contacté la compagnie Ruta fluviale de la région de Lugo par email (Beatrix, qui parle un peu français s'est ensuite occupé de moi). Ne parlant pas l'espagnol, nous avons tout fait par e-mail et fais une sorte de pré-réservation. 
 
Concernant les iles de Cies, les informations sont disponibles sur les sites des ferries. Mar-de-Ons ou PirateNabia. C'est là que j'ai contacté Sidonie par email, pensant qu'elle était de Mar-de-ons, alors qu'elle travaille pour PirateNabia. 
 
En espérant que cela vous aura plu. 
 

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