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Sur les chemins des contrebandiers : Val d'Aran-Andorre

Le goût de la montagne mêlé au plaisir de la moto. Rien de moins... Je vous emmène sur des routes et des chemins sans doute empruntés, autrefois, par les contrebandiers et autres maltôtiers. Passage de la France à l'Espagne pour arriver à la Principauté d'Andorre et revenir en France.


























Les chemins devant être suivis entre Fos et Andorre la Vieille ne sont pas indiqués sur cette carte. Pour y accéder il faut, soit acquérir le road book n°1 de Vibraction, soit connaitre la région tel les contrebandiers de toutes sortes décrits dans cet ouvrage "Les grandes heures de la contrebande dans les Pyrénées" de Pierre-Jean BRASSAC.

Description issue du site Vibraction cité plus haut

En route pour cette petite aventure Pyrénéenne réalisée du 1er au 3 Août 2014. Balade faite en guise de test des road book vibraction et d'échauffement pour mon périple Andalous de Septembre.

Départ à la nuit pour arriver sur les pistes vers 8h00... La route passe à Aspet, lieu que je connais bien pour y poser quelques éphémères de ma construction ou autres meps quand je démarre la saison avec le lancer ultraléger. Le Ger coule ici. Je le longe pour grimper au col de "La Clin". Le Job, autre lieu de mes pérégrinations pour taquiner la Fario,  n'est pas bien loin non plus. Il fait frais mais le soleil darde timidement ses rayons. Peu après Lacus le GPS me demande de partir à gauche en direction du hameau de Chourique. 

Peu après le hameau du Chourique
Un panneau, au début de la route, m'indique un cul de sac... Je suis les indications de l'outil.... Peu après le hameau du "Plan du Rey", le bitume disparaît pour laisser place à un chemin forestier. Je commence le tout terrain plus tôt que prévu...
Piste forestière du "Bois épais"
La piste étant pleine de boues, d'ornières et par endroit de cailloux je m'arrête et baisse la pression des pneus. Je retire aussi les assistances. Le chemin m'amène au-dessus de Melles, patrie de l'ours des Pyrénées. Arrivé au sommet, je m'arrête et fais un café. Il est 7h15. Un randonneur arrive et me demande d'où je viens et comment est le chemin ? Il me précise qu'il voudrait aller faire un pique-nique par là avec sa famille en voiture. Je lui déconseille vivement vu l'état de ce que j'ai monté. 




Melles: Petit village de Haute Garonne situé dans le Comminges à proximité de Fos et Saint Béat. Le village est devenu le pays de l'Ours en 1996. Zyva et Melba ont été les premiers, Pyros les a rejoints en 1997.





La descente vers le village emprunte une petite route défoncée mais bitumée par endroit. Tout en bas j'arrive à l'ancien poste frontière de Fos. Il est temps de sortir le road book de vibraction et de couper Tomtom pour oziexplorer. Il est 8h30, je prends la direction de Canejan pour trouver la première piste du road book. J'avance à faible allure en raison de la présence de quelques randonneurs à pieds et à VTT.

Au-dessus de Melles
La Garonne à Bossost
Faisant fi du pointillé administratif, juste présent sur les cartes, je chemine allègrement vers les sommets et les cols avec le secret espoir de tomber sur une patrouille de Gabelous à l'affût. La piste est technique par endroit. Les indications d'oziexplorer sont parfaitement complétées par les directives précises du road book. 

Val de Torran
Au dessus d'Arres
Les descentes empierrées me sont toujours difficiles... A ce propos, c’est l'occasion de mettre en pratique les conseils avisés (gestion d'une descente difficile dans les picos de europa en avril dernier) des membres de gsfr (Frodon, Seb1234, vieux.behemiste, Flyphil, bootleg51, steric17, jmivaradero87, The pater, Marsellus06, champibleu). Merci à tous si vous lisez ce billet. Je suis bien plus à l'aise mais il y a encore du travail... Durant la descente vers Vilamos j'aperçois, à une centaine de mètre, un chevreuil en train de prendre son déjeuner sur les arbustes du chemin. J'improvise et coupe le moteur. Je continue ma descente à l'embrayage moteur coupé... Cette petite bête est splendide dans son élément. Tellement occupé à ses petites affaires qu'il ne m'a toujours pas vu et entendu. Quand je suis à 10 mètres de lui, il entend ma roue arrière dérapé et il prend la fuite en me jetant un coup d’œil...


Peu avant Vilamos, une avarie avec mon frein arrière m'oblige à continuer la descente à l'embrayage, moteur coupé... Cela devient plus physique... descendre en ne prenant pas trop de vitesse, garder l'équilibre de la bestiole chargée avec les deux pieds à terre. Je rejoins Vilamos vers 13h30 et décide de m'arrêter à l'ombre de l'église pour déjeuner et réfléchir... Le soleil était présent toute la matinée mais là, le temps se couvre sacrément, et ça va vite... Conjugué à ce problème de frein arrière qui a disparu en remettant l'ABS cela m'oblige à revoir la suite. Une pointe de déception arrive mais il faut se rendre à l'évidence, continuer le road book avec le temps qui s'annonce et ce problème de freins, sans plus d’investigations, serait pure folie. J'arrête Ozi et mets Tomtom en le programmant pour Viehla et Sort par les petites routes. Je passe la station de "Baqueira" à 2050 m. Le temps couvert ne m’incite pas à faire de photos...
Le premier orage me prend peu avant Son. J'ai hésité au départ de Vilamos à mettre l'équipement de pluie, j'aurais mieux fait. Me voilà obligé de  mettre rapidement les doublures étanches sous mon équipement Goretex. Situation pour le moins cocasse... Je me retrouve en caleçon sur le bord de la route alors qu'il pleut de plus en plus... Je vois bien les regards étonnés des personnes dans les véhicules qui passent... Un autre orage me tombe dessus peu après Rialp. Les circonstances me confirment dans mon choix... Pas de bivouac en montagne ce soir. J'arrive à Sort vers 17h30 et m'arrête au camping du village. La pluie a heureusement cessé. Je monte rapidement la tente pour éviter que tout soit trempé quand cela va reprendre, ce qui se produit une heure après mon arrivée. J'avais prévu de bivouaquer ce soir, je dîne donc au camping... Tant bien que mal, entre deux averses... Ce sera Cassoulet au confit d'oie. 



Je n'ai pas d'accès wifi donc pas de vision de la météo pour demain. Au mieux, j'aurai la même journée qu'aujourd'hui. Mon problème de frein arrière a disparu. Un contrôle m'a confirmé que le circuit était en bon état. Je me demande si cela ne vient pas de la déconnexion de l'ABS... A creuser... Je pense que demain je ne ferai qu'une petite portion du road book... 

Ce matin le temps est nuageux mais à 8h00 le soleil montre quelques signes alléchants. Direction Rialp pour retrouver la piste abandonnée hier bien plus avant. Je passe le village en ayant pris soin de prendre un café. Après être passé au-dessus du "Rio Noguera Pallaresa" je bifurque sur la petite route de Berani, hameau perdu, accroché à la montagne. A la sortie du village la piste commence. Directe en montée bien raide.


Au dessus de Rialp
Le road book annonce des pistes en terre plutôt facile. Le côté facile me laisse quelque peu perplexe. Les éléments météorologiques ayant fait leurs œuvres, elles sont complètement ravinées avec par endroit de belles ornières et quelques marches à franchir. Je monte dans la forêt de sapins en bataillant mais en m'amusant. La moto se comporte excellemment bien malgré son embonpoint. L'ajout des deux barres de renfort, bricolées avant le départ, de mon top case était indispensable compte tenu des chocs. Elles assurent parfaitement leurs rôles. 
Il va bien falloir que je redescende à un moment et comme à l'accoutumée l'appréhension s'installe. Mes craintes se confirment. D'autant plus que j'ai, à l'esprit, le problème de freinage d'hier. A ce propos, mon frein arrière fonctionne mais la pédale est beaucoup plus molle que lorsque l'ABS est connecté. La descente est bien raide par endroit et très empierrée. Je bataille longuement et une décision commence à germer dans mon esprit, d'autant plus que l'orage gronde au loin... La prochaine route que je dois croiser sera la fin de ce road book décidément trop difficile pour moi en raison de ces satanées descentes et du poids de la moto chargée. A 13h00, alors que je n'ai pas fait beaucoup de distance, j'arrive à l'embranchement de la
piste et de la route de Port Ainé. Ma décision est prise j’interromps le road-book pour continuer vers Andorre la Vielle mais par la route. Je déjeune à l'abri, puisque la pluie a commencée, dans la petite chapelle  "Sant  Miquel" trouvée au bord de la route. Cette pause déjeuner en ces lieux me permet de méditer sur mon projet Andalou de septembre...Je dois le modifier compte tenu de l'expérience vécue depuis hier. L'Andalousie se fera, mais avec moins de chemin que les road-book complets de Vibraction. Je vais revoir mon tracé pour n'y inclure que les portions de pistes indiquées sans difficultés et en étudiant la topographie du terrain. Cela va m'occuper d'ici le 6 septembre.

Chapelle Sant Miquel sur la route de Port Ainé
Au final, sur le peu de pistes que j'ai parcouru, point d'employés d'octroi rencontrés ou de passeurs aventureux, juste quelques randonneurs et deux ou trois 4x4.... Je prends la route d'Andorre. Les paysages sont très différents de ceux dont j'ai l'habitude dans les Pyrénées. Les vallées sont plus larges. Pas autant que dans les Alpes mais plus larges que celles déjà passées depuis que je vis à Toulouse. 

Peu avant La Seu d'Urgell


Les vallées se resserrent avec l'approche de la frontière Andorrane. Ce passage me surprend par la présence omniprésente des douaniers. Il y a de longs couloirs qui nous font passés l'un à la file de l'autre, lentement... Cette frontière non ouverte me surprend. Il faudra que je pense à regarder d'un peu plus près l'histoire récente de la principauté d'Andorre. J'arrive à Andorre la Vielle. Là encore, je suis surpris par la taille de la bourgade. J'y suis, bien sûr, déjà venu par le passé pour y faire des achats mais la découverte de son étendue et le côté pittoresque de son centre m'avait échappé à l'époque... Le ciel s'est largement assombri depuis mon départ. Il fait 15 degrés et le temps est très menaçant. Je décide de ne pas planter ma tente, trempée des orages de la nuit précédente. Une certaine envie de confort...et de pouvoir passer ma soirée sans reprendre la moto. Je choisis un hôtel en plein centre historique.  






Le prix modique me surprend pour un trois étoiles. La moto est dehors mais devant l’hôtel et le veilleur de nuit. Je la bâche pour éviter la convoitise. Il est 16h30 et je profite d'une bonne douche avant de me reposer. La soirée sera forcément tardive compte tenu du contexte espagnol. Un tour rapide sur tripadvisor me donne la ligne de conduite à tenir. Mon premier choix sera le restaurant du rang numéro 6 : "El crosto". Ma promenade dans la ville m'amène a passer à proximité. J'y entre et j'apprends qu'il est complet malgré un service tardif. Normal vu le peu de tables et la bonne réputation. Un verre, pris quelque part, pour démarrer la rédaction de cet article, me laisse un peu de temps pour trouver la solution de secours. Mon choix se porte sur "La cava" : un petit plateau de tranches de saucissons accompagné d'olives, agrémenté de deux tranches de pains que je peux frotter à la tomate et à l'ail me permettent d'introduire le repas avec "una coppa de vino blanco".
Une  délicieuse entrée composée de poivron confit sur un lit d'aubergine, agrémenté de morceau de "jamon" m'ouvre l'appétit. A ce stade cela frise la tautologie. Suit un filet de veau d'Andorre cuit sur la pierre. Il me comble de bonheur. La viande rosée se marie merveilleusement avec la coppa de vino tinto choisit par le serveur. J'achève le repas par un tiramisu de la casa. Mais, c'est sans compter sur l'insatiabilité du serveur, qui souhaite me laisser un bon souvenir d'Andorre. Après le café, il m'offre une fabrication à base d'herbe des montagnes destinée à favoriser la digestion, que ma foi, j'apprécie pleinement à sa juste valeur.  Je poursuis ma soirée dans une "taberna" située sur une petite place animée. Les "locaux" commencent leurs soirées... Pour ma part la journée se fait sentir et je ne tarde pas à rejoindre mes draps afin de goûter une nuit que j'espère emplie de sommeil réparateur. J'en ai besoin et je serai au sec.. 

Le lendemain sonne le glas du retour au quotidien après cette escapade de trois jours. Mon itinéraire passe par le port d'Envalira. La vue sur la vallée est dégagée. La température est de 10 degrés.

Port d'Envalira

Port d'Envalira
La vue me permet de voir la montée au Pas de la Case. L' axe routier est déjà bien encombré dans les deux sens. Je poursuis vers Ax-les-Thermes et bifurque vers les villages de Tignac, Caussou, Bestiac et Axiat pour éviter l'affluence de l'axe principal et profiter des petites routes sur les hauteurs. La chaleur est revenue. Un beau soleil me permet de terminer sereinement cette balade.

Route vers Bestiac

Eglise d'Axiat

La carte ci-dessous précise les deux endroits du road book fait en tout terrain (partie entourée en rouge). Il faut y ajouter la partie faite entre Chourique et Melles. Bilan : 650 km parcouru en totalité sur les 3 jours. A peine 60 km de pistes au final.



Pour la liste des adresses des hôtels, restaurants, campings ou chambre d'hôtes : voir ici.

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